Les Saintes-Maries de la Mer
Samedi 26 octobre
Le Club taurin local sent et sait organiser ces moments hors du commun, et hier, les adieux de Rodin à la piste furent à la hauteur du cocardier, grand moment d’émotion et de bouvine.
Avec tout le folklore que requiert un tel événement, la journée fut admirablement orchestrée et les auteurs conscients de la portée de leurs gestes furent également à la hauteur.
La royale fut d’un très bon niveau, avec bien entendu un Garlan éblouissant de maîtrise, un Rodin digne de sa classe, un Joël qui avec sa franchise et sa grande sensibilité a fait chavirer le public, un public extraordinaire d’admiration, de respect dont l’hommage à ce grand cocardier est à inscrire dans le plus grand moment de nos traditions.
Oui, voir trois mille afeciouna debout, brandissant les couleurs de la manade et ne se lassant pas d’ovationner Rodin, fit monter l’émotion à son comble.
Merci Rodin, merci Garlan, merci Guillaume, Sylvie et Joël pour avoir su concilier compétences, sentiments et dévouement pour nous offrir de tels moments !!!
Figaro
Un premier un peu raide, qui certes a une excellente tenue mais qui à quelques exceptions près refusera de s’engager. Quelques bonnes réactions donc tout de même mais noyées dans un quart d’heur plutôt réservé. 3 Carmen et rentre une ficelle.
Regain
Dix première minutes sans grand relief, certes une bonne tenue mais ça manque de nerf. Puis, les hommes montent le rythme et Regain se hisse alors au niveau pour un final très relevé notamment sur deux superbes séries. 14 minutes, 4 Carmen plus retour.
Santen
Lui aussi aura besoin de plusieurs minutes pour se chauffer et à la 7ème il se débride pour cinq minutes finales de toute beauté de vaillance. 6 Carmen plus rentrée.
Garlan
Après sa superbe prestation de la finale en Arles, sa sortie des Saintes ne fera que confirmer le niveau de maîtrise du cocardier. Il n’a plus rien à apprendre, adapte sa course à ses possibilités, moins de puissance mais plus de maîtrise dans sa tenue, dans la gestion de l’espace et dans le dosage de ses réactions qui sont alors toujours précises, anticipatives et dangereuses. Du grand Garlan, pourtant les primes montent, mais sa 1ère ficelle rentre à 2 000 €. 8 Carmen plus rentrée.
Optimus
Un barricadier chez les Baumelles, il faut le souligner. Et pas pour faire plaisir au public, car ses engagements sont toujours dangereux. Il en fera une bonne douzaine, et quand on voit le placement qu’il a, tous les espoirs sont permis. Il rentre ses ficelles avec un septième Carmen.
Rodin
De longues minutes, il sera immobile au centre de la piste, dans la marque de la manade gravée dans le sable à écouter l’immense ovation du public. On avait l’impression qu’il savait pourquoi il était là, Joël lui en avait certainement touché deux mots…
Sa dernière sortie sera à l’image de sa carrière, sérieuse, bien construite, sans jamais au-delà pour ne pas se laisser enfermer, un « Rendez-vous » qu’il ne voulait pas louper.
Le dernier raset sera pour Sabri Allouani, son adversaire préféré. Puis, se fut le grand moment d émotion quand Joël s’adressa à lui, comme on le fait pour un de ses enfants…Vient Rodin, vient vers moi, regarde moi, merci pour m’avoir fait grandir avec toi et saches que quoiqu’il arrive je serai toujours près de toi… et au public de chavirer. Sous un air de guitare, Rodin a alors réintégré le toril sous une haie d’amour que lui ont fait Guillaume et Joël.
Rodin va maintenant sous la protection et les attentions de son pélot, couler des jours tranquilles et ce jusqu’à ce qu’il aille rejoindre Michou dans le petit clos qui est réservé aux grands de la manade.
Emile Grande