Le Grau du Roi
Samedi 15 août 2015
Après l’ère Siméon et les arènes du Grau au Zénith, cette édition 2015 du 15 août était très attendue. Elle n’a pas déçu et les milliers d’afficiouna qui remplissaient les arènes ont assisté à l’une des plus belles courses de la saison. L’entrée en matière avec La Gardounenque, les Arlésiennes et de talentueuses filles à cheval, puis la capelado plantaient un décor digne des grands évènements, et nous allions en vivre un exceptionnel.
Si l’on excepte le dernier qui n’avait pas sa place dans une course de ce niveau, les six taureaux ont mis la barre très haut. Quant aux prestations de Gréco, Optimus et Boer, que du bonheur !
Mais ils n’auraient pu réaliser ces exploits sans une équipe de blancs fournissant un travail appliqué, intense, respectueux des adversaires, avec Katif et Allouani à la baguette. Avec eux, il faut aussi citer Four, Aliaga (blessé, sort avant la fin) et Benafitou. Favier, Bouhargane, Martin, Chekade et Auzolle restèrent un ton en dessous. Pour les assister, il y avait cinq tourneurs.
Pour diriger ce beau spectacle, Jaques Valentin au micro.
Boer (L’Occitane)
Un premier de luxe aux nombreuses qualités. Il ouvrait les débats et pourtant il ne s’en laissera pas conter. Maitrisant parfaitement la piste, ne refusant rien, il va ajouter du brio à sa prestation avec de nombreuses actions aux planches qui plus est : très dangereuses. Une préférence pour les droitiers, Katif, Allouani et Chekade seront ses principaux adversaires. Il rentre sa seconde ficelle.
Chico (Lautier)
Le cocardier de Janine a encore fourni une belle prestation. Certes, il ne fera « que » douze minutes, mais qu’elles furent belles de vaillance, de puissance dans les réactions avec la corne venant ripper sur le fil des barrières. Il aurait pu faire moins de temps, mais son excellente tenue de piste lui a permis d’éviter de se faire enfermer.
Sugar (Nicollin)
Ses cinq premières minutes ne seront pas très bonnes, brouillon et sans motivation. Puis, aux ficelles, la pression le réveille et les cinq autres minutes de sa prestation seront, elles, de bonne facture. Appuyant de plus en plus ses répliques qu’il mène systématiquement au bout en passant la corne, il termine bien cette première partie.
Scipion (Saumade)
Une énorme vaillance qui pourtant sera mise à rude épreuve quand le rythme s’élève. On l’a vu plus complet et plus à l’aise, il est vrai que l’équipe de raseteurs d’aujourd’hui ne pardonnait aucune lacune. Ce ne sera donc pas une grande prestation, mais avec abnégation, il parvient au terme des quinze minutes où il cède sa seconde ficelle.
Optimus (Les Baumelles)
Garlan peut prendre sa retraite, la relève semble assurée, entre autres, par ce petit gabarit mais grand talent qu’est Optimus. Si aujourd’hui, il fut un peu brouillon au début, le reste de sa prestation ouvre d’immenses horizons et espérances. Dès qu’il s’est posé, aux ficelles, il surveille tout, anticipe, ne refuse rien, pousse avec puissance et cerise sur le gâteau, il conclue méchamment et très haut à la planche. Sa course ira « à mas » avec un final extraordinaire où les finitions s’enchainent sous une pluie de Carmen. Il cède sa première ficelle à la quatorzième et rentre à la demande de son manadier. Assurément on reparlera d’Optimus…
Gréco (St Antoine)
On l’attendait aujourd’hui car certains, essayant de manipuler l’opinion, avançaient son nom pour la récompense suprême. Une chose est sûre, il n’a pas raté son RDV du 15 août. C’est Optimus avec plus d’expérience, il se calle à la planche, sélectionne un peu, surtout à gauche, et pour le reste ce fut époustouflant. Certes barricadier, il l’est et comment, avec de nombreuses et puissantes actions sur Benafitou, Katif, Allouani, mais il sait aussi faire douter son adversaire par sa tenue et sa sélection et ça, c’est la marque d’un grand cocardier. Il remporte ce premier trophée souvenir Etienne Mourrut ne cédant sa première ficelle qu’à la toute dernière minute à 1500€.
Bizet (Laurent)
Encore un septième de trop et surtout dans cette course où il n’avait pas sa place. Il fera huit minutes avec le bon vouloir des raseteurs.
Emile Grande
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