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C’est le vaisseau amiral de l’action culturelle de la Communauté de communes de Petite Camargue. Avec 815 élèves et 25 professeurs, l’Ecole intercommunale de musique, dirigée de main de maître depuis plus de vingt ans par Philippe Guyon rayonne sur le Sud-Gardois.

 

Philippe, bonjour, quel bilan tirez-vous de ce premier trimestre de l’année scolaire musicale ?

La rentrée s’est faite sous de bons hospices à la mi-septembre, après que les élèves aient pris leurs marques et coordonné leurs emplois du temps au niveau de l’école, du collège ou du lycée. Depuis maintenant deux ou trois ans, nous tournons autour d’un effectif conséquent et stable de 815 élèves avec 25 professeurs pour encadrer tout ce petit monde-là.

Cette stabilité est également de mise dans l’encadrement de l’école de musique.

Effectivement, on retrouve cette stabilité au niveau du corps enseignant de l’école. Aussi, il est important de souligner l’effort de la Communauté de communes de Petite Camargue qui, tout en veillant à la maîtrise budgétaire de la structure, a la volonté de stabiliser la situation des professeurs qui ont des statuts précaires (vacataires ou intermittents) et de recruter dorénavant des professeurs diplômés, titulaires d’un statut de la fonction publique.

Certains professeurs sont là depuis l’origine de l’école.

Ils sont peu nombreux maintenant à être là depuis le début. Les deux plus anciens exerçaient même antérieurement à la création de l’école, à l’époque de l’association que dirigeaient Monsieur et Madame Hébrard. Ce sont nos deux « historiques », Hervé Loche, le prof de guitare et Viviane Simon (flûte et ensemble vocal).

Quels sont les cours d’instruments les plus fréquentés ?

C’est toujours le trio que l’on connaît depuis d’innombrables années : le piano, la guitare, la batterie. Voilà, le peloton de tête. Mais, comme je le dis souvent, ce n’est pas avec ces seuls enseignements que l’on peut faire une école de musique ; Il faut aussi avoir des élèves qui pratiquent des instruments à vent, flûte, trompette, saxophone, clarinette…, des instruments à cordes, comme le violon, le violoncelle, la contrebasse, etc.  Si on en reste à ce trio de base, on est forcément limité en pratique collective. Afin de s’ouvrir à l’harmonie, au jazz, à la musique classique, il faut développer un panel important d’autres disciplines.

Nous nous sommes aperçus que souvent les enfants demandaient ces trois disciplines-là parce qu’ils ne connaissaient rien d’autre. C’est pour cette raison que cette année nous avons mis en place une initiative très prisée par les parents et par les enfants : le parcours de découverte. En fait, nous avons remplacé le cours d’éveil musical par une découverte de tous les instruments qui sont enseignés à l’école de musique. Et, il arrive parfois que des gamins flashent pour un instrument dont ils ignoraient l’existence ou dont ils n’auraient jamais imaginé pouvoir jouer.

Mais le fait de pouvoir jouer tout seul, chez soi,  de la guitare ou du piano n’explique t-il pas l’engouement pour ces instruments ?

Si, peut-être, car ce sont des instruments dits harmoniques et non pas seulement mélodiques. Ils peuvent produire plusieurs sons simultanément, former des accords, des harmonies, tout en exprimant la mélodie. Alors, effectivement, avec ces instruments, on peut se faire plaisir tout seul, on va dire. Mais, la musique, ce n’est pas que cela. Un des objectifs premiers de l’école, c’est de faire partager le plaisir musical par la pratique collective.

Afin, justement, de favoriser cette pratique collective et de répondre en même temps à la croissance des effectifs, nous développons des pédagogies de groupe pour les deux ou trois premières années d’apprentissage d’un instrument. Ces nouvelles méthodes d’enseignement créent une sorte d’émulation, permettent aux jeunes élèves débutants de jouer des petits morceaux à plusieurs, duos, trios,…  et s’avèrent en fin de compte très stimulantes.

 

Quelles sont alors les principales motivations des jeunes ?

Au départ, c’est surtout la recherche du plaisir, de la découverte. Il arrive parfois que certains élèves présentent des dispositions qui peuvent leur laisser entrevoir d’autres perspectives. Nous les incitons alors à poursuivre au conservatoire. Mais, très franchement, la plupart de nos élèves se trouve très bien ici et n’a pas envie d’aller au conservatoire. D’autant plus que l’enseignement que nous dispensons est de qualité égale. Je rappelle que depuis six ans, l’école de musique a été labellisée « école pilote » par le conseil général du Gard et à ce titre, nous avons les mêmes orientations, les mêmes façons de travailler, les mêmes critères d’évaluation.

Toujours au rayon des nouveautés, quelles sont les nouvelles disciplines que propose l’école ?

Au niveau des instruments nouvellement enseignés, c’est la harpe qui a fait des adeptes ces dernières années.

Depuis la rentrée précédente, nous avons également ouvert une classe de chant lyrique, avec la nomination d’un professeur réputé : le baryton Olivier Heyte, Premier Prix de Chant du Conservatoire National de Musique de Paris. Le cours compte une trentaine de participants, des adultes, attirés par le chant lyrique et par la personnalité, la notoriété du professeur. Mais, il y a aussi parmi les élèves des jeunes qui veulent faire de la variété. Alors, de façon intelligente, Olivier Heyte dispense un enseignement qui répond à leurs attentes, à leurs motivations, tout en les sensibilisant au répertoire lyrique.

Dans  un tout autre domaine, nous travaillons et développons les musiques actuelles amplifiées. Nous avons sept groupes de rock à l’école de musique, nous initions les jeunes à l’art de la platine et à la formation de DJ (disc-jockey), aux techniques de mixage et de sonorisation,… Dans le cadre de cette discipline des musiques actuelles amplifiées, nous avons des échanges avec des radios : Radio Orage, où le prof fait régulièrement des interventions, et, bien sûr, Radio Système.

L’école de musique compte aussi plusieurs orchestres, chorales et autres groupes musicaux.

C’est ce que nous appelons dans notre jargon : les disciplines de pratiques collectives. Tout ce qui sur le plan instrumental ou vocal se pratique à plusieurs s’inscrit dans ces ensembles d’expression musicale. Ça peut aller du chant choral (nous avons deux chorales d’adultes et une chorale d’enfants) aux ensembles instrumentaux. L’école compte deux Big Band (un Big Band Adultes et un Big Band Enfants), une harmonie traditionnelle dirigée par David Pizzon, un orchestre symphonique. Nous avons aussi des ensembles à cordes pour les débutants, pour les tout petits et également des formations dites de musique de chambre, quatuor de saxophones, ensembles de guitares, d’anches, de clarinettes, etc.…

Autant dire qu’en matière de pratiques collectives, l’école de musique de Petite Camargue peut rivaliser avec des grosses institutions comme le conservatoire.

La finalité des pratiques collectives, c’est aussi de s’exprimer et de se produire en public.

Le but, effectivement, c’est de permettre à tous les élèves qui jouent dans les ensembles musicaux de participer aux différentes manifestations de l’école. Nous avons en moyenne entre trente et trente-cinq manifestations dans l’année. Elles se déroulent plus particulièrement sur le territoire de la Communauté de Petite Camargue. Cela va des concerts classiques, concerts modernes, concerts jazz, concerts rock, aux auditions d’élèves, à la Fête de la musique, à notre participation aux Nuits du Jazz ou encore aux cérémonies officielles du 8 mai et du 11 novembre…

Et bien sûr, vous avez plein d’autres projets pour l’année 2013.

Outre le stage de jazz qui sera organisé comme d’habitude la première semaine de juillet nous avons pour 2013 deux projets qui vont mettre en valeur l’école de musique.

Tout d’abord avec l’atelier théâtre du centre social Rives, nous allons participer à la réalisation d’une sorte de comédie musicale ou théâtre musical autour des « Misérables » de Victor Hugo.

Ce spectacle regroupera l’atelier théâtre, dirigé par Christophe Duteil, la chorale adulte, la chorale enfants et l’orchestre symphonique de l’école de musique. Ce sera un très beau projet et il y aura trois représentations qui seront données en juin prochain à Vauvert.

Ensuite, nous avons également prévu cette année – j’espère que ça se fera – la sortie d’un disque. Nous allons enregistrer sur ce disque la dernière création que nous a écrite Denis Badault, musicien professionnel, ancien chef d’orchestre de l’Orchestre national de jazz. Cinquante minutes de musique spécialement composée pour nous.

Voilà, les deux gros projets que nous portons pour 2013. Vous n’avez pas fini de nous entendre !

Guy Roca

Avec quelques amis intéressés par l'écriture, la photo, la vidéo, les nouvelles technologies de la communication, nous avons créé Vauvert Plus en novembre 2010. Avec la même passion, la même ardeur, la même ambition, je participe aujourd’hui à la belle aventure de VOIR PLUS, le journal numérique de la vie locale et des associations, de l’actualité culturelle et sportive en Petite Camargue.
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