Ils sont venus nombreux renouer avec « Les belles soirées du Scamandre » et une fois encore ils n’ont pas boudé leur plaisir.
Pour la reprise de ces moments de partage et d’échanges thématiques dans le cadre convivial du centre de découverte de la réserve naturelle, Serge Colombaud avait invité les auteurs du Dictionnaire familier d’Occitanie, un ouvrage publié cet été.
Catherine Bernié-Boissard, géographe et universitaire, a dirigé l’ouvrage avec la participation de 35 auteurs. Elle l’a présenté au public du Scamandre en compagnie de l’historien, Michel Boissard et de Jacques Teissier, aumônier des arènes de Nîmes.
Le Dictionnaire familier d’Occitanie s’adresse à tout le monde, à tous ceux qui vivent en Occitanie et qui veulent mieux connaître la région, à toux ceux qui veulent la découvrir, tout simplement.
Avec treize départements, six millions d’habitants, l’Occitanie est la deuxième région de France métropolitaine, après Nouvelle Aquitaine, par sa superficie. Elle est plus vaste que plusieurs États européens. Plus vaste que l’Irlande, par exemple. Elle offre une grande variété de paysages depuis le littoral méditerranéen jusqu’aux montagnes du Massif central ou des Pyrénées en passant par les vignobles et les plaines agricoles.
Pourquoi un dictionnaire sur l’Occitanie ?
La professeure d’université, ancienne élue régionale, explique que la région Occitanie a sept ans aujourd’hui.
« Il nous est apparu que sept ans c’est un peu l’âge de raison et il était peut-être intéressant d’appréhender cette région sous différents aspects. On l’a abordé à la fois à partir de sa géographie, ses paysages mais aussi son histoire. Et on a voulu faire un dictionnaire qui soit aussi dans l’actualité. Ce n’est pas un livre d’histoire mais il fait référence à l’histoire et à la géographie pour mieux comprendre l’actualité, mieux comprendre le présent. On évoque aussi des évènements très contemporains, très actuels.
Ensuite, on a privilégié une approche accessible à tous et chaque auteur a essayé d’être à la fois bien documenté, précis mais que ce soit à la fois agréable à lire et pas ennuyeux ».
Chacun peut ainsi découvrir la région de façon simple, familière, en suivant ses choix et ce qui l’intéresse. « On peut picorer les sujets en fonction de ses propres intérêts. »
Et pour ceux qui s’interrogent sur la pertinence du découpage administratif régional ou du caractère identitaire du territoire, l’historien, Michel Boissard, a remonté le temps jusqu’aux origines de la conquête de la Gaule.
Au commencement était la Gaule Narbonnaise
« On n’a pas simplement rassemblé la région Languedoc-Roussillon et la région Midi-Pyrénées, on s’est fondé sur une histoire. En effet, l’Occitanie, elle existait il y a 2 400 ans.
Ça nous renvoie à quelques 120 ans avant Jésus-Christ. Un général romain qui s’appelle Domitius Ahenobarbus participe à la conquête que Rome a décidé sur cette partie de la Gaule (la Gaule méridionale) qui s’appellera plus tard l’Occitanie. Et, à partir de là, il va se créer un certain nombre de colonies, de villes. Une des villes qui va naître très rapidement en 118 avant Jésus-Christ, s’appelle Narbo Martius, c’est à dire Narbonne. »
Et, à partir de Narbonne, le pro-consul de la province qui s’appelle Jules César va étendre ses filets sur toute la région. En 22 avant Jésus-Christ, vont se créer une vingtaine de villes dans la Gaule Narbonnaise qui préfigurent l’Occitanie. Tolosa (Toulouse), Carcasum (Carcassonne), Agatha (Agde), Baeterrae (Béziers), Luteva (Lodève) et Nemausus (Nîmes), Ucetia (Uzès), Lattara (Lattes), Cadurcum (Cahors)…
Quelques anecdotes savoureuses du prêtre aficionado, Jacques Teissier, sur les cultures taurines ont amusé le public qui a pu poursuivre les échanges avec les auteurs lors de la séance de dédicaces.