You are currently viewing Au village des brocanteurs de Vauvert, plusieurs siècles d’histoire de l’art populaire sont présentés par Hervé Almuneau

Le stand rutilant du Vauverdois est un incontournable du Village des brocanteurs. Plus de 2 500 objets issus de l’art populaire rattachés à une histoire, un métier ou une technique. Fer forgé, cuivre, bois sculpté, ils ont en commun le savoir-faire, la tradition et la manufacture.

Hervé tient à ce qu’on le présente comme un collectionneur plutôt qu’un brocanteur. Son étal représente quarante ans de passion. Plus de dix mille outils chinés dans la France entière, certains rares, vieux de plusieurs siècles, d’autres insolites ou propres à un métier local. Un brin de tristesse dans les yeux, il évoque avec plaisir l’histoire de chacune des pièces. Sa collection unique n’était pas destinée à être vendue. Il avait imaginé qu’elle pourrait devenir un petit musée pédagogique sur les métiers traditionnels et l’art populaire mais le projet n’a pas abouti. « Je me suis demandé ce que j’allais faire de cette collection ? » Il s’est résolu à prendre un stand au village des brocanteurs. « Au moins j’en fait profiter un peu ! » Hervé avoue verser sa « larmette » à chaque séparation.

« L’art populaire est très vaste. J’aime spécialement les outils de cordonniers, les haches de charpentier. » Il montre fièrement sa collection de sécateurs, mille pièces et présente quelques autres outils : rabots galère, gratte fonds de tonneaux, hache de mineur, balance romaine, scie sculptée, moulins à café de comptoir, tacotte forestière, ciseaux à brebis, porte fers à repasser, compas, poulies, poids, cloches, outil de paveur (langue de bœuf), haches et pinces à sucre, maquinat, canne de berger pour piquer les brebis pleines pour que l’air sorte, emporte-pièces pour hosties, chaussures de cantonniers, bottes pour les marais, marteaux de toutes sortes, queue d’hirondelle, demi-lunes, chaussure pour déboguer les châtaignes,… Voici un petit échantillon de sa collection !

« Beaucoup d’étrangers s’attardent au stand, Allemands, Américains, Polonais » souligne Hervé. Les objets attirent pour leur beauté, les souvenirs du passé qu’ils évoquent, suscitent la curiosité. Il les a soignés, réparés et redonné de l’éclat, une âme. A chaque trouvaille, le collectionneur a effectué des recherches sur la technique et l’utilité. « Il n’y avait pas de mode d’emploi ! » Derrière l’outil, il imaginait l’homme qui s’en servait, l’artisan. Un savoir-faire qui a disparu petit-à-petit mais qui pourtant peut s’avérer encore fort utile. Parfois des Compagnons lui achètent des outils. Hervé évoque à propos la restauration de la cathédrale de Notre-Dame et les herminettes qui ont servi à la restauration de la charpente ou encore des doloires.

L’engouement pour les métiers d’art et les beaux objets ne demande qu’à être réveillé. Un détour par le stand d’Hervé suscitera peut-être des vocations, en tout cas la curiosité ou l’admiration.

 

Le village du brocanteur 154 avenue Ampère à Vauvert (30600)

Informations : 07.58.15.50.72 ou lesbrocanteursducoeur@gmail.com

Nathalie Vaucheret

Originaire de Paris et après avoir vécu quinze ans dans l‘Uzège, j’ai eu la chance de faire des reportages en Petite Camargue en tant que correspondante locale de presse. J’ai reçu un bon accueil, découvert de belles traditions, un magnifique environnement et de très nombreuses passions et initiatives que je me régale de faire partager dans mes articles.
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