Mardi 25 septembre, notre ami Raymond Querel a entamé un périple de 16 jours sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Du Puy-en-Velay à Cahors, premier tronçon de la Via Podiensis, il va parcourir 333 km entre Auvergne et Quercy, découvrir une mosaïque de paysages de toute beauté et surtout réaliser un challenge à l’instar du défi relevé en 2017.
En 2017, justement, il a entrepris pour la première fois le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Avec son collègue, Raymond Vendrell, ils ont effectué plus de 1 000 km en 41 jours. Partis de Saint-Jean-de-Luz le 31 août, ils ont fait le Camino del Norte, le chemin côtier qui longe l’Atlantique au nord de l’Espagne jusqu’à Santiago, prolongeant même de cinq étapes supplémentaires jusqu’à Fisterra et Muxia.
Comment lui est venue l’idée ?
D’abord, Raymond Vendrell qui venait d’en faire deux n’arrêtait pas de m’en parler. En 2016, lorsqu’il est revenu de son périple sur le Camino Francès en Navarre, il m’a dit : « La prochaine fois, j’aimerais faire le Camino del Norte, tu devrais venir avec moi ». Mais moi, je n’étais pas très chaud. Je ne pratiquais pas la marche et j’avais très peur de tenter cette aventure. Il a insisté et ma femme, Marie-Jo, a fini de me convaincre « Vas-y, ça te montrera que tu en es capable ».
Je me suis donc décidé et j’ai commencé à m’entraîner avec Raymond dans les bois de Vauvert. Un jour, il m’a emmené faire une petite longue, trente bornes jusqu’au Grau-du-Roi (Gallician, Le Cailar, Aigues-Mortes, Le Grau). J’ai tenu. Ça m’a encouragé à poursuivre la marche à pied. J’ai acheté le sac à dos, je me suis équipé, et j’ai sauté le pas, si on peut dire.
Faut-il être croyant pour faire le chemin ?
Non, moi, je ne suis pas croyant, bien que baptisé protestant et j’étais plus poussé par un défi personnel que par la foi chrétienne. Mais quelle que soit ta motivation, croyant ou non croyant, la dimension catholique reste présente à travers tous les édifices religieux qui jalonnent le chemin. Si tu fais le chemin, tu ne le fais pas les yeux fermés. Une église, un pont, un paysage,… ainsi que beaucoup de rencontres, d’échanges.
Le soir, on dormait dans des auberges (des albergues, comme ils les appellent en Espagne). Il y a des albergues privées, il y a aussi des donativos (on donne ce qu’on veut).
Marcher des centaines de kilomètres nécessite une certaine endurance.
Chaque jour, on parcourt en moyenne 25 km, sachant qu’il y a des jours où on en fait 35 et des jours où on en fait beaucoup moins. L’année dernière, un jour on a fait 36 km car l’albergue était fermée pour des raisons sanitaires. Et quand on a rejoint la suivante, 8 km plus loin, elle affichait complet. Nous avons couché par terre. C’est très éprouvant.
En 2017, sur les 20 premiers jours, on a eu 15 jours de pluie.
Pour faire le chemin, il faut déjà se préparer dans sa tête. Si on est bien mentalement, on va loin.
Mardi 25 septembre 2018, c’est le top départ pour Raymond qui cette fois est parti seul renouveler l’expérience. Avec son sac à dos, son guide Miam miam dodo et sa crédencial (carnet du pèlerin que l’on fait tamponner et qui permet d’accéder plus facilement aux gîtes).
Après la messe et la bénédiction pour les pèlerins à la cathédrale du Puy, j’emprunte l’escalier qui nous emmène en bas dans la ville, puis j’attaque une grande montée pour arriver sur le plateau sous une température de 4°, ce qui surprend. Après 24 km de marche, qui me donnent l’occasion d’admirer la beauté des paysages des monts du Velay et de la chaîne volcanique du Devès, j’arrive à Saint-Privat-d’Allier.
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