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Le Palladium de Arthur et Yvonne Pradille en 1931

Au milieu du 19ème siècle, la place Montcalm était animée par le café du Théâtre, qui se verra supplanté petit à petit par l’Alcazar Valentin vers la fin du siècle, même si des bals y étaient toujours organisés l’été 1900. Quand Mr Jeanjean le rachète aux héritiers  des anciens propriétaires juste après la guerre de 14-18, c’est pour créer un cinéma, persuadé que les Vauverdois, fervents amateurs de spectacles, seraient curieux de cet art naissant. Il lui donne le nom de ‘’ Famillia-Cinéma’’, et il y projette des films 35mm, noir & blanc et muets, notamment les 12 épisodes du « masque aux dents blanches », de 1916.

Le Palladium de arthur et Yvonne Pradille en 1931

Au milieu du 19ème siècle, la place Montcalm était animée par le café du Théâtre, qui se verra supplanté petit à petit par l’Alcazar Valentin vers la fin du siècle, même si des bals y étaient toujours organisés l’été 1900.

Quand Mr Jeanjean le rachète aux héritiers  des anciens propriétaires juste après la guerre de 14-18, c’est pour créer un cinéma, persuadé que les Vauverdois, fervents amateurs de spectacles, seraient curieux de cet art naissant. Il lui donne le nom de ‘’ Famillia-Cinéma’’, et il y projette des films 35mm, noir & blanc et muets, notamment les 12 épisodes du « masque aux dents blanches », de 1916.

Il projettera aussi plus tard l’été dans la cour extérieure, appelée Pavillon, avec par exemple « le petit café », de Tristan Bernard.

Le portier était Mr Leynaud, qui restera longtemps à ce poste malgré les changements de propriétaires qui suivront, comme la société ‘’ Kursaal-Cinéma ‘’ de Mrs Baylle & Barthélémy, directeurs du ‘’Kursaal’’ de Nîmes (futur ‘’Odéon’’), qui prennent la suite de l’établissement, font des  travaux d’agrandissement, engagent un pianiste de Nîmes pour l’accompagnement et donnent le nom de ‘’ Kursaal ‘’.

D’autres propriétaires suivront, sans grand succès, Mr Nicolas, ancien libraire de Nîmes, Mr Hayotte, qui installa un piano électrique tenu par Mlle Querel, de Vauvert, puis la société  Revélo qui fit aussi faillite malgré des projections supplémentaires à Gallician un soir par semaine,

Décidemment, le cinéma avait du mal à intéresser les Vauverdois.

Vers la fin des années 20,  Arthur Pradille le rachète et le donne en gérance à Félix Chambeyron, qui agrandit, rajoute des balcons et des escaliers. La salle contient alors 300 places, le cinéma s’appelle ‘’Le Royal’’.Il y passe des bons films de l’époque, monte un dancing avec un bon orchestre, fait paraitre un journal hebdomadaire de 4 pages, ‘’ Le cri de Vauvert’’, fait de la publicité, des concours de danse, des bals masqués, fait aussi le photographe au 2ème étage, et enfin fait aimer le cinéma aux vauverdois.

Puis il se fâche avec Mr Pradille, part et monte un autre cinéma dans un ancien moulin à huile rue du Moulin d’Etienne qu’il nomme ‘’Odéon’’, qui aura une existence éphémère.

Arthur Pradille, resté seul à bord, fait des travaux, couvrir la cour du Pavillon, et le cinéma s’appelle désormais ‘’Le Palladium’’, salle chauffée de 550 places, avec une scène, des loges pour artistes au sous sol, et un directeur artistique, Mr Gusta-Rello, un ténor venu du théâtre de Lyon et de la troupe de Louise Désir. Le Palladium ouvre le 28 Novembre 1929 avec de bons films, et reçoit régulièrement des troupes en tournée, avec des vedettes connues comme Edwige Feuillère avec l’illustre tournée Charles Baret, Fernandel, Rellys, et d’autres.

Les films sont accompagnés par l’orchestre ‘’Danilo Jazz’’ dirigé par Fernand Sauze, piano et accordéon, Roger Allieu à la batterie, Mr Mollet au violon, Achille Ravel au saxo et Mr Rey à la clarinette. Ils accompagnent aussi les entractes, et le dancing le dimanche.

Le Palladium devient Le Mistral

La fille d’Arthur Pradille, Yvonne, prends la suite pendant plusieurs années, puis revends le cinéma à Mr Perretti, qui fait des travaux importants de sécurité, ce qui diminue le nombre de places à 425.

Mr Perretti vit au 2ème étage avec sa femme, et sous sa direction le Palladium devient ‘’ Le Mistral ‘’, sans doute parce que le rue de Candiac est un véritable couloir pour ce vent du nord.

La liste des propriétaires ne s’arrête pas encore là : Mr Clément, qui possède déjà l’autre cinéma de Vauvert, le ‘’Lux’’ (ancien Alcazar Valentin), en ayant pris la succession  de Mr Aubry, rachète à Mr Perretti le Mistral et monopolise ainsi la programmation cinématographique du village.

Des ennuis de santé le poussent à revendre l’établissement au charcutier bien connu Roger Allieu, qui donnait des coups de main depuis plusieurs années déjà, depuis l’époque Pradille, et qui se passionne pour le cinéma.

Nous sommes au début des années 60, le film ‘’ Chien de Pique ‘’, de Yves Allegret, vient d’être tourné à Vauvert, avec Eddie Constantine, Raymond Pellegrin, Marie Versini et le razeteur San Juan, musique Michel Legrand. Ce film inaugure le nouveau cinéma Mistral, avec une grande fête à la clé sur la place Montcalm, défilé, musique et course de vachettes, en présence de San Juan.

Roger Allieu, puis son fils Max-Roger, modernisent le cinéma en y installant des jeux, Juke-box et billards, des projecteurs et un bar, qui attireront toute la jeunesse vauverdoise depuis les années 60 à la fin des années 70, période qui a vue la fin de nombreux cinémas de village, détrônés par la télévision et les grands cinémas des grandes villes.

C’est avec beaucoup de nostalgie que les plus de cinquante ans vous raconteront les heures passées dans la salle de jeux du Mistral, des séances à 1 franc pour les collégiens le samedi après midi pour voir des films de série B, péplums et autres Kung-fu.

Mais le Mistral passait aussi de grands films, La Grande Vadrouille et d’autres remplissaient la salle le Samedi soir.

Le deuxième cinéma de Vauvert, le Lux et ses deux salles, connut le même sort au milieu de 1984, avec comme derniers films à l’affiche Rambo, Tchao Pantin ou La Boum 2. La page cinéma en salle à Vauvert est définitivement tournée cette année-là.

Texte et photos : Alain Bronnert

Alain Bronnert

Natif de Vauvert, je me suis toujours intéressé au passé de mon village, mais aussi à la photo, et c'est tout naturellement que j'ai depuis longtemps collecté des cartes postales anciennes au gré de mes déplacements professionnels dans toute la région. J'aime rechercher les histoires humaines qui se cachent derrière ces images, et j'ai le souhait de les partager.
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