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En hiver, loin de l’effervescence estivale et festive, c’est le moment de se consacrer à l’entretien de la manade et des enclos. A la manade Blatière-Bessac, on procède régulièrement à l’entretien des clôtures plutôt que d’attendre qu’elles soient complètement détériorées. Dès qu’ils ont un peu de temps et que la météo le permet, Pierre, Laurent et Fabien vont dans le pays pour renforcer les barrages. C’est un travail fastidieux et de longue haleine car la manade comporte plusieurs kilomètres de clôtures.

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Lorsque les prés longent une route, le barrage sera un peu plus haut avec un rang supplémentaire de fil de fer barbelé et un grillage à mouton pour éviter l’intrusion inopinée d’un veau sur la voie publique et les risques d’accidents qui pourraient en découler. Ce n’est pas le cas aux Iscles, à la manade Blatière-Bessac qui est bordée uniquement par des marais ou des domaines agricoles. Il n’en reste pas moins qu’il faut clore les animaux et que cela représente un sacré travail. L’élevage du taureau camarguais a ses exigences et ses contraintes, on ne mélange pas le bétail n’importe comment et on procède à des rotations selon les besoins et les périodes de l’année. Le taureau ne se manipule pas comme une vache laitière. Tout cela explique la fragmentation des prés en de nombreux clos et l’énorme métrage des clôtures.

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Au mas, on charge la charrette. On choisit des piquets à la pointe effilée, car ils sont plus faciles à planter avec la masse. Les autres seront utilisés avec l’aide du tracteur. On choisit des longueurs différentes qui vont permettre de s’adapter à la nature du sol. Sur un sol tendre un long piquet fera l’affaire alors que sur un sol compact un plus court suffira. Laurent Bessac, m’explique qu’il ne sert à rien que le piquet dépasse du rang supérieur de fil de fer barbelé, l’important, c’est qu’il soit bien ancré au sol. On rajoute sur la charrette, une réserve d’eau, un arrosoir, divers outils et du fil de fer. Nous voila partis pour rejoindre le lieu des opérations.

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Au bout de presque un kilomètre de piste, nous arrivons dans un clos occupé par sept superbes cocardiers couchés dans des anganes. Intrigués par notre arrivée, ils se lèvent et s’éloignent. Le tracteur s’est arrêté tout près du chantier, le travail va pouvoir commencer.
Avant toute chose on inspecte le barrage, on repère les trous et on retire les piquets défaillants. Si besoin est, on élague les ronces pour faciliter les opérations qui vont se succéder. Un avant trou est fait dans le sol à l’aide de la barre à mine. Ensuite on le rempli d’eau pour assouplir le sol avant la dernière étape qui consiste à planter le piquer à l’aide d’une lourde masse. Pour parachever le travail il ne restera plus qu’à attacher les quatre fils de fer barbelés sur leurs nouveaux supports. Visiblement l’équipe est bien rodée et s’en dire un mot chacun a trouvé sa place avec une redoutable efficacité.

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Jean-Pierre_Trouillas_mini   Jean-Pierre Trouillas

Jean-Pierre Trouillas

Naturaliste, amoureux des sciences naturelles, de l’histoire, du patrimoine et des traditions. Passionné de photographie, des arts et de la culture. Curieux de tout en quelque sorte avec une furieuse envie de partager mes passions. Ex-éducateur à la retraite, mais toujours prêt à créer du lien par conviction et non par déformation professionnelle.
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