Le Grau-du-Roi
Dimanche 20 septembre 2015
Finale du trophée de la Mer, meilleure que les deux autres journées mais ce ne fut pas le Graal… Je sais, certains vont encore me dire que je suis dur, difficile et rarement content ! C’est certainement vrai, mais je dirai : à l’image de ce qu’est la course camarguaise aujourd’hui !
Pourquoi essayer de faire prendre des vessies pour des lanternes aux lecteurs ? Ce n’est pas en enjolivant le compte rendu des courses qu’il y aura plus de monde sur les gradins. Alors je ne changerai rien à ma façon d’écrire ni à ce que je pense sur les maux dont souffre notre course camarguaise. Revenons aux fondamentaux, plus de taureaux classiques qui durent et moins de « spectaculaire », même s’il en faut, qui dévalorise le taureau pour n’en faire qu’un « robot » dont les raseteurs s’amusent. Pour moi, la principale qualité d’un taureau reste la crainte qu’il inspire aux raseteurs.
Donc, pour en revenir à cette finale qui a fait le plein absolu des arènes, ce ne fut pas extraordinaire et le prix attribué à Jupiter reflète bien mes propos ci-dessus. On a récompensé un taureau, certes, qui force le respect de par sa bravoure, qui était en supplément et seulement pour dix minutes parce qu’il a tapé comme un forcené sur les planches. Alors que au moins deux autres ont été plus sérieux et on fait aussi dix grosses premières minutes mais ont flanché sur la fin, Cruchot et Ratis !
Voilà mon sentiment sur cette finale, et pour l’avenir nous verrons bien …
Côté raseteurs, si Four est le vainqueur incontesté, S. Allouani a été l’homme de ce trophée durant ces trois journées, quelle classe et quels restes !!!! INUSABLE . . .
A saluer, la décision du président de course de sortir un tourneur pour mettre un peu d’ordre, même si ce n’était pas lui le « coupable ». Le reste de la course en a tiré grand profit.
Loubard (Cuillé)
Durant huit minutes, le temps de ses rubans, il va faire preuve d’une énorme bravoure, se donnant de l’air par ses déplacements, mais la pression est forte. Son dangereux coup de tête complique les choses et même s’il n’a qu’une seule ficelle à défendre, il la rentrera.
Castor (Saumade)
Lui aussi débute fort, ne refusant rien sans conclure et se déplaçant bien. Mais les hommes lui prennent le dessus et petit à petit il va baisser de plusieurs tons. Il finit difficilement avec une ficelle.
Cruchot (Lagalère)
Il perd rapidement ses rubans, mais avec une tenue irréprochable, des réactions puissantes et bien conclues, il va donner un contenu sérieux à sa prestation. Dommage que ses cornes, pointées vers l’arrière, n’intimident pas les hommes car le combat aurait été bien différent. Il résiste bien pour ne fléchir qu’en toute fin de course. Il rentre sa seconde ficelle au terme d’une excellente prestation.
Sylvérado (Nicollin)
Une tenue intelligente cul aux planches, des anticipations qui sèment le doute et ses cornes qui viennent souvent passer au-dessus des planches. Durant dix minutes ce fut de haut niveau, puis il renonce petit à petit, y compris en s’écartant des planches. Il cède sa seconde ficelle à l’ultime minute.
Ulmet (JC Blanc)
Huit minutes étincelantes de bravoure, des finitions engagées et dangereuses, du grand Ulmet. Et puis, il s’éteint lui aussi, sélectionnant jusqu’à refuser. Il rentre ses ficelles au terme d’une prestation décevante.
Ratis (Raynaud)
Fini les grands coups de barrière, ça ne me dérange pas, mais il gagne à être plus classique. Douze minutes durant lesquelles il va faire feu de tout bois, plus à gauche qu’à droite, sans aucun refus et appuyant ses répliques. Les planches volent plus qu’à la normale, le fruit de sa hargne. C’est brillant et il y a du rythme. Lui aussi fléchira en fin de course, il rentre ses ficelles.
Jupiter (Laurent)
En supplément, il va finir cette course au pas de charge. Une bravoure qui force le respect, une hargne qui le fait cogner les barrières avec une puissance inouïe, c’est brillant ! Les amateurs se régalent mais lui s’épuise car les hommes lui prennent facilement la mesure et il était temps que ça s’arrête (10 minutes).