Après un café et fougasse de bienvenue au Mas de la Comtesse, en présence de Messieurs le Maire de Vauvert, Jean Denat, de Beaucaire, Julien Sanchez, du Conseiller départemental du Gard et adjoint aux festivités de Vauvert, Bruno Pascal, de Daniel Siméon, organisateur des arènes de Beaucaire, de raseteurs et d’aficionados… Vincent Ribera invite Joachim Cadenas à s’exprimer sur sa saison à venir de raseteur.
C’est avec passion que celui-ci décline ses priorités et ses projets.
Avant tout, réunir les deux tauromachies et les lier pour leur permettre de faire vivre le taureau, toro, pour que celui-ci soit sublimé.
Faire de la course camarguaise un spectacle vivant, mettant en osmose raseteur et taureau, donner au public le plaisir d’un raset qui emporte taureau et raseteur.
L’intime conviction de Joachim, c’est que la compétition nuit à la qualité du spectacle qui par là met le taureau au second plan et non à la première place comme il le souhaiterait.
Bien sûr, la concurrence doit être présente mais pour un travail de qualité, de respect envers l’animal.
C’est dans cette philosophie que Joachim recherche les arènes qui sont en coordination avec ce en quoi il croit. Organisateurs et manadiers doivent aussi entrer dans sa conception qu’est la course camarguaise pour lui. Et ce n’est pas pour échapper aux grands rendez-vous qu’il n’officiera pas dans certaines grandes arènes ; les taureaux, les grandes manades, il les retrouvera tout au long dans la saison et mettra un point d’honneur à ce que la course brille. Une quarantaine de courses programmées. Pour être au mieux de sa forme, dans l’idéal de mener une course, il faut s’investir, entrer en préparation, concentration, dévouement et qualité. Rien ne doit troubler l’objectif à atteindre.
Pour Joachim Cadenas, monter une course ce n’est pas mettre des noms sur une affiche, c’est agir pour le bien-être du taureau, le plaisir du public, se soucier de chaque détail (piste, bétail, public…) ; c’est sublimer ce qui fait une identité propre à notre région. Amener le public à se déplacer, à le fidéliser pour que vive encore longtemps cette tradition et ne tombe pas dans un jeu mais bien dans un art, dans un corps à corps où deux êtres se rencontrent, et ne font plus qu’un. C’est par des courses sublimées que la course Camarguaise verra s’écrire ses lettres de noblesse comme culture et non comme compétition. Traverser les pistes et s’ancrer dans un paysage qu’est la Camargue encore longtemps aux cours des décennies à venir et rester longtemps dans les mémoires collectives.
Promouvoir la course camarguaise dans son art et non dans le sport.
C’est par la qualité et non la quantité qu’il compte mettre en avant et promouvoir la course camarguaise.
Donner le meilleur de lui-même pour faire resplendir la course.
Se donner une obligation de moyens et non celle de résultats. Qu’importe le nombre d’attributs levés s’il arrive à faire se lever la foule sur des actions qui la font vibrer. Pour Joachim Cadenas, ne se livrer que pour les points (compétition), néglige le côté artistique qui fait la beauté du raset, l’embellissement du geste, de la portée et de l’approche du taureau. Procurer de l’émotion, est l’essence de la vie !
Il dit oui à la concurrence mais non à la compétition. Concurrence nécessaire pour améliorer et tirer la course camarguaise vers le haut. S’engager, donner le meilleur de soi même, être digne, courageux et respectueux.
Pour lui comme pour les autres raseteurs, il demande le respect pour ceux qui jouent leur vie en piste.
Chaque taureau est unique, l’emmener avec lui pour que se transcende un moment magique.
Donner le Meilleur de lui même, s’investir pour que brille le taureau et mettre celui-ci au devant de l’affiche.
Vérité, Excellence, Respect, Emotion, tout ce vers quoi Joachim Cadenas se tournera en 2024.
Vincent Ribera souligne le fait que Joachim Cadenas, vit le taureau chaque jour, chaque heure ; il observe et a une vision très particulière du taureau. Il argumente les détails pour une course, détails très pointus ; très perfectionniste dans la préparation des courses, il n’hésite pas à s’investir , il prend sa part de responsabilité et de travail.
Dans la continuité, François De Luca , cinéaste, propose un film à son image retraçant les actions et qualités des rasets de Joachim Cadenas. Très beau film où musique, et récit embellissent le sujet principal.
Préparation de l’athlète, la naissance, la charge d’exister et l’approche de la Mort, tout un passage lors d’un raset ; une parfaite harmonie entre l’homme et la bête. Mystère entre l’homme et le combat, osmose entre l’homme et la bête, et où le spirituel côtoie le mortel. On ne joue pas avec la Mort !
Temps de démonstration des deux tauromachies
Joachim Cadenas et son tourneur Cédric Mirallès se portent en piste pour une démonstration avec un taureau de la manade « La comtesse ». Sous l’impulsion de Joachim, le taureau le suit et arrive ainsi à une démonstration plus qu’efficace.
Lalo Di Maria, Gitanillo Junior, Colombien, et Joachim Cadenas montre des aspects différents lors de la démonstration du « jeu » de la corrida.
Trois hommes, trois toreros, trois abords différents face à l’animal.
Après ce temps, place à un apéritif de qualité, en service parfait, dans la convivialité, et la bonne humeur.
Merci à Messieurs Ribera et Joachim Cadenas pour ce rendez-vous de démonstration et de partage.