Ils ne sont pas si nombreux à pouvoir inscrire 200 marathons à leur actif. Rémi Boileau en fait partie. Ils ne sont que 16 à ce jour en France.
Le soir du 17 novembre 2019, à Las Vegas, où il venait de finir son 200ème marathon, Rémi n’avait qu’une hâte, présenter ses 200 médailles, qu’il conservait méticuleusement chez lui depuis plus de trois décennies. Cela faisait plusieurs mois que l’idée trottait dans sa tête. Nulle vanité dans sa démarche mais au contraire l’envie de montrer que dans cette discipline le premier a la même médaille que le dernier, que pour finir la course mythique de 42,195 kilomètres, cela exige de l’effort et du dépassement de soi. Mais bien entraîné, autant physiquement que mentalement, c’est permis à tout le monde.
Ce vendredi 13 décembre à la salle Bizet, ils sont venus nombreux voir cette exposition, entre 350 et 400 personnes, ils sont venus d’un peu partout, de Marseille, d’Alès, d’Aigues-Mortes, de Vergèze, du Grau du Roi… Les amis vauverdois de Rémi n’étaient pas les derniers à louer ses mérites devant toutes ces récompenses.
« C’était extraordinaire pour moi d’accueillir toutes ces personnes que je croise les dimanches sur les parcours. J’ai été heureux de la présence de mon ami René Girard, un grand champion, de celles du raseteur Ludovic Garcia, des amis des clubs environnants… Ça m’a vraiment touché. »
Les animateurs Claude Razon, son cousin Jacky, René Reboul avaient tenu également à être là. Et l’incontournable Alain Rubio excellait comme d’habitude dans son rôle de maître de cérémonie.
C’est donc 32 ans de vie sportive qui ont défilé ce soir-là.
« Je cours depuis 32 ans, depuis qu’un jour à Vauvert, j’ai participé à une course. Comme ça m’a plu, à l’arrivée, j’ai pris le bulletin d’inscription pour une autre. Puis on m’a tendu un bulletin d’inscription pour un marathon qui se faisait à Montpellier, il y avait à peine 6 mois que je courais, j’ai dit « pourquoi pas ». C’était un peu de la bêtise parce que il faut vraiment s’entraîner pour un marathon. Finalement, ça ne c’est pas trop mal passé, j’ai mis 3 h 20.
Je croyais que c’était arrivé, que j’étais un champion, 3 h 20 à mon premier marathon, trop fort !!! J’ai fait le 2ème quelques mois plus tard, à Lyon, et là j’ai pris une « boite monumentale », j’ai fait les 10 derniers km à la marche, parce que je n’en pouvais plus. Ça m’a remis les idées en place. À partir de ce jour, j’ai beaucoup mieux préparé mes courses. »
Des marathons, il en a fait aux quatre coins du monde, et des plus prestigieux, Boston, New-York, Chicago, Londres, Liverpool, Barcelone, Valence, Séville, Berlin, Rome, Amsterdam…
« J’ai couru dans 27 pays et 4 continents, j’aime beaucoup les voyages, ça m’a permis d’aller dans des endroits où jamais j’aurais mis les pieds si je n’avais pas eu un marathon à faire. »
Comment évoquer l’itinéraire sportif de Rémi Boileau sans y associer sa partenaire de cœur, son épouse Patricia. Alors qu’il terminait son 200ème marathon à Las Vegas, ce jour-là, à ses côtés, Patricia bouclait son 131ème.
« Si j’ai fait 200 marathons, elle en a fait 131. Il y a 4 ou 5 femmes en France qui ont réussi un tel exploit.
J’ai fait le 200ème à Las Vegas, parce que j’ai voulu que ce soit là où nous nous sommes mariés, il y a 20 ans. Elle l’a fait également. C’était une belle façon de boucler une boucle, je voulais fêter aussi mes 60 ans. Le marathon tombait le lendemain de mes 60 ans.
Voilà, une boucle est bouclée et je souhaite en entreprendre une autre parce que je ne compte pas m’arrêter là.
À l’avenir, je veux surtout faire des marathons dans des endroits qui me font rêver et que je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter. Il y en a un qui me tient à cœur, c’est celui de Rio, le 14 juin, et un où je vais bientôt m’inscrire qui sera au Cap en Afrique de Sud Je vais y rester une semaine pour visiter tous les endroits merveilleux et notamment rendre hommage à Nelson Mandela qui est pour moi un modèle extraordinaire ».
Pour 2020, outre Rio et Le Cap, Rémi Boileau a programmé une dizaine de marathons en France et à l’étranger. Son souhait : en faire encore beaucoup… avec Patricia, ça va de soit.
Fier et heureux d’avoir pris 200 fois le départ et d’être arrivé 200 fois dans les temps, le vauverdois conjugue avec bonheur humilité et lucidité. « Je n’ai rien gagné d’extraordinaire, je ne suis pas un champion, je suis juste un coureur ordinaire qui fait peut-être des choses pas si ordinaires ».