Ce vendredi 16 mai, l’association Les Avocats du Diable, nous conviait à la traditionnelle conférence de presse donnant le départ du prix Hemingway 2014. Année exceptionnelle, puisque l’association célèbre le 10ème anniversaire de ce qui est devenu la manifestation littéraire incontournable de notre région.
En présence de nombreux amis, Jacques-Olivier Liby, le nouveau président des Avocats, dévoilait le déroulement et les surprises qui vont émailler cette nouvelle édition.
C’est toujours passionné et enthousiaste qu’il nous a accordé cet entretien.
Jacques-Olivier, parlez-nous de cet anniversaire.
JOL – Dix ans, c’est une étape. Dix ans, c’est une étape qui nous permet de faire le point, un bilan intermédiaire sur ces dix années qui sont passées très vite. A l’heure du bilan intermédiaire, on constate que notre objectif d’introduire des mots en Féria a été atteint. On constate que ce prix conjugue Convivialité et Culture, et ça, ça nous fait infiniment plaisir. On constate que c’est un prix sérieux qui ne se prend pas au sérieux. C’est un prix qui est géré par une association, mais qui utilise les ressorts de l’inter-profession et les réseaux de ce que l’on appelle « la chaîne du livre » Cette reconnaissance du monde professionnel, nous étonne et nous émeut. Mais la plus belle des récompenses, c’est que ce prix n’appartient plus ni à ses fondateurs, ni à ceux qui l’organisent, mais il appartient aux Nîmois qui se le sont approprié. Nous sommes ici à l’Impérator, et ça n’est pas pour rien qu’il y a dix ans, nous avons choisi ce lieu comme quartier général, ce lieu qui lui aussi, est un peu considéré par les Nîmois, comme leur seconde maison. De la même façon, le Prix Hemingway, c’est un prix littéraire qui appartient aux Nîmois.
Alors, Jacques Olivier, avant de poursuivre, et afin de nous rafraîchir la mémoire, très brièvement, rappelez-nous ce qu’a été le Prix Hemingway de son origine à nos jours.
JOL – C’est un prix qui a été créé il y a 10 ans par Marion Mazauric et Simon Casas. Je dis d’eux que ce sont des « génies-teurs » – voire des « génies-tuteurs ». Après l’avoir créé, ils nous l’ont remis en nous faisant une confiance aveugle tout en le regardant grandir comme le tuteur regarde pousser la plante. La première année, nous avons eu 39 nouvelles, ce qui pour nous était déjà un idéal. Nous étions loin de penser que certaines années, nous dépasserions les 200 nouvelles ! Loin d’imaginer aussi, que nous recevrions 1 394 nouvelles au cour de ces 10 ans, et que ce prix d’ancrage local recouvrirait les 5 continents, puisque à ce jour nous avons des nouvelles d’Australie, Israël, de pays sans aucune culture tauromachique. Bien évidemment, nous recevons presque la moitie de nouvelles en langue Espagnole, y compris d’Amérique du Sud. Sans parler d’un Vosgien, vainqueur sans avoir jamais vu une corrida. Au delà de la dotation de 4 000 €, le lauréat reçoit un magnifique trophée réalisé par Stéphane Lopez, mais il n’en sont que les dépositaires pour un an.
Bonne façon de prouver que le Prix Hemingway, n’est pas une agence de publicité pour la tauromachie.
JOL – C’est bien un prix littéraire et non un prix tauromachique. Il se trouve que la thématique est la tauromachie, mais au sens large. Il n’est que de voir toutes les nouvelles de cette décénie pour constater que la tauromachie n’est mentionnée que par allusions àson cadre ou à son univers. Ca n’est effectivement pas un outil de promotion pour la tauromachie, il est ouvert à tous, pour nous parler de la corrida en bien ou en mal.
Après ces quelques rappels, nous allons nous pencher sur la programmation de cette année.
JOL – Alors, indépendamment de la sélection et de l’attribution du prix parmi les 160 nouvelles de cette année qui verra son déroulement traditionnel, nous avons bien sûr voulu fêter les dix ans. Nous avons voulu faire quelque chose d’exceptionnel en réunissant les huit lauréats face à leur ordinateur pendant 3 heures et tous en même temps. Nous leur avons fixé un challenge très difficile, à savoir, produire une nouvelle de 15 feuillets, nous parlant de l’univers tauromachique et en leur infligeant deux contraintes : l’une, commune, terminer la nouvelle avec le mot « empreinte », l’autre, personnelle, tirée au sort.
C’est un sujet du bac… !
JOL – C’est pire ! C’est un sujet de l’ENA ou Science Po, en fait, c’est… Diabolique ! Ils s’y sont tous collé avec émotion et étonnement, mais avec un immense plaisir. Cette épreuve de vérité, a produit 8 nouvelles magnifiques à lire, tellement magnifiques, qu’avec Marion Mazauric, nous avons décidé de publier ces 8 nouvelles dans un recueil – Photo ci-dessus – qui sera lu le 30 mai, à 20 heures dans les chiqueros.
C’est le premier rendez-vous avec accès libre dans les arènes de Nîmes, mais réservation obligatoire auprès des Avocats du Diable : residence@audiable.com.
Deuxième rendez-vous : la remise du prix. Pour les dix ans, contrairement aux années précédentes, ce sera Samedi 7 juin après la corrida du matin qui réunit Léa Vicens et Jean Baptiste Jalabert, et qui mélange tauromachie à chevalet à pied, et nous, nous mélangerons tauromachie et littérature.
Troisième rendez-vous important, nous nous retrouverons ici, dans les jardins de l’Hôtel Imperator, le lundi de Pentecôte à 14h30 pour la lecture de la nouvelle lauréate.
Très bien pour la programmation officielle, mais il y a bien quelques événements, autres, que vous allez nous signaler ?
JOL – Non, parce que je vous ai fait déjà des confidences qui ne seront pas évoquées dans cette conférence de presse. Mais bien sûr, il y aura quelques surprises , même pour moi, à l’heure où je vous parle, il y a plein de choses que je ne connais pas et au fur et à mesure du déroulement, nous avons suffisamment de marge pour aller dans l’improvisation.
Plus de confidences donc, mais avec tous les auteurs qui ont participé depuis 10 ans, il y en a bien qui vont venir participer à la fête ?
JOL – Oui, ils seront pratiquement tous présents pour nous accompagner. Ils seront tous là pour nous parler de leur expérience de lauréats. Tous les adhérents, tous les sympathisants auront l’occasion de communiquer allègrement avec eux. Jean-Paul Didierlaurent, par exemple, aura une actualité assez brûlante, puisque son premier roman édité aux Editions du Diable Vauvert, vient de paraître. Il s’agit de « Le Liseur de 6 h27 » dont on parle déjà beaucoup. Il sera d’ailleurs en résidence à partir du 21 mai.
Plus de confidences ?
JOL – Puisque vous insistez et que j’ai confiance en vous, je vais vous en faire une dernière. Vous savez que le principe des Avocats du Diable c’est, avant tout, de permettre et de faciliter l’accès à la lecture. Avec les éditions du Diable Vauvert, nous avons publié neuf recueils de nouvelles qui sont disponibles en librairie à un prix variant avec l’année et l’importance du calibrage. Cette année, pendant trois mois, de la Feria de Pentecôte à la Feria des vendanges, nous allons offrir gratuitement la possibilité de lire sur tablette la totalité de ces nouvelles. C’était le plus beau cadeau que nous puissions offrir à nos sympathisants et à tous ceux qui ne connaissent pas le prix Hemingway et qui désirent le découvrir.
Et qu’en pensent nos amis libraires ?
JOL – Nos amis libraires sont nos partenaires historiques du prix, nous les avons consulté, ils ont fort bien compris la démarche. Certes, ils auront un manque à gagner pendant cette période et ils ont adhéré au fait de perdre un peu d’argent pour permettre à un plus grand nombre d’accéder à la lecture et je les en remercie.
Un grand merci à Jacques-Olivier pour son amicale disponibilité et pour cet entretien hors conférence de presse.
Pour ce qui est de la présence de Jean Paul Didierlaurent à La Laune et la parution de son livre Le Liseur de 6 h.27, nous ne manquerons pas de le rencontrer pour tous nos fidèles lecteurs.
Edmond Lanfranchi