You are currently viewing Huguette Cabot-Vedel, portrait d’une artiste Beauvoisinoise

1ère partie « du coup de foudre aux premières structures »

Huguette est née le 16 novembre 1927 à Beauvoisin. Son père, André Vedel y épousa Germaine Roux.

De sa mère, Huguette a hérité d’un grand sens artistique, d’un esprit avant-gardiste et de sa truculence.

De son père, tonnelier, un goût du travail manuel bien fait et de l’outil.

Elle épousera Jean Cabot – universitaire, connu à Vauvert pour sa contribution à l’association d’histoire Posquière – qui l’amènera vivre de grandes périodes de sa vie en Afrique noire (Tchad) et au Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie).

Huguette s’en est allée le 12 novembre dernier et j’ai souhaité lui rendre hommage et partager avec vous le parcours d’une artiste.

En 1961, lors d’une visite au Palais des Arts Décoratifs, Huguette tombe en admiration devant le travail de César, et plus particulièrement ses structures géantes faites de morceaux de fer soudés.

« Pourquoi ne pas essayer, moi aussi, en béotienne, d’assembler des bouts de fer ? »

Elle n’a pas pris de cours aux Beaux-Arts, ni appris à souder. Qu’à cela ne tienne… ce coup de foudre du Palais des Arts Déco ne restera pas une simple bluette.

Alors que le couple vit dans un mazet à Nîmes, Huguette commence à courir les ferrailleurs : Sarraquigne, Arpinon seront ses principaux fournisseurs. Elle recherche de vieux outils.

Fille de tonnelier, elle a conservé les outils de son père, rangés sur des étagères, inutiles, oubliés.

« j’enlève les manches des jabloirs, des arces, les poignées des vrilles à percer les bondes, j’extrais les lames des rabots. Je renverse la bigorne… »

Et après deux ans à tourner et retourner les outils dans tous les sens, à les assembler sur le sol pour créer des figures, il faut concrétiser. Alors certes, elle ne sait pas souder, mais elle a des amis à Beauvoisin : des viticulteurs débrouillards qui réparent eux-mêmes leur matériel. Ils lui prêteront main-forte avec un regard mi-étonné, mi-goguenard sur ces drôles de créations inutiles !

Et c’est ainsi que « deux ans après, je crée ma première « structure ». Comment en effet, appeler ce genre d’assemblage ? »

  • « Le Grand Coq » sera assemblé à Beauvoisin, avec les outils de son père : bigorne, arces, lames de rabots, vrilles…

Puis viendront, en cette même année 63 :

  • la « Tête de femme », assemblée au Mazet de Nîmes,
  • « Les Scorpions » assemblés aussi à Nîmes
  • Et le « Toro-Toréador », directement composé dans la cour du ferrailleur avec un compas et des pièces de tracteurs

L’artiste est née, révélée dans les yeux admiratifs de son premier public, son mari Jean.

Documentation : Extrait de « Structures 1963-1989 » par Huguette Cabot et photos des œuvres gentiment prêtés par son fils Thierry et sa petite fille Justine.

Elisabeth Roux

Originaire de Beauvoisin, passionnée de musique, d’écriture, de lecture et de culture, c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai rejoint l’aventure collective de Voir Plus pour amener ma pierre à l’édifice et soutenir la culture de mon village et de cette Petite Camargue que j’aime tant, dans toute sa diversité et sa richesse.
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