Le très beau concert proposé par Vocissimo, le chœur lyrique de Camargue, aurait mérité meilleure affluence mais le grand soleil estival qui régnait ce dimanche était un trop fort concurrent.
Au programme des extraits des Contes d’Hoffmann et de Carmen. Servis par des chanteurs et musiciens talentueux, les célèbres partitions d’Offenbach et Bizet ont suscité les applaudissements d’un public conquis.
Jacques Offenbach a mis plus de vingt ans à écrire son ultime chef-d’œuvre, Les Contes d’Hoffmann. De cet opéra en cinq actes, dont le livret s’inspire des histoires fantastiques du poète allemand E.T.A Hoffmann, Chantal Bastide, la directrice artistique, a choisi de présenter des extraits du prologue qui se déroule dans une taverne à Munich, de l’acte I autour de la Poupée Olympia, de l’acte II avec la célèbre Barcarolle et de l’épilogue où la muse attire le poète dont elle sauve l’âme dévorée « Des cendres de ton cœur réchauffe ton génie ».
Par ordre d’entrée en scène : les solistes Jean Goyetche (Hoffmann), Lovenah L’Huillier (Nicklausse), Pauline Rouillard (Olympia), Sophie Albert (Giulietta), Jean-Pierre Torrent (Spalanzani), Olivier Heyte (Coppelius), Rodrigue Calderon (Dapetutto), Jean-Baptiste Coin (Lindorf) ont mis tout leur cœur à l’ouvrage.
Un des opéras les plus joués au monde, Carmen, a été descendu par la critique et le public le jour de la première le 3 mars 1875. Le génial compositeur Georges Bizet, particulièrement affecté par cet accueil désastreux, est mort d’épuisement et de chagrin trois mois plus tard à l’âge de 36 ans.
Le livret, tiré d’une nouvelle de Prosper Mérimée par Meilhac et Halévy, nous conte l’histoire d’une bohémienne andalouse, fantasque et passionnée, qui vit sans contrainte et entraîne avec elle un brigadier (Don José), qu’elle abandonnera pour un toréador (Escamillo).
La séductrice bohémienne jugée orgueilleuse et provocante au XIXème siècle incarne aujourd’hui la femme libre, rebelle et définitivement moderne. Carmen, plus qu’un opéra, un mythe.
Catherine Bourgeois campe une Carmen fougueuse et sensuelle, Jean Goyetche (Don José), Rodrigue Calderon (Escamillo), Sophie Albert (Micaëla), Catherine Milano (Frasquita) défendent leurs rôles respectifs avec conviction, tandis que Lovenah L’Huillier se fait remarquer dans la Danse Bohème.
Ludovic Salmi au piano, Annie Almuneau à la flûte, ont accompagné avec brio et virtuosité les chanteurs.
Les choristes de Vocissimo, sous la direction de leur nouveau chef, Ebeydjin Park, ont donné le meilleur d’eux-mêmes.