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Photo © Serge Colombaud

par Sophie Pagès

Bonjour à tous, je vous propose de partir à la découverte de notre patrimoine naturel, la Camargue, avec son histoire, son évolution, sa géographie, ses atouts et son avenir. Pour l’instant nous allons plonger quelques siècles en arrière avec l’histoire de la Camargue, de l’antiquité au moyen âge.

 

La première mention historique du delta du Rhône a été faite par Hésiode, poète grec du 8ème siècle av. J.-C. La mythologie grecque, au même titre que le Pô et le Rhin, avait baptisé le Rhône Eridan (nom donné plus tard à la constellation du taureau), qu’ils considéraient comme portes de l’Enfer.

Redouté par l’homme, dès l’Antiquité, pour ses terres mouvantes, le delta a attiré de nombreuses espèces d’animaux dont deux grands quadrupèdes : le cheval et le taureau.

Les Ligures, population autochtone, s’en servirent comme lieu de pêche. En témoignent les découvertes de harpons de cuivre ou des tridents en fer.

Pour conserver ces poissons, ils les salaient dans de grandes jarres. Un des plus anciens sites saunier est le marais de Peccais qui deviendra Aigues-Mortes. Le poisson ainsi salé était exporté dans les ports de la Méditerranée.

Ce trafic maritime était assez périlleux, d’ailleurs Strabon, géographe grec parle de la construction d’un temple dédié à Mithra (symbolisé par un taureau) qui servait à guider les marins, situé sur un terrain auquel les bouches du Rhône donnent la forme d’une île. C’est sur l’emplacement des Saintes-Maries-de-la-Mer, alors un îlot, que les Phocéens de Massalia vécurent. De plus, des vestiges sous-marins ont identifiés la présence d’un habitat antique au large de la côte, antérieur à la colonisation grecque.

Plus tard, au 4ème siècle, le poète et géographe latin, Festus Avienus, dans Ora maritima signalait plusieurs peuplades dans la région, et situait l’îlot de l’oppidum priscum Ra, à l’endroit des Saintes-Maries-de-la-Mer.  « Oppidum » signifiant forteresse et « priscum » ancienne, ce serait donc « l’ancienne forteresse Ra ». Il y voyait le nom égyptien d’une île consacrée à Râ, le dieu du Soleil.

Au 6ème siècle, l’évangélisation chrétienne, transforma ces anciens lieux culturels, dont le temple païen, en monastère. Râ devint Ratis, mot qui signifie bateau, radeau ou îlot et le vieil oppidum nommé Sancta Maria de Ratis (du radeau).

Ainsi, la manade Raynaud, installée au Grand Radeau sur la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer, fût particulièrement bien inspirée d’appeler du nom d’origine du lieu, le taureau qui aller devenir Bioù d’Or 2013.

Au cours du 8ème siècle plusieurs prieurés comme celui de Franquevaux ou de Sylveréal, situés sur des archipels entourés de forêts, furent défrichés et asséchés par les moines devenant des abbayes du sel.

Du 9ème au 13ème siècle, des Sarrasins aux Templiers ou aux seigneurs, la Tour d’Albaron défendit la Camargue contre les incursions maritimes et terrestres. Élevée sur une motte et se situant sur la voie faisant communiquer Arles et le bas Languedoc, de simple point de péage elle devint le poste de garde de la « Camargue colonisée » protégeant, à la fois, les premières mises en culture et le drainage du nord du delta, ainsi que les bergers semi nomades et leurs troupeaux.

C’est à cette époque des croisades que Saint Louis s’intéressa à Aigues-Mortes et à son accès direct à la mer. En contrepartie, les habitants furent exemptés de la gabelle, impôt prélevé sur le sel, il y fit construire une route au milieu des marais et la tour Carbonnière pour protéger l’accès à la ville qu’il fortifia en agrandissant son territoire royal.

 

Les vins du Languedoc commencèrent à être exportés et durant tout le Moyen Âge furent parmi les plus prisés de la Cour pontificale d’Avignon.

La culture de la vigne en Petite Camargue est attestée par des lettres du 15ème siècle, paraphées par les rois Charles VI et Charles VII.

Cette période fut le témoin de la découverte des reliques attribuées aux saintes Maries Jacobé et Salomé et de trois cippes, petites colonnes funéraires, dont un autel taurobolique ayant servi au culte de Mithra et donc du taureau.

Dans un prochain rendez-vous, j’évoquerai la Camargue du 16ème au 19ème siècle.

Ce petit éclairage historique permet également de mettre à l’honneur la manade Raynaud, située aux Saintes-Maries-de-la-Mer, au domaine du Grand-Radeau et à son Bioù d’Or Ratis qui tel un grand radeau camarguais représente un bel et digne ilot au cœur de nos traditions.

Sophie Pagès anime la chronique Terra Nostre sur Radio Système

Guy Roca

Avec quelques amis intéressés par l'écriture, la photo, la vidéo, les nouvelles technologies de la communication, nous avons créé Vauvert Plus en novembre 2010. Avec la même passion, la même ardeur, la même ambition, je participe aujourd’hui à la belle aventure de VOIR PLUS, le journal numérique de la vie locale et des associations, de l’actualité culturelle et sportive en Petite Camargue.
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