Sur la commune de Saint-Laurent d’Aigouze, entre Aigues-Mortes et les Saintes, une entrée discrète à travers une pinède ancestrale accueille les visiteurs. Après le sol sablonneux, vestige de l’ancien cordon littoral, des cultures, des vignes, des marais, et enfin le petit mas, lové dans l’intimité de cette mini réserve naturelle. « Nous avons une représentation de tous les biotopes des zones humides de Petite Camargue » explique Loïc Tendron, responsable du site, « on change de paysage tous les 50 m ! »
Léguée à la fondation de la Tour du Valat, cette ancienne exploitation agricole accueillait autrefois asperges, vignes et taureaux. Il a fallu près de dix ans à l’institut de recherche pour étudier le site et réaliser un projet agro écologique inspiré de la permaculture. Une prise en compte de l’environnement socio-économique, des écosystèmes, du développement durable. Plus de 350 espèces de plantes et 170 d’oiseaux sont observés. Aujourd’hui, l’activité principale est la viticulture. Quatorze cépages ont été plantés, qui ont capacité à produire 26.000 bouteilles. Des vignes anciennes, parfois lointaines, mais surtout méridionales, italiennes et espagnoles pour anticiper le réchauffement climatique. Le dernier planté est Georgien. « C’est un des plus vieux cépages, le berceau de la viticulture. »
Christian est guide bénévole pour le domaine et surtout passionné par ce projet mais aussi par la nature et l’histoire de la Camargue. Le site prévoit de proposer prochainement des visites guidées régulières, et ce week-end de portes ouvertes sera l’occasion de démarrer avec l’accueil de visiteurs. « Les scientifiques sont aussi des personnes de terrain » explique Christian, «Nicolas Beck, chercheur au CNRS est souvent sur le tracteur !» Transmettre leurs savoirs et expliquer la raison de la biodiversité, le rôle des animaux, des plantes et des arbres, c’est aussi ce qui motive l’équipe de la Tour de Valat. Cheptel ovin, nichoirs à chauves souris et acariens sont les auxiliaires de la production. Haies fruitières, plantes mellifères pour la pollinisation, herbe pour éviter la brûlure du sable, zones refuges pour animaux, un microcosme naturel bien étudié. « Il faut préserver et respecter cette merveilleuse nature tout en exploitant ce qu’elle peut nous offrir. »
Un équilibre à trouver et que les chercheurs présentent avec passion. «Plus on a de monde, plus ça grouille, plus on est content !» conclut Loïc.
De Ferme en ferme 26 et 27 juin de 9h à 18h, portes ouvertes. RD 58 des Sintes-Maries-de-la-Mer. Saint-Laurent d’Aigouze. Contact 06 79 79 90 35.
La Ferme de la Sestière participe également comme chaque année à de Ferme en ferme. Chemin de Vacaresse. Visite de l’exploitation et repas 10 € Contact 06 75 49 53 27