Avant d’arriver à une fin de vendange des plus classique et sereine, cette année nous a réservé un certain nombre de faits inattendus. En effet, après un début de saison démarrant du bon pied suite aux pluies régulières et généreuses de l’hiver permettant à la vigne de « débourrer » dans de bonnes conditions malgré la progression d’un phénomène de maladie appelé « black rot », pas connu dans nos contrées qui a occasionné au final quelques pertes de récoltes dans certaines parcelles, nous avons vu apparaître une canicule de quasi deux mois accompagnée d’une « sécade » en juillet qui ont été suivies de manière radicale d’un épisode cévenol transcrit dans notre commune par les pluies abondantes du 13 et 23 Août entretenues par des précipitations successives s’échelonnant jusqu’au 10 septembre , environ. Le bel été indien qui s’en est suivi à permis de rentrer au final des raisins très concentrés.
Conséquence, d’un millésime exceptionnel ce millésime est surtout marqué par un volte face du comportement de la vigne et de ses baies ; d’une part un stress de juillet obérant la synthétisation des tanins et couleurs dans les raisins et le jus et d’autre part un phénomène de blocage et dilution de la maturation dans les baies dernière décade d’août provoqué par leur grossissement conséquent dû aux pluies : au final, d’une vendange précoce, on observait des récoltes qui n’en finissaient pas… avec une altération de l’état sanitaire et une perte de rendement sur certains cépages et certaines parcelles notamment la syrah voire les carignan avec en cause aussi les entrées maritimes et une fin de 3ème génération de vers de la grappe tardive, elle aussi. Les caprices de la météo finissent malgré tout de délivrer un millésime intéressant mais hétérogène et atypique qui a été délicat à piloter aux quais de réception et pour les maîtres de chais dans le secret leur « cuisine ».
Globalement malgré tout, une récolte légèrement supérieure à 2014 sur notre commune.
Adrien Arias
Faisons un tour rapide de quelques caves.
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Estelle Quiles
Nouvelle directrice de la cave pilote de Gallician
Elle a fait sa première vendange à la cave de Gallician en tandem avec Michel Vignon qui lui passait le relais avant son départ à la retraite.
Les vendanges ont débuté le 20 août et se sont terminées le 25 septembre. Elles ont duré 5 semaines et demi. Elles se sont déroulées dans de bonnes conditions même si parfois on a connu des moments d’effervescence aux quais. La cave devant réguler les apports journaliers en fonction des objectifs de qualité de production. (Pic d’apport : 585 tonnes en une seule journée).
Il n’a pas plu tant que ça. On a eu une grosse pluie, début septembre, on a arrêté 2 jours, seulement. Avec les machines, on vendange la nuit les blancs et les raisins pour faire le rosé afin d’éviter que le raisin s’oxyde.
C’est une des plus grosses récoltes de ces 20 dernières années. Une récolte d’un niveau sanitaire et d’un degré très satisfaisants. Si le taux de vinification se confirme autour de 133 kg de raisin pour 1 hectolitre, ont devrait atteindre cette année 77 000 à 78 000 hl, soit 3 500 hl de plus qu’en 2014.
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Daniel Tribillac
Président des Maîtres Vignerons Costières et Garrigues
Les Maîtres Vignerons Costières et Garrigues regroupe les caves de Vauvert, Gallargues-Le-Montueux, Aimargues, plus des viticulteurs de Villetelle et d’Aubais.
Pour Gallargues, les vendanges ont commencé le 12 août et se sont finies le 22 septembre. Ils commencent plus tôt à Gallargues parce qu’ils ne font pratiquement que des blancs typés « thiols ». Le raisin étant récolté un peu avant maturité.
Pour Vauvert, elles se sont déroulées du 27 août au 30 septembre. En faisant 6 semaines, ça nous permet d’échelonner la vendange au maximum et d’avoir une entrée de raisins, 250 tonnes par jour en moyenne, en corrélation avec l’outil de fabrication et de stockage.
Sur le plan qualitatif, ce ne sera pas le millésime du siècle – la forte chaleur et la sécheresse persistante du mois de juillet ont un peu bloqué le processus de maturation du raisin au niveau phénolique – mais ça promet de bons produits. La politique de sélection de la cave de Vauvert , mise en place sur les bases d’une étude géologique qui distingue trois types de terrain (Durance, Rhône et sable), implique une gestion en amont de la vendange et une planification rigoureuse. Avec la sélection, on vinifie par cépage, par terroir et par lieudit.
Au niveau quantitatif, par contre ce sera une excellente année. Avec un taux de vinification estimé à 130 kg/hl ça devrait nous permettre de faire entre 2 000 et 3 000 hl de plus que l’année dernière. En 2014, nous avions fait 50 000 hl. Cette année, on devrait arriver à 53 000 hl.
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Bruno François
Le Clos des Américains
Engagé dans une démarche HVE (Haute Valeur Environnementale), Bruno François pratique une culture raisonnée sur le domaine de 22 hectares de vignes du Clos des Américains.
Nous avons débuté les vendanges le 1er septembre pour les blancs et le 15 septembre pour les rouges. Nous avons terminé le 8 octobre.
Les vendanges se sont effectuées sans problème particulier. Nous récoltons 2/3 à la machine et 1/3 à la main (tous les blancs et une partie des rosés). A la main, c’est toutes les jeunes vignes et les gobelets.
Le bilan s’avère positif tant en quantité qu’en qualité. Là où on est un peu déçu, c’est qu’on s’attendait à un millésime exceptionnel. On avait tout pour. Il a plu au bon moment. Juste un peu en juin, juste un peu en juillet. On a eu tout ce qu’il fallait et arrivé au bout, on a une belle année mais on n’a pas l’année exceptionnelle.
La qualité est cependant au rendez-vous avec un degré d’alcool assez élevé. Sortir des vins à 13,5%, ça me va très bien. Enfin, on a plus de quantité que d’habitude. D’habitude, on fait 40 hl/ha, cette année on va faire 50 hl/ha.
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Rémy Dupret
Domaine du Vistre
Installée à Vauvert depuis 2006, la famille Dupret (Rémy et ses fils Benoit et Mathieu) exploitent un vignoble de 50 ha situé sur La Laune de Gallician et à Beauvoisin.
Nous avons commencé les vendanges le 25 août et les avons terminées le 9 octobre. Etalées dans le temps, elles se sont faîtes dans de bonnes conditions. On a eu quelques pluies fin août début septembre mais nous avons échappé au gros épisode cévenol. Nous avons rentré des raisins, que ce soit en fin de vendanges des Mourvèdre ou des Marselan, dans un parfait état sanitaire.
C’est notre plus grosse récolte, à superficie égale, depuis 2006.
C’est vrai qu’on arrache et qu’on plante tous les ans et qu’on a des vignes qui rentrent en production. On devrait sortir des produits de grande qualité, d’un point de vue couleur et d’un point de vue tanin. Les arômes sont là, aussi. Cette année, les cépages rouges étaient très colorés. Il fallait attendre qu’ils soient à maturité. C’est la raison pour laquelle on a vendangé les rouges le plus tard possible. Nous faisons tout à la machine. L’avantage de la machine, c’est que lorsqu’il est à maturité, on peut cueillir le raisin rapidement.
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Cave coopérative de Sabledoc (apporteurs de Montcalm)
Les vendanges ont démarré dans la précipitation le 24 août suite aux pluies du 13 et surtout du 23 (138 mm). La récolte a duré 7 jours de moins qu’en 2014 soit trois semaines et demi pour finir le 15-16 septembre. Ce faisant, les rendements sont stables à 55 000 hectolitres. Les conditions difficiles de l’année (pourriture grise) ont conduit à inverser l’ordre habituel de priorité de la récolte pour ce millésime : Chardonnay, Grenache (rentré avant le Merlot car petit degrés et pourriture) puis Merlot (bon potentiel de degrés et état sanitaire excellent), Cabernet et enfin Carignan. Côté qualité, elle est diluée avec une couleur à travailler suite aux vendanges altérées sur les cépages méridionaux. En conclusion les cépages dits « océaniques » ce sont mieux défendus (Merlot, Cabernet) dans ce contexte climatique exceptionnel.
Mas Mellet à Gallician
Brice Bolognini
De tradition, les vendanges durent au domaine pour extraire la quintessence du raisin : du 24 août au 06 octobre ; soit, plus de six semaines avec un regroupement de la récolte entre fin août et début septembre. Les rendements sont en légère hausse (+ 2 à 3 %) à 650-700 hectolitres pour 16 ha, avec une qualité exceptionnelle (rien en dessous de 13 C° et belles acidités) sur un vignoble des plus équilibrés de la costière : un Millésime prometteur.
