La Grande Fontaine avec son platane, le bassin et sa roue de pompe, telle que les anciens l’ont connue.
Le platane, Un témoin de l’histoire locale

Du platane , il ne reste plus qu’une large souche et les souvenirs des habitants lorsque cet arbre majestueux et centenaire trônait au pied de la Grande Fontaine. Il a été le témoin au cours des décennies de la vie quotidienne des villageois, de grands événements qui ont marqué l’histoire de Beauvoisin. Il existait un autre platane dit du gour à quelques dizaine de mètres, abattu lors d’une construction. Les arbres sont comme les hommes, ils ne sont pas éternels. » ce platane malade présentait un risque majeur pour la sécurité, indique le 1er adjoint Eric Toquand, les racines détérioraient fortement la voirie, le trottoir, les murs d’enceintes des riverains et surtout le socle et bâti du puits ».
« Une réhabilitation de la Fontaine est prévue avec l’implantation d’un nouvel arbre plus adapté ».



La Grande fontaine
A l’origine cette fontaine était un puits à usage domestique comme il en existait dans certaines maisons du village. En 1908, on parle dans un devis de construction et d’entretien de la fontaine communale, en 1858 projet de construction d’une fontaine qui sera exécutée par Jean Debelmas, maître maçon.

Cette fontaine ne correspond en rien à la fontaine que l’on connaît. Cube en pierre de taille (1m60 de côté sur 1m80 de hauteur), surmonté d’une toiture pavillon (pyramidale à 4 pans) en pierre elle aussi. Ce bâti était équipé due pompe actionnée par 2 roues , celle côté rue étant plus petite. L’eau était récupérée par les habitants du quartier pour assurer les besoins ménagers. Elle arrivait à deux bec verseurs tête de lion en bronze dans un bassin (face au platane) qui servait d’abreuvoir aux animaux de passage. Cette pompe à main fut remplacée par une, électrique, dans les années 50.



PLACE DE LA GRANDE FONTAINE
Jacky Tourreau a vécu à quelques encablures de la Fontaine et de ses platanes , voici ses souvenirs de jeunesse façon inventaire à la Prévert sans les ratons laveur du poète.
La présence de la fontaine a donné son nom à la place.
- REMPLIR : Le boulanger Franck Roux remplissez ses seaux à la fontaine au cœur de l’été pour rafraîchir sa pâte (la boulangerie se trouvait à une centaine de mètres à l’ouest de l’horloge) et il descendait à pied.
- CREUSER : La famille Marque (le père Edmond et ses enfants avec son frère Maurice qui servira le carburant) ont creusé avec pelles et pioches, la fosse pour le logement de la citerne de la station essence.
- DEFILER : Beaucoup de cortèges funéraires avec le corbillard tiré par un cheval.
- JOUER : L’orchestre se tenait à la hauteur de la passerelle lors de la fête du quartier pour le 15 août (la passerelle qui a remplacé l’ancienne roulante).
- RECEPTIONNER : les raisins de grappillage dans la remise où l’épicier Balfet avait son entrepôt (entre les 2 platanes côté droit, direction Générac).
- BÛLER : les feux de la Saint-Jean sur la place.
- JETER : Le jeter de tomates pour la fête du 15 août à l’angle de la maison Vallet (aujourd’hui démolie). Bien entendu c’était payant pour le lanceur, j’ai le souvenir de la « victime », le frère de Clémence Fadat, qui vendait des frites et des cacahouètes. Les tomates molles faisaient l’affaire et à bon marché.
- SE LAVER : Les vendangeurs ardéchois de la famille Vallet venaient se laver à la fontaine.
- INSTALLER : Contre la maison Vallet, une grande plaque au nom de la Commune Libre de la Grande Fontaine (voir photo).
- AIGUILLER : Par la mise en place, effectuée par les riverains, d’un panneau en bois « direction Montpellier », dans le virage du Jeu du Mail, pour les étrangers au village.
- SOUHAITER : « Bienvenue aux étrangers » sur une banderole disposée début rue Pavée, lors de la fête Votive.
- PASSER : Les pluies torrentielles lors des orages venant de la rue de la Mer Rouge et au dessus rendant la route infranchissable.
- ABRITE : Sous les frondaisons, nos parties de boules juvéniles dans la journée et en soirée pour le repos et la distraction des travailleurs.
- DESCENDRE : Du car, les villageois qui revenaient de Nîmes faire leurs courses avec la ligne régulière (12h30 et 19h).
- ASSISTER : A la mise en demeure, par les allemands, d’éteindre les lumières chez un particulier qui fêtait une naissance ‘quelle frayeur).
- ARRIVER : De leurs enfants, de retour de la guerre d’Algérie et des retrouvailles très émouvantes.
- CIRCULER : Les troupeaux de moutons de Tabuce, Lapize, Dupuy ou les bêtes s’abreuvaient à la fontaine.
- FAIRE DU STOP : Par les beauvoisinois qui n’avaient pas de voiture et voulant se rendre à Nîmes.
- REFAIRE LE MONDE : Par les riverains, lors des attroupements permanents sous la frondaison des platanes. C’était un lieu de prédilection à la détente et à la distraction, vu que c’était un lieu de passage. Quel bonheur d’avoir connu cette époque !
LIEN ANECDOTE D’UN VILLAGEOIS ET VIE D’AUTREFOIS A BEAUVOISIN.



crédit photos Ram et Claude Aubat/ commune libre Grande Fontaine 1950 collection Jacky Tourreau. Merci à Claude Aubat pour les documents sur la fontaine et son enthousiasme et Jacky Tourreau pour ses anecdotes et disponibilité.
A venir article sur le projet des lavoirs de style gréco-Romain de la Grande Fontaine.