Des deux côtés du Rhône, on sait que notre région recèle des trésors archéologiques architecturaux et pourtant cette fois, ce sont les dieux du fleuve qui ont gâté les archéologues.
Arles-Rhône 3 est une aventure qui a débuté en 2004 par la découverte de trois planches dans les fonds vaseux du Rhône. Après bien des péripéties, elle a trouvé son épilogue le 5 octobre dernier en ouvrant au public un espace de 800 mètres carrés au musée Départemental d’Arles antique. Il fallait bien ça pour abriter un ensemble unique au monde dans lequel se trouve un chaland (aussi appelé barge) de 31 mètres de long, en parfait état de conservation et baptisé Arles-Rhône 3. Outre les limons qui le dissimulaient, ce bateau était aussi recouvert par de véritables trésors grands témoins de leur époque. Epoque de la richesse et de l’importance d’Arles comme port fluvial dans toute la région.
Ces chalands, étaient à fond plat et destinés à des transports fluviaux. Cette taille, 31 mètres, était prévue pour de lourdes charges. Arles-Rhône 3 était chargé de pierres. Son poids total était voisin de 38 tonnes. (8 tonnes pour la barge – 30 tonnes de pierres.) Pour le déplacer, pas moins de 26 hommes étaient nécessaires.
C’est au mat central (mat de halage que l’on voit devant le tas de pierres) qu’étaient arrimés les cordages pour remonter le courant. Ce sont des animaux ou des hommes qui y étaient attelés. Très probablement des esclaves.
Les découvertes successives de différents objets témoignent de l’intense activité qui régnait en Arles. On sait que ce port était très important. Trait d’union entre le transport maritime et fluvial, il était doté de chantiers navals, d’entrepôts, d’ateliers et pourtant, il a été très peu découvert de vestiges architecturaux se rapportant à ces installations.
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Partie arrière du bateau : La pelle de gouverne – rame et gouvernail – Un engin en chêne de 8 mètres de long, certainement pas facile à manœuvrer.
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Sur ce détail de l’assemblage des éléments du bateau, on peut voir que tout était clouté.Pour éviter que la poursuite de la corrosion, les clous en fer ont été remplacé par des tètes en résine.
Toujours sur la partie arrière, les divers objets repêchés et la cuisine de l’équipage ;
Divers ustensiles autour du brasero. Le brasero, était fabriqué dans le fond d’une grande jarre de stockage pour la cuisson des aliments et servait aussi de source de chaleur pour l’équipage.
Diverses ancres utilisées par les navigateurs romains : Ci-dessus, des ancres en bois et métal. Au dessous, une ancre entièrement métallique à coté d’un modèle en pierre. D’une efficacité toute relative, il fallait en mettre plusieurs pour pallier – ou non – au manque de grappin.
En ces dimanches pluvieux, c’est une visite à ne pas manquer. Au delà de la visite de toutes ces merveilles, il y a six petits films de 5 minutes proposés par Kaléo production qui retrace toute l’épopée de ce projet.
C’est au
Musée Départemental d’Arles Antique
Presqu’île du Cirque Romain – 13200 Arles
Petit rappel, tous les premiers dimanches du mois les entrées sont gratuites.
Edmond Lanfranchi