92ème Cocarde d’Or en Arles
« Les Lauriers de la Victoire pour Jeremy Ciaccini et Orca de la Manade Lautier »
Meilleur raseteur et animateur : Jérémy Ciacchini
Deuxième Prix : Jérôme Martin
Troisième Prix : Amine Chekhade
Prix des Arlésiens : Joachim Cadenas qui cède son Prix à deux jeunes pour leur participation, Keny Laouazi et Nordine El Ghiati
Une chaleur étouffante dans des arènes aux ¾ pleines.
Une Capelado haute en couleur, des hommes venus en nombre pour ramasser le Graal qu’est la Cocarde d’Or.
Une course qui laisse un goût de non finition, comme un manque du fait de la blessure infligée par Saint-Roman de la manade Fanfonne Guillierme à Jérémy Ciacchini alors que celui-ci caracole en tête.
Un abandon de Joachim Cadenas qui ne rentre plus en piste après la sortie de Jérémy Ciacchini.
Peut –on gagner au détriment d’une blessure comme un acte non achevé ?
Le duel Ciacchini/ Cadenas est terminé. Quelle serait la part de la victoire sans panache.
Un homme est hors points sur blessure, l’autre est hors points de part sa volonté.
Mais la course continue sans plus de ressort ; elle est déconnectée… en pointillé la course.
Une course à nulle autre pareille où la qualité des rasets doit laisser la place à la quantité de points. Il n’y a pas de temps pour faire briller le taureau, il faut avant tout travailler pour soi, tant pis pour la qualité et le taureau doit montrer sa noblesse lors de cette course.
Des taureaux qui doivent subir une pression de chaque instant ; il leur faut résister encore et encore, ne pas se faire prendre au piège de l’enfermement, (les rôles sont inversés), savoir se libérer, se dégager de l’emprise.
1 – ESCAPAÏRE de la manade Salierne
C’est une première participation pour lui et son apprentissage en piste va être rude. Les hommes l’assaillent, avec virulence et détermination. Il résiste mais comment faire face à une tentacule d’hommes qui se ruent sur lui. À Cadenas, Chekhade et Allam les premiers attributs. Aux ficelles la poussée des hommes est forte mais la capacité d’Escapaïre à essayer d’esquiver la prise le mène à se défendre dans des réparties où il montre vaillance et détermination. Mais Laouazi et Assenat lui clachent les ficelles. Applaudi pour sa vaillance, il rentre en musique, par 6 fois Carmen en piste.
Vaillant, brave, il s’est bien défendu.
2 – ANGORA de la manade Aubanel
Deuxième participation, il attend l’homme de pattes fermes. Ciacchini l’entreprend dans la cohorte des hommes, Angora montre une énergie à vouloir en découdre et pointe ses cornes vers l’adversaire et le renvoie en contre piste, mourre en avant. Du coup, les hommes se méfient mais l’appât du gain est le plus fort et c’est parti pour de belles actions qui mènent l’homme aux delà des planches suivi d’Angora pointant ses cornes derrière lui. A Ciacchini, la coupe et le deuxième gland ; À Bouharguane, la cocarde et à Cadenas, un gland. Reste le frontal chèrement défendu, ça passe dur pour se l’approprier mais la résistance d’Angora est forte ; il faut compter avec lui, et c’est avec lui que les hommes doivent se mesurer. Cadenas dans la prise du frontal ? Que nenni, Ciacchini la lui souffle !
Aux ficelles, la qualité d’Angora pousse les hommes à se montrer prudents, il surveille, bien et ne laisse rien passer. La prime monte, 1 000 €, 1 100, 1 200 €, rien ne vient, les hommes passent mais si loin des cornes qu’ils ne peuvent les mettre à mal. Applaudissements, retour et 5 Carmen en piste. Combatif, il se mesure à l’homme dans de belles réparties, cornes en avant.
3 – ARTABAN de la manade Fabre Mailhan
L’on cherche qui est qui, qui fait quoi dans cet amalgame en piste. Cadenas pour la coupe, Ciacchini, la cocarde et Martin Jérôme, les deux glands. C’est fait, aux ficelles, Artaban arrive à se déplacer sans être envahi de toutes parts. Les hommes se la jouent tactique et ne cherchent pas à se porter à sa tête pour démarmailler. Aliaga fait l’effort mais est raccompagné avec force jusqu’à la planche. Pas de rasets très approchés d’où le manque d’attrait du taureau qui reste toutefois sur sa défensive. La présidence au vu de ce manque de travail double les points de la ficelle et monte les primes. 1 000 €, 1 100… 1 600… 2 000… 2 200 €, toujours pas de prétendants pour la cagnotte, ni pour les points. Artaban rentre avec ses ficelles en silence (non mérité), il n’a pas failli au jeu, le jeu n’est pas venu à lui.
4 – SAINT-ROMAN de la manade Fanfonne Guillierme
Tout se joue avec lui, il faut concrétiser les points, voir comment les gérer, foncer et faire fi de tout adversaire et c’est ce que fait Ciacchini. Il la veut cette cocarde, il la sent, il y va, c’est la coupe, El Ghiati sur sa lancée fait la cocarde, mais Ciacchini est combatif et maintes fois malgré la ruée se faufile, arrive à se glisser en les mailles des hommes et c’est le premier gland ! La compétition est à son comble, il lui faut repasser et vite ne pas laisser le temps aux hommes de se ressaisir ; et c’est sous l’enthousiasme du public qu’il ravit le deuxième gland. (5 points de plus pour CIacchini) le jeu va se corser, il est temps d’abattre les cartes, et Cadenas se doit d’un travail à la ficelle. Saint-Roman ne s’en laisse pas compter et est dans la répartie dès que la demande se fait jour. Chekhade se trouve acculé à la planche, Mirallès perd une partie de son pantalon lors d’un retour en contre piste ; Cadenas se la donne, passe, repasse, la ficelle vole mais… il y un mais… Le président de course ne la lui octroie pas ; Manifestation de Cadenas à la Présidence. Elle est donnée à Léal puis se rétracte car il reste un bout sur la corne ; Cadenas repart à la sape, la résistance de Saint-Roman se fait pressante. Qui pour le lui enlever ce bout de ficelle ? Cadenas ? Il passe, repasse crochet, main nue… Il aura tout essayé pour démonter et démonter ce bout de ficelle. Ciacchini n’est pas en reste, se porte au devant de Saint-Roman qui fait fi de l’humain pour se l’envoyer valdinguer hors les planches, coup de corne dans la cuisse au passage dans un accès de rage. Ciacchini est transporté à l’infirmerie. Le duel est terminé entre Ciacchini et Cadenas, entre Ciacchini et Saint-Roman.
Saint-Roman sort vainqueur de l’épreuve, il aura mis à bas deux raseteurs, Ciacchini par blessure, et Cadenas qui se retire bien qu’il reste encore trois taureaux et que tout peut encore se jouer. S’est -il retiré en solidarisation envers un adversaire digne du nom ? Peut-on gagner une victoire alors que le duel est faussé par blessure ? Saint-Roman rentre applaudi et en musique, par 4 fois le disque en piste. Énorme moment de rivalité, de combativité qui permet à Saint-Roman de montrer un caractère bien affirmé, combatif et puissant.
5 – CARASSIN de la manade Cuillé
Cadenas ne se représente pas en piste ; Pas d’annonce de la Présidence pour informer le public, ni même une annonce sur la gravité de la blessure de Ciacchini, Le jeu tourne, les attributs se font, Améraoui pour la coupe, Friakh pour la cocarde, et les glands pour Laouazi et Charrade, le frontal revient à Chekhade. Il manque du peps à la course, et celle-ci se fait au détriment du taureau sans grande conviction, sans vrai élan, du coup Carassin se garde au milieu et les hommes autour. Qui pour venir chercher les ficelles, ou du moins les couper ? Pas de vrais prétendants malgré les 1 300 € mis en jeu. Carassin rentre en silence. 2 Carmen en piste.
6 – ORCA de la manade Lautier
Se cale puis visite la piste, semble prendre la température de la piste avant de s’engager et montrer toute son animosité face aux hommes. Il raccompagne, fermement, méchamment, tête la première et cornes pointées en avant. Il appuie sur des réponses et laisse les hommes en difficulté. Des actions qui font résonner le disque. Il résiste à la pression, s’engage, se porte au devant des hommes sans peur et tout en courage. Droite ou gauche, les raseteurs en ont pour leur frais malgré un travail soutenu.Tout en réponse, il excelle dans sa vivacité face à l’adversaire. Il chasse, se défend, s’engage et brille par lui-même.
Martin coupe la cocarde, Chekhade la prend, El Ghiati, le premier gland et rebelote pour Chekhade pour le deuxième gland.
Aux ficelles, malgré un déferlement des hommes face à lui, il ne se laisse pas surprendre et mène un jeu fort et puissant. Rentre ses ficelles en musique très applaudi, par une dizaine de fois le disque entendu lors de sa prestation. Puissant, vif, combatif, barricadier, il en impose.
Orca remporte le prix du Meilleur taureau.
7 – VALENTO de la manade Lagarde
Jérémy Ciacchini est certain d’avoir la Cocarde d’Or avec 11 points. Deux raseteurs sont ex-æquo pour la deuxième place, Jerôme Martin et Amine Chekhade. Valento sert à départager les deux raseteurs. Agressif, il impose un rythme. Même soutenu, Martin lui prend le frontal et c’est en exultation qu’il la brandit haut les bras, le sort en est jeté, à lui la deuxième place. Rentre au toril ses ficelles après avoir entendu 2 fois Carmen en piste.
Arles
Lundi 1er juillet 2024