2014 a été déclarée « Année mistralienne ». Le 25 mars 1914 disparaissait en effet Frédéric Mistral, le « grand Maître de Maillane ». Poète et écrivain provençal, lexicographe, Prix Nobel de Littérature en langue d’oc en 1904, notamment pour son chef-d’œuvre Mirèio, fondateur du Félibrige, l’héritage culturel qu’il nous a légué est considérable. Ce centenaire a été inscrit au catalogue des commémorations nationales par le Ministère de la Culture et de la Communication.
Ici, à Vauvert, à la croisée des influences provençales, camarguaises et languedociennes, nous sommes bien placés pour savoir combien cette culture est ancrée, vivante, omniprésente, naturelle. Et elle se traduit à longueur d’année à travers nos nombreuses traditions taurines, dans nos arènes ou dans les rues, nos manifestations autour du folklore, du costume, de la musique, de la danse et des attelages, la plupart du temps en lien avec la Bouvine d’ailleurs, mais aussi à travers ces activités traditionnelles ancestrales et inhérentes à la nature exceptionnelle qui nous entoure, à savoir la sagne, la pêche, la chasse…
Tous ceux qui aiment cette terre, ce terroir, se rejoignent dans les associations, syndicats, clubs taurins, pour unir leur passion, la faire découvrir, la partager et la transmettre. « Dóu passat la remembranço e la fe dins l’an que vèn » écrivait Mistral dans la Coupo Santo (« du passé le souvenir et la foi dans l’avenir »). Voilà le message mistralien. Avancer vers un avenir que l’on souhaite toujours meilleur, tout en s’appuyant sur les solides fondements bâtis par nos anciens.
Le 25 mars 2014, Jour de Commémoration nationale de cette disparition, partout où était inscrit le nom de Frédéric Mistral, de fervents hommages ont été rendus. A Vauvert, à l’initiative de l’association Sian d’Aqui, école affiliée au Félibrige, qui en plus de l’apprentissage de la lengo nostro, s’attache à faire partager ces valeurs, la salle Mistral a été officiellement dénommée. Car, si tous les Vauverdois l’avaient depuis longtemps baptisée, elle n’avait pas encore de plaque nominative. C’est chose faite. Un centenaire qui fut également marqué par la pause d’une plaque commémorative sur Frédéric Mistral, à l’intérieur de la salle. Un événement symbolique et convivial qui a été conclu bien entendu par la Coupo Santo !
Depuis, et ce fut le cas tout au long de cette année, partout dans les villes et villages de la région et parfois même au-delà, des journées commémoratives ont été organisées et le sont encore. Fêtes, danses, musique, défilés, pièces de théâtre, projections vidéo et films réalisés, concours de dessin, conférences, débats, livres, expositions, inaugurations… Tout le peuple du Midi a tenu à évoquer la mémoire de cet homme extraordinaire et surtout à toutes les belles œuvres, culturelles, littéraires et symboliques, les valeurs qu’il nous a laissées.
Annelyse Chevalier