Aigues-Vives : 1er Souvenir Roger Pattus
Course complète de la manade Nicollin
Une journée ensoleillée mais humide, une arène pleine, une ambiance bon enfant et la course prend corps. Engagée par la Confrérie de l’Alésienne d’Uchaud, les raseteurs prennent part à la capelado.
Menée de main de Maitre par Joachim CADENAS suivi par des raseteurs déterminés, la course prend tout du long son essor face à des taureaux vigoureux, généreux, vifs (belle pointe de vitesse).
Joachim CADENAS reçoit le prix du jour pour son travail de qualité, ses rasets déterminés, engagés, et il mène la course tel un chef d’orchestre tirant les raseteurs à sa suite dans de belles prestations.
Milan BOUKHARTA s’engage dans la course avec toute sa prestance, sa détermination ; il démontre ainsi son savoir faire et la qualité de ses rasets.
Vincent FÉLIX, François MARTIN, Yassin NAÏM, Hedi CHEBAÏKI, Radouane ERRICK, se font fort de se porter face au taureau dans des actions qui frisent parfois le danger.
Pas de temps morts, tout dans l’action, et dans de belles actions !
Un beau moment de course qui satisfait grandement le public. Merci Messieurs !
Remise des Prix – Photos © Emile Martinez
1 – EVEREST (459)
Tel le mont, puissant, il faut oser se porter à lui car la menace est présente et son gabarit incite à la prudence. Il tape aux planches en menace, se soulève et montre son mourre hors les planches. BOUKHARTA, CADENAS (x2) et FÉLIX se chargent de lui ravir ses premiers attributs. Aux ficelles, CADENAS entreprend le démarmaillage mais EVEREST résiste et ne s’engage envers les raseteurs que lorsque ceux-ci entrent en lui. CADENAS se voit honorer d’un gros coup de barrière lorsqu’il le sollicite et doit se réfugier dans les tubes pour échapper à la vindicte d’EVEREST qui corps en avant se projette derrière lui. Les hommes passent, repassent, ERRICK s’octroie la première ficelle. A la seconde, après un raset de CADENAS et de NAÏM qui le décollent de son terrain tout dans la coupe et sur un nouveau passage CADENAS se porte à lui, EVEREST se fait ramasser la deuxième ficelle. Rentre en musique après avoir entendu par 3 fois le disque.
2 – OTHELLO (650)
S’il rentre calmement, il montre toutefois sa menace en se portant aux planches. FÉLIX l’entreprend et la cocarde s’envole dans son crochet. OTHELLO chasse l’homme qui se porte à lui mais accepte le défi dès que possible envoyant son petit coup de tête pour empêcher la prise des rubans. Pas commode le Biòu quand il fonce sur CHEBAÏKI qu’il raccompagne prestement à la barrière tout en sautant après lui en contre piste. Agile il est ! FÉLIX dans la volée lui glane le premier gland et BOUKHARTA le deuxième.
Aux ficelles, OTHELLO montre sa puissance dans ses déplacements, anticipe, BOUKHARTA, tient l’homme en respect et le raccompagne prestement à la barrière. BOUKHATA, CADENAS le voient ainsi fondre sur eux. CADENAS montre sa détermination à se porter à sa tête, à lui craquer et enrouler la ficelle dans son crochet. Première ficelle pour CADENAS ; À la deuxième, CADENAS repart à la charge dans toute la splendeur du raset bien fait, mène et tire, tout en démarmaillant, le taureau aux planches. OTHELLO se cale, FÉLIX va le chercher et dans un raset bien défini, voit la ficelle s’envoler sous la pression de la main du raseteur sur la corne. Rentre en musique et par 3 fois Carmen lors de la prestation.
3 – GENEROUS (370)
Il est menaçant dès son entrée en piste, rase et cogne les planches. On peut voir une puissance qui se dégage de lui lors de sa portée face à l’adversaire. À MARTIN, la cocarde dans l’art du raset, BOUKHARTA montre son savoir faire lors de la prise du premier gland, GENEROUS anticipe la demande de CHEBAÏKI et le raccompagne, NAÏM finit la prise du deuxième gland.
Aux ficelles, CADENAS part à la sape. Puis FELIX, CADENAS, BOUKHARTA l‘entreprennent et la réponse de GENEROUS est à la hauteur de la demande, généreuse, vive, puissante. Le disque se joue sur ces actions demandées et reçues. Il porte bien son nom, généreux. Il est et accepte une belle série, avant de se porter derrière BOUKHARTA qui se trouve serré, serré aux planches. Ça démarmaille dur ! Les hommes dans l’action encore et encore. BOUKHARTA toujours dans la demande, GENEROUS dans la réponse et tous deux à la barrière, ficelle dans le crochet de BOUKHARTA. À la deuxième ficelle, le travail reprend, CHEBAÏKI, collé serré devant GENEROUS qui le lâche de peu. CADENAS dans la coupe, le crochet résiste sous la ficelle, ce qui déséquilibre le raseteur qui s’en tire bien, arrivant juste à la barrière. Rentre sa ficelle en musique sous les applaudissements et par 6 fois Carmen en piste. GENEROUS démontre sa puissance, et sa combativité face à l’adversaire.
4 – FARFADET (504)
Même s’il menace, FÉLIX réussit à lui faire la coupe de la cocarde. FARFADET répond aux demandes, et change parfois de terrain se dégageant ainsi de la pression. NAÏM se trouve dans une position délicate car très serré par FARFADET lors du raccompagnement à la planche. Le taureau mène son jeu et chasse l’homme qui s’aventure sur son terrain. BOUKHARTA en fait les frais qui lui aussi se voit arriver juste à la barrière, FARFADET sur ses talons. Puis petit tour en contre piste, le temps de recharger ses batteries tout en regardant l’homme d’un œil noir et agressif. CHEBAÏKI lui ramasse la cocarde, ERRICK le premier gland et FELIX le deuxième entre une sortie en contre piste.
Aux ficelles, CADENAS part à la sape dans un raset main sur la corne qui entame sérieusement la ficelle et qui les porte tous deux jusqu’à la barrière le tout sous l’air de Carmen. Puis FÉLIX, NAÏM, MARTIN entrent en jeu, se portent à lui et ficelle pour MARTIN. À la deuxième, se déplace, avant que CADENAS, FÉLIX ne se portent à lui dans de très belles demandes qui reçoivent une réponse sérieuse qui enclenche le disque. Vire, vire, emmené par BOUKHARTA et CHEBAÏKI, le disque résonne. À nouveau, CADENAS, à nouveau la musique sous l’action déclenchée ! Et tout à coup, NAÏM, s’élance, FARFADET, ni une ni deux, aussi ; et… la prise du taureau sur le raseteur est si forte et si puissante que celui-ci se trouve acculé à la barrière, la corne dans le pantalon, le raseteur qui pousse pour échapper à la prise, essaie (ça à dû être dur) de se tirer de ce mauvais pas en se projetant tant et plus hors de la portée du taureau qui arrive tout de même à y laisser ses traces, jambe de pantalon déchirée ! OUF ! Moment fort mais sans grosse conséquence ! Les actions ne s’arrêtent pas et CADENAS encore en demande, FARFADET encore en réponse finit tout de même par rentrer sa ficelle sous les applaudissements et en musique ; par 8 fois Carmen en Piste.
5 – TRELUS (652)
Il va démontrer au public ses qualités de sauteur, jusqu’aux aller/ retour, aussi rapides que lestes ! Quelle belle idée a eu FÉLIX de le narguer, lui en piste et TRELUS en contre piste, regard échangé, regard noir de TRELUS qui aussi sec se retrouve en piste sous la surprise de FÉLIX qui heureusement ne reste pas coi et s’échappe en contre piste ! Les rôles sont inversés ! Il faut le maintenir en piste, oser aller vers lui, CADENAS le fait ! Si bien qu’il lui ravit le gland, très applaudi par le public qui l’encourage dans cette voie. Parce que TRELUS lui, préfère sauter, il est leste, très leste, malgré sa masse et son gabarit, il entre et sort avec une facilité déconcertante, les hommes bien sûr et à raison se méfient de lui, ne sachant pas la réaction qu’il peut avoir. Bon, CADENAS doit se dire qu’il a assez joué et au travail ! Enfin ! C’est la piste pas la contre piste ! il se porte à lui, réponse sans grand problème, saut de TRELUS avec agilité et aisance, déplaçant sa masse en hauteur derrière le raseteur qui se permet la coupe de la cocarde sous les applaudissements… On arrive en fin de temps, les hommes passent, repassent comme ils le peuvent, TRELUS toujours à leur trousse. Et oui, CADENAS encore et encore, prenant le risque, osant le défier, se porte à sa tête et…gland ! Le public est ravi ! Rentre en musique, par 1 fois le disque en piste.
6 – BAUDOUIN (663)
Quelle envolée derrière CADENAS dès son entrée ! Bon lui aussi, se montre bon sauteur, et BAUDOUIN se permet aussi tant qu’à faire de renvoyer les raseteurs en contre piste. CADENAS le maintient, le cherche, le trouve, et cocarde ! Sous l’air de Carmen. MARTIN se porte à lui, mais la rapidité du taureau est telle qu’il ne peut calculer son saut et plonge tête baissée et en puissance en contre piste dans le fracas de sa tête sur les tubes des gradins ; ouah !!! : hors de la vue de BAUDOUIN celui-ci se détourne, MARTIN se relève un peu groggy et reprend son jeu en piste ! CHEBAÏKI l’affronte et par deux fois en musique les actions se font fortes et puissantes, CHEBAÏKI s’échappant de la vindicte du taureau qui le course jusqu’aux tubes. CHEBAÏKI en profite au passage pour lui ravir le premier gland. FÉLIX s’octroie le deuxième.
Ficelles : BAUDOUIN démontre toute sa force et sa détermination à les défendre dans des actions puissantes et déterminées. Chasse l’homme et le raccompagne à la barrière dès que possible. BOUKHARTA en fait les frais qui le voit fondre sur lui tel un boulet, mourre en avant cherchant à le happer.
FÉLIX en demande, qu’à cela ne tienne, la réponse est là, et belle réponse qui le voit se porter derrière FÉLIX dans toute sa puissance, sa détermination à le courser et dans une rapidité telle que BAUDOUIN s’envole derrière le raseteur qui se perche haut pour lui échapper, le disque tourne. Le travail de sape continue, BOUKHARTA se fait fort de parvenir à la lui ravir, et sur une action lancée il arrive à la crocheter et à la lui prendre sous les applaudissements tout en se parant de la charge qui arrive sur lui, lui se perche et BAUDOUIN saute en contre piste derrière lui en se soulevant tel « l’homme droit » de toute sa hauteur ; ouah ! C’est haut un taureau dans toute sa hauteur ! retombe heureusement sans mal !
Des taureaux qui ont fait leur travail, qui ont démontré leur qualité, leur force, leur rapidité dans un registre chacun différent apportant à la course une diversité qui a fait de celle-ci une course agréable à voir.
Aigues-Vives
Dimanche 22 octobre 2023