You are currently viewing Beauvoisin, assiégé par les reconstituteurs !

Plus de 540 associations de reconstitution historique* sont recensées sur notre territoire. Elles sont souvent composées de passionnés d’histoire, de collectionneurs qui ont à cœur de faire revivre les événements du passé avec le plus de précision possible dans les costumes, les scènes, le matériel.

Tout près de chez nous, à Nîmes, certaines de ces associations font vivre les « Jeux Romains » depuis de nombreuses années.

Toutefois, les scènes présentées lors de ces jeux appartiennent à un passé révolu depuis des siècles. Ce n’était pas le cas des reconstitutions présentées aux habitants de Beauvoisin, du 29 septembre au 1er octobre.

Nous n’étions plongés qu’à quelques 80 ans en arrière et pour beaucoup de familles, le souvenir des événements sombres de cette époque est encore vif. Les scènes de guerre, les embuscades, les allemands, les résistants, les alliés, les véhicules, les armes, les uniformes, le claquement des balles, les grenades qui roulent, les cris, les morts, les infirmières, l’ambulance, tout y était et pas sur une scène, mais bel et bien au quatre coins du village.

Si les amateurs d’histoire ont pu apprécier la justesse des reconstitutions, les mises en scène réalistes et le jeu passionné (et amusé) des reconstituteurs,

Si les enfants ont pu, grâce au travail pédagogique fait en amont avec les associations présentes et leurs enseignants, assister à des scènes de combat dignes de vrais films de guerre, identifier les protagonistes et resituer les événements,

Le ressenti parmi la foule était un peu disparate, oscillant entre amusement, admiration, offuscation ou émotion, jamais d’indifférence.

Alors, si cette manifestation a pu aiguiser la curiosité des plus jeunes envers l’histoire de leur pays, si elle a pu ouvrir le dialogue dans les familles où « on ne parle pas de ces choses-là », si elle a pu permettre à l’école de sortir de ses livres pour une « leçon de choses », elle aura rempli sa mission pédagogique…  Même si nous sommes en droit de penser qu’il y a suffisamment de documentaires, d’ouvrages, de témoignages et de lieux qui peuvent servir le devoir de mémoire.

Le spectacle était en tout cas réussi et n’était pas sans rappeler quelques films humoristiques tournés dans la France des Trente Glorieuses, au nom de l’adage de Victor Hugo selon lequel « faire rire, c’est faire oublier… » : « La Grande Vadrouille » (1966), « La Traversée de Paris » (1956), « Le Mur de l’Atlantique » (1970), « La Vache et le Prisonnier » (1959).

Si la période actuelle ne se prête pas forcément à l’humour, nous retiendrons la phrase du philosophe George Santayana : « Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter ».

  • Annuaire de la reconstitution historique

Elisabeth Roux

Originaire de Beauvoisin, passionnée de musique, d’écriture, de lecture et de culture, c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai rejoint l’aventure collective de Voir Plus pour amener ma pierre à l’édifice et soutenir la culture de mon village et de cette Petite Camargue que j’aime tant, dans toute sa diversité et sa richesse.
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