La présence humaine fortement suggérée par une totale absence corporelle, la rigidité, la dureté d’un objet ou d’une falaise abrupte contrastant avec la fragilité du matériau, cette ambivalence se retrouve en permanence dans les dessins, les découpages, les photographies de Ludovic Bastide.
Le vide créé par le découpage au scalpel des arbres sur une feuille de papier interpelle notre imagination sur les ravages de la déforestation. Des valises d’un autre âge volontairement abandonnées le long d’une plage expriment l’exode, ou, plus près de nous, le drame des migrants.
« Mes premiers découpages consistaient à évider une photographie. Supprimer chaque oiseau présent sur l’image. Ensuite je me suis lancé sur la page planche. Le papier est découpé au scalpel, je dessine avec cet outil. J’aime triturer les cerveaux, trancher des cœurs, il y a toute une symbolique dans le fait d’enlever pour mieux faire apparaître. C’est par le vide que l’image est visible. »
Jusqu’à la fin du mois, l’artiste plasticien vauverdois présente ses dessins et découpages à l’Espace Jean Jaurès. Installations éphémères « pour un lieu, un espace, un temps donné », ces œuvres d’instinct et d’instant accompagnent une exposition originale qui aurait mérité une mise en lumière un peu moins parcimonieuse.