Connaissez-vous le papa des trois baigneurs d’Antigone ? Peu de gens peuvent nommer le créateur de ces statues.
Installés initialement place de la comédie, les trois éphèbes qui s’ébrouent maintenant dans la fontaine de la place de Thessalie à Montpellier ont vu le jour en 1985 à Vauvert, rue du Grand Moulin, dans l’atelier de Jean-Pierre Merlin.
Ce parisien d’origine a entamé son parcours artistique par la sculpture sur bois qu’il a appris à maîtriser à la fameuse école Boulle.
« J’ai appris la sculpture ornementale appliquée à l’ébénisterie à l’école Boulle à Paris. Pendant cinq ans, j’ai découvert le travail du bois : feuilles d’acanthe, coquilles, volutes, enroulements, etc.
Au cours de la cinquième année, mon prof m’a dit qu’on recherchait un sculpteur sur bois pour le film « Le miracle des loups » d’André Hunebelle. J’ai réalisé un instrument de musique qu’on ne voit d’ailleurs pas dans le film. C’est comme ça que j’ai pris contact avec le cinéma ».
Mais, c’est aussi pour lui l’occasion de pénétrer le milieu du cinéma et du théâtre.
« J’ai pas mal bossé pour le spectacle. J’ai fait des commandes particulières pour le théâtre et le cinéma. A partir d’un cahier des charges très précis, je fabriquais des éléments de décor en volume. Je ne suis pas peintre, je suis incapable de peindre des décors. Je construis des éléments à la demande. Je suis un technicien de la sculpture plus qu’un artiste.
Au théâtre, j’ai fait toutes sortes de trucs. J’avais un copain scénographe qui de temps en temps me confiait une commande. J’ai fabriqué, par exemple, des accessoires pour La Traviata, l’opéra de Verdi monté au Chatelet. Au cinéma, j’ai bossé pour le film « Le jour le plus long » – j’ai réalisé des kilomètres de fil de fer barbelé en latex ; J’ai également construit des éléments de décor pour le « Camille Claudel » de Bruno Nuytten. J’ai réalisé la porte de l’enfer, en plâtre – un travail d’un mois et demi dans un studio à Paris ».
C’est à Vauvert qu’il renoue avec son métier de base, la sculpture sur bois et la restauration de meubles anciens. Pendant une quinzaine d’années, il va réparer des meubles en tout genre et de toute époque que lui apportent les antiquaires de la région.
A l’occasion de retrouvailles avec des copains de l’école Boulle, devenus décorateurs pour le théâtre et le cinéma, il va cesser son activité d’ébénisterie. Il retourne à Paris où il va rester neuf ans.
« J’avais un atelier où je fabriquais des choses pour le spectacle. Et puis, un peu fatigué de la vie parisienne, j’ai quitté la capitale et je suis revenu à Vauvert où j’ai continué à travailler pour le théâtre et le cinéma ».
 |
 |
 |
 |
Aujourd’hui, Jean-Pierre Merlin a un peu levé le pied mais ne rechigne pas à réaliser quelques commandes ici ou là. Avec davantage de temps libre, il peut s’adonner à sa grande passion : la chasse à l’eau, qu’il pratique depuis plus de quarante ans. Circuler en bateau, aménager avec quelques roseaux de très sommaires huttes et s’installer au lever du jour dans les marais : un pur bonheur.
Enfin, autre corde à son arc qui n’en manque pas : le théâtre. Avec la Mauvaise Compagnie et les pièces d’Alain Guyard, il redécouvre la scène mais cette fois devant les décors.
 |
 |
 |
 |
L’atelier de Jean-Pierre Merlin est situé 32 bis, rue des Juifs – 30600 Vauvert
Tél : 06 15 28 04 89
Hommage à Jean-Jaurès et aux poilus de 1914
 |
 |
