Ce palmipède aux yeux verts est mal aimé par les pêcheurs et les pisciculteurs. On le dit responsable de la raréfaction du poisson alors que bien d’autres facteurs plus convaincants interviennent. En Camargue gardoise une grosse partie de ses proies sont constitués de poissons chats. Il participe donc à la régulation de cette espèce classée comme nuisible.
Le Grand Cormoran adulte en plumage nuptial est tout noir, avec des reflets bleu et vert-bronze. Le dos est gris-bronze avec des lisérés foncés. La queue est noire et assez longue. Une tache blanche sur la cuisse apparaît pendant la période nuptiale. Contrairement à ce qu’il est généralement admis, lorsque le grand cormoran est surpris face au soleil les ailes déployées, ce n’est pas pour se sécher, mais pour exposer son bol alimentaire au soleil afin de favoriser la digestion.
Le Grand cormoran est un bon plongeur ; il peut plonger jusqu’à 10 mètres de profondeur pour capturer sa proie. Il nage rapidement sous l’eau et peut tenir une minute en plongée. Il ne peut toutefois y demeurer longtemps car il ne possède pas comme les autres palmipèdes de glande uropygienne permettant d’imperméabiliser son plumage. De ce fait, l’eau mouille son plumage et leste l’oiseau, lui permettant d’aller plus en profondeur pour attraper des poissons.
A cause de leur apparence noirâtre et de leur présence sur les côtes maritimes, les cormorans ont été appelés « corvus marinus » en Latin (corbeau marin).
Dans certains pays les cormorans posés au sommet du clocher d’une église annoncent le malheur, alors que dans d’autres parties du monde, ils symbolisent la chance s’ils se rassemblent dans un village. Ils sont considérés comme étant le symbole de la noblesse et de la tolérance dans plusieurs cultures.
Jean-Pierre Trouillas