Je vous invite aujourd’hui dans les coulisses du Big-Band, à l’école intercommunale de musique de Petite Camargue pour faire connaissance avec les musiciens de cet orchestre.
Nous sommes le mercredi 9 février, il est 19h30, l’heure de la répétition en vue de notre prochain concert que l’orchestre vous offrira, non pas le 19 février, comme initialement prévu, mais le samedi 1er avril à 20h30 Salle de Lapéran, au Cailar.
Les musiciens s’installent petit à petit. Ils viennent de Vauvert, de Beauvoisin, d’Aubord, de Vergèze, de Villevieille, de Nîmes, des Cévennes, du Pic-Saint-Loup et d’ailleurs. L’orchestre n’est pas tout à fait au complet ce soir.
On a tous des parcours différents au Big-Band. Pour ma part, j’y traine mes guêtres avec le sax baryton depuis près de 20 ans. Je suis une amatrice qui apprécie de pouvoir jouer avec des pro, de les écouter et d’apporter ma contribution à l’ensemble. Charles Chazalet, au sax ténor a le même parcours que moi, arrivé au jazz un peu par curiosité, il s’est piqué au jeu et ne boude pas son plaisir à jouer avec de très bons musiciens.
Le Big-Band, c’est une famille parfois renouvelée. Nous sommes 22 musiciens, certains amateurs et d’autres professionnels, tous animés par l’amour de la musique et du jazz en particulier.
Tenez par exemple, André Audemard, trompettiste : « ce que j’aime au Big-Band, c’est l’ambiance, la complicité, le sérieux du travail accompli et le jazz, ma musique préférée ; ça fait un bout de temps que je traine à l’orchestre ! »
Au pupitre de trompette, on a aussi le jeune Yohan Auzanneau Intermittent du spectacle, au Big-Band depuis 4 ans. « Grâce à mon père j’ai commencé à écouter du jazz relativement jeune. J’ai débuté par Miles Davis ou encore Chet Baker. Un peu plus tard, vers mes 17/18 ans, je me suis davantage passionné pour l’univers du big band. Notamment avec Duke Ellington »
Au pupitre de saxophone, Jean Donnantuono, sax alto, intermittent. Il a été recruté par Bernard Marquié pour le remplacer, il y a 4 ans : « le jazz, c’est une musique de communication »
Bernard Gillet, sax ténor est au Big-Band depuis 15 ans : « je suis au Big-Band pour le plaisir d’être au cœur de l’harmonie et de l’orchestration. Ce n’est pas moi qui ai choisi le jazz, c’est le jazz qui m’a choisi. J’aime la dynamique du Big-Band ».
Muriel Borie, sa tendre moitié, flûtiste au Big-Band, musicienne et pédagogue de métier a découvert le Big-Band en cherchant un prof de trompette pour leur fils et un big band pour son mari et elle à leur arrivée dans la région. Philippe Guyon leur a proposé les deux ! « J’ai été éveillée au jazz quand j’étais enfant par les disques qu’écoutaient mes parents et j’ai commencé à le pratiquer à 20 ans. Cette musique représente pour moi l’ouverture d’esprit, la liberté d’expression liée à l’improvisation et évidemment ce fameux swing dont on ne peut plus se défaire quand on y a goûté ! » et surtout : « 5 filles dans le big band !!! ce qui n’est pas très fréquent dans ce milieu qui est souvent essentiellement masculin. »
Au pupitre de flûte, il y a aussi Claire Wertheimer, infirmière et Laure Mallet, secrétaire. Laure a passé la moitié de sa vie au Big-Band ! Elle a débuté au Big-Band benjamin, puis a été dirigée vers le Big-Band adulte. « J’étais réservée et solitaire. Entrer dans un orchestre m’a servi à changer mes habitudes et surtout à avoir plus confiance en moi ». Au Big-Band « chacun a sa place, personne n’est mis à l’écart ».
Et puis Bernard Guyot, tromboniste, retraité d’Enedis. Il est à l’orchestre depuis sa création en 1991 ! Il a fréquenté le conservatoire de Nîmes pendant quelques années avec Philippe Guyon, notre chef d’orchestre. « J’ai bien hésité car j’avais 32 ans et je n’avais plus touché mon instrument depuis l’âge de 17 ans. Je suis allé à la répétition pour voir le répertoire et depuis j’y suis ! J’ai pu voir l’évolution de l’orchestre et tiens à souligner l’ambiance formidable de cette formation».
Au pupitre de trombone, il y a aussi Bruno Hervat, intermittent, Alexandre Scarpati, intermittent et créateur de la Music Art School Siem Reap au Cambodge et Claude Dorel, ancien professeur au conservatoire de Nîmes, débauché par Philippe Guyon en 2012. Claude a toujours travaillé en Big-Band, notamment au Big-Band de Michel Barrot : « j’aime la couleur musicale du Big-Band de Petite Camargue ».
Il y a enfin les professeurs de l’Ecole de Musique de Petite Camargue qui constituent la charpente de l’orchestre : Jean-Luc Ribes, à la basse, Patrick Leclerc, au piano, Daniel Solia, à la batterie pour qui le jazz est « source de liberté et de créativité ; jouer en Big-Band, c’est une aventure humaine »
et les professeurs d’autres écoles de musique alentours : Jérôme Giambi à la trompette, Elsa Scapicchi à la guitare et au chant, qui apprécie le fait de pouvoir chanter dans une grande formation et puis « j’aime cotoyer, par le biais du Big-Band, les grands artistes de la scène du jazz. »
Tous ces professionnels jouent bien sûr dans d’autres formations : vous avez pu les entendre en Petite Camargue ou ailleurs dans des duos, des octets, des groupes de variété, de jazz et tous apprécient cette grosse mécanique.
Ces dernières années, le sérieux de notre travail a encouragé deux grandes pointures du jazz français à composer pour nous. Deux superbes créations, So Sweet Suite de Denis Badault et El Mungo Pasa de Christian Lavigne. Quel honneur et quelle fierté de voir le Big-Band se modeler entre les mains de ces compositeurs hors pairs pour pouvoir sortir et enregistrer une œuvre à la hauteur de leur vision !
Et puis, le Big-Band de Petite-Camargue attire souvent à lui de grands musiciens qui nous rejoignent, le temps d’un spectacle ou d’un enregistrement, avec la sympathie et la discrétion qui sied aux plus grands. Claude Egeapour ne citer que lui (ami du Big-Band et trompettiste de Francis Cabrel ou de Zaz) nous a rejoint sur un magnifique concert à Fourques. D’autres sont les guests-stars de nos 6 albums. (Roger Guérin, André Villeger, François Chassagnite, Denis Leloup, Stéphane Kochoyan, Gérard Pansanel, Serge Lazarevitch)
Ce soir, Philippe nous a fait travailler quatre morceaux « The Chicken » de Pee Wee Ellis, « Tutu » de Marcus Miller, « Invitation » de Bronislau Kaper et « Moment’s Notice » de John Coltrane. Les répétitions d’ensemble ont été globalement remplacées par des répétitions par pupitre à cause de la crise sanitaire. Les retrouvailles en ensemble sont des moments joyeux et laborieux, source d’ajustements indispensables mais aussi de jolis moments musicaux.
Le Big-Band de Petite Camargue espère vous voir nombreuses et nombreux au concert du 1er avril au Cailar, où tous les musiciens auront à cœur de vous faire partager le plaisir qu’ils prennent à jouer ensemble.
