Samedi 18 mai, à 20 heures, dans les jardins de l’Hôtel Imperator, Les Avocats du Diable ont remis le neuvième Prix HEMINGWAY.
C’est l’écrivain Espagnol Miguel SANCHEZ ROBLES qui remporte ce 9ème trophée pour sa nouvelle
L’ULTIME TRAGÉDIE PAÏENNE DE L’OCCIDENT
Ce professeur d’histoire géographie de 56 ans enseigne et réside en Espagne. Il a déjà publié une vingtaine d’ouvrages, notamment de poésie et a déjà remporté de nombreux prix littéraires. Très ému, au soir de la remise du prix, l’auteur confiait que « le Prix Hemingway constituait indéniablement le plus beau trophée de (s)on palmarès ».
C’est après 3 tours de scrutin, que le jury, présidé par Laure Adler, a décidé d’attribuer le prix à cette nouvelle. Outre ses qualités littéraires, le texte est particulièrement empreint d’émotion et de sensibilité. L’histoire se situe autour de la passion que son père vouait à la tauromachie. C’est un texte, plein d’amour et de mélancolie, qui rend un superbe hommage à ce père, aujourd’hui disparu. C’est donc un jury particulièrement ému qui, pour la première fois, a attribué ce prix à un auteur Espagnol. Pour l’émotion, il n’a suffî que d’écouter Eddie Pons, traducteur et lecteur de cette nouvelle, qui a été à la peine pour terminer la lecture…! Nous vous rappelons qu’un recueil des meilleures nouvelles du millésime 2013 sera publié et présenté à l‘occasion de la feria des vendanges 2013 par les éditions Au diable vauvert.
Nous avons retrouvé avec plaisir, Jean Paul Didierlaurent, déjà lauréat de deux prix Hemingway, qui, pour 2013, était passé de l’autre côté de la barrière. C’est donc au membre du jury que nous nous sommes adressé.
Comment avez-vous vécu ces délibérations, vous l’écrivain ?
JPD – La Délibération, c’est un exercice qui n’est pas simple, et… encore moins simple, être membre du jury quand on est soi-même auteur de nouvelles, on passe, si j’ose dire, de l’autre côté de la page blanche. Juger, pour moi, n’est pas un exercice très facile. Pour juger, il faut se mettre à la place du lecteur, et moi, en tant qu’auteur de nouvelles, j’aurai tendance à me mettre à la place de l’auteur et dire : « moi, je n’aurai pas fait comme ça… » mais l’exercice est passionnant. La délibération, c’est assez rock and roll !!! chacun arrive avec ses propres choix, ses favoris, mais au fil des tours de table, on partage des opinions, et on redécouvre des nouvelles que l’on n’avait pas forcément choisies. Les arguments des autres nous touchent et inversement. C’est toujours un moment de partage qui est très enrichissant.
Est-ce que Miguel Sanchez Robles était votre favori ?
JPD – Très honnêtement, je l’avais retenu, mais j’avais deux autres favoris. Ils n’ont pas démérité, car ils étaient dans les choix de beaucoup et ils se retrouveront dans le recueil.
Est-ce que le « sprint » final a été difficile ?
JPD – Le dernier tour de table, pour la délibération, s’est bien passé : la nouvelle l’a emporté par sa poésie et l’émotion qu’elle dégageait. Eddie Pons vient de la lire merveilleusement bien, on a tous senti tout le volume de son émotion et elle a touché tous les auditeurs qui l’ont écoutée.
Nous laisserons le dernier mot à Dolorès Coeffic, la vice-présidente de l’Association Les Avocats du Diable
Dolorès Coeffic, un commentaire sur le cru 2013 de ce prix Hemingway ?
DC – Avant tout, je suis très satisfaite que ce prix ait été remporté par un auteur Espagnol. Il ne faut pas oublier que cette année, plus de la moitié des manuscrits étaient en langue Espagnole. Les nombreuses passerelles que nous avions établies entre nos deux pays, et surtout grâce à Simon Casas Production, se sont avérées très prometteuses pour les prix à venir.
Est-ce que Miguel Sanchez faisait partie de vos favoris ?
DC – Bien que je trouve la nouvelle très très belle, je dois avouer qu’elle n’était pas parmi celles que j’avais sélectionnées. Pourtant, lorsqu’elle est apparue et que je l’ai lue, je l’ai encore relue et j’ai compris tout l’intérêt et l’émotion qui se dégageaient de la nouvelle. Après la lecture d’Eddie Pons, je dirai que c’est là que l’on s’aperçoit que la simple lecture d’un document, si l’on n’ y met pas la diction et la sensibilité qu’a mise Eddie Pons, on n’en tire pas toute son essence. Une écriture à plat sur papier, n’émeut pas, il suffit de la rendre vivante par l’expression orale pour qu’on la voit sous une autre lumière ou une autre couleur.
Le prochain rendez-vous, c’est pour la Feria des vendanges et la publication des nouvelles finalistes.
DC – Bien sûr, il y aura l’édition du recueil et même des dédicaces, puisque de nombreux auteurs seront là. Ce sera l’occasion de découvrir les nouvelles dans leur intégralité et nous avons à l’étude l’édition du livre en Espagnol.
Et on se retrouve donc en 2014 pour le 10ème anniversaire ?
DC – Exactement, l’année prochaine sera une année marquante, puisque dixième anniversaire. Je pense que nous organiserons des choses exceptionnelles pour marquer cet anniversaire. Le prix Hemingway prend de plus en plus d’importance, la preuve en est le nombre de personnes qui sont autour de nous aujourd’hui pour ces lectures. Nous nous devons donc de marquer cet anniversaire avec éclat. Pour terminer, je voudrais saluer la qualité de ce cru 2013 et le fair-play des auteurs qui n’ont pas été retenus. Et aussi un grand grand merci à tous les bénévoles qui sont extraordinaires, qui ont consacré tout leur temps à lire, traduire et permettre d’arriver à ce magnifique résultant. Il faut remercier tout particulièrement Peggy qui a eu en charge toute l’organisation, les contacts avec les auteurs et tous nos partenaires. Encore une fois un grand merci à elle.
Edmond Lanfranchi