L’exposition « Ils rient de se voir si beaux dans leur miroir » reflète l’approche de l’artiste de la peinture, un recul par rapport à l’académisme et au conformisme. Avec plus de quarante ans de créations, l’artiste connu mondialement, professeur aux Beaux-Arts de Saint-Etienne pendant plus de trente ans, a toujours eu une ambition simple mais claire. Vivre de son art et ne pas s’ennuyer.



Jacques Barry découvre le milieu artistique adolescent en quête de vocation, issu d’un milieu modeste. Pas de prédestination mais un engouement pour un style de vie qui lui convient. « Je me sentais bien tout simplement. » Pas de contraintes, de patron, d’horaires et surtout pas d’ennui. L’artiste qu’il devient à défaut d’autre chose aime l’amusement, la fantaisie, la curiosité. « Je n’ai pas de message à faire passer, je ne suis pas engagé. » Il suit son imaginaire avec son regard sur le monde, les yeux fermés. « Un rien m’inspire, me donne une impulsion mais je me bloque si je dois reproduire la réalité. »
Jacques Barry maîtrise la technique mais a mis de côté ce qu’il a appris pour des représentations différentes, des œuvres qui paraissent simples mais gardent l’essentiel, un regard amusé sur le monde, un peu enfantin. Remplir un espace sur une toile, avec des couleurs, des symboles, des personnages, des animaux. « Je n’aurais jamais pensé peindre des poules ! » L’artiste s’amuse de lui-même. A quatre-vingt ans, il continue à créer et se faire plaisir. « J’ai eu la vie que je voulais ; je me suis marré » avoue-t’il. Il a vu le monde évoluer. Ses œuvres ont évolué aussi, d’une manière inversement proportionnelle pour simplifier à l’extrême, sans détails pour ne pas perturber l’esprit, conserver une pensée primitive.
Une histoire cocasse selon lui, mais des œuvres tout de même connues dans le monde, certaines devenues célèbres comme le rhinocéros au stade Geoffroy-Guichard pendant la coupe du monde de football en 1998, en table d’orientation à Saint-Fons et sur les affiches du Festival de jazz de Rive de Gier, qui s’intitule depuis Rhino Jazz Festival. Trois de ses toiles sont parties dans l’espace avec l’astronaute Michel Tognini en 1999 au cours de la quatre-vingt-quinzième mission de la navette spatiale Columbia.
A Vauvert, il présente un joyeux bestiaire. Des tableaux animalistes minimalistes avec ses poules, rhinocéros, ours polaires, cygnes, chiens et chats. Une exposition à plusieurs lectures, qui questionne mais pour laquelle on ne se prend pas la tête. L’occasion de venir en famille, les enfants ne s’ennuieront pas et les parents non plus…
Exposition jusqu’au 1er juillet à l’espace Jean Jaurès
Renseignements 04 66 73 17 33


