Le duo PRADEN (manade Bon) et Joachim CADENAS, Vainqueur du Trophée
Vincent FÉLIX et Lucas LOPEZ, ex aequo pour la deuxième place
Des arènes combles, malgré une chaleur qui plombe la piste, heureusement ombragée ; une course avec 6 raseteurs,
3 gauchers : Jérôme Martin, Jérémy Aliaga, Marwin Meric,
3 droitiers : Joachim Cadenas, Vincent Félix, Lucas Lopez
Peu de monde en piste mais une course pleine dans le travail et l’envie : elle était palpable ; sous jacente pour certain avant qu’elle ne se fasse jour au contact du taureau.
Joachim Cadenas (23 points) démontre combien la course peut être belle par une qualité dans la demande, le travail, le respect. Lors du duo avec Praden de la manade Bon, l’envie pointe, la dualité, la combativité emporte le moment. Deux en piste, deux combattants ! Deux qui ne font qu’Un !
Vincent Félix, et Lucas Lopez s’investissent au plus, tout au long de la partie et remportent à égalité avec 14 points le deuxième prix.
Les 3 gauchers, pas en reste sauront tout du long donner leur part de travail et d’investissement.
Merci Messieurs !
1 – PÉGASE de la manade des Baumelles
15 ans déjà, et le poids des ans pèse sur son corps lourd et fatigué. Ses déplacements sont au ralenti, ce n’est pas l’envie de se battre qui lui manque, juste la force qui n’est pas au rendez-vous. Cadenas, Martin, Félix, et Aliaga se chargent des premiers attributs. Aux ficelles, sursaut sur Félix qui le sollicite et qu’il reconduit prestement à la barrière, puis vient Cadenas qui en fait de même, et si les hommes passent pour le démarmaillage, tout se fait en douceur. Finalement Cadenas fait sienne la première ficelle. 3 Carmen et retour en silence.
2 – JOSUÉ de la manade Blatière Bessac
Il bouge, en long, en large et en travers… avant parfois de se retrouver en contre-piste. Félix, Cadenas, Aliaga lui ravissent les premiers attributs. Aux ficelles, la bougeotte continue mais les hommes se chargent de le remettre en ligne droite et si Cadenas se porte à lui, Félix le voit fondre sur lui. Un brin coléreux, Josué ! Il tape aux planches en signe d’avertissement. Cadenas toujours dans la coupe ; Félix dans la prise et c’est sur un très beau raset qu’il s’octroie la ficelle. À la deuxième, Cadenas reprend le maitre mot ; travail ! Aliaga se voit arriver juste sur une demande qui enclenche le disque quand la réponse est au rendez-vous. Cadenas se fait courser mais n’arrête toujours pas de crocheter, il crochète si bien qu’il ne reste qu’un tour, un petit tour, et là surprise, Cadenas ne retourne pas la chercher, la laisse à celui qui veut bien se l’approprier et finalement en deux rasets, Lopez prend la ficelle. 3 Carmen et retour.
3 – ESPARON de la manade Félix
Jeune, 7 ans, il est vif et se prend au jeu ; jeu auquel les raseteurs ont décidé de participer. Vite ramassés les rubans par Félix, Lopez, Aliaga et Martin. Aux ficelles, le jeu va se corser, il se cale et attend l’adversaire. À chaque demande, une réponse. Martin s’engage et le raset s’allonge jusqu’à la planche et en finition derrière lui, Esparon qui saute en contre-piste. Cadenas se porte à lui, dans la brillance d’un raset accompli. Une grande et belle série qui voit tous les raseteurs s’engager après Esparon qui, généreux ne lésine pas et se donne au point que Carmen retentit et que le public est conquis, d’où applaudissements. Un temps de pause, il se cale et attend, Cadenas pas en reste, l’engage dans un raset qui les porte tous deux, jusqu’au bout, quand la planche fait frein et retient l’adversaire, Cadenas fait sienne en même temps la ficelle. Un raset de choix, plein, entier avec la récompense au bout : juste beau !
À la deuxième, Cadenas entame une nouvelle série, Esparon, dans une belle répartie, se livre aux hommes dans toute sa splendeur, et le disque retentit. Retour, applaudi, et 6 Carmen en piste. Encore un peu vert, il promet toutefois pour un bel avenir.
4 – NOMADE de la manade Lautier
Il se garde, si bien, qu’il est difficile de le passer, droitiers et gauchers y vont toutefois, aucun succès à droite, Martin arrive à le décoller à gauche mais il revient vite se caler. Pourtant ce n’est pas faute d’essayer de le pousser dans ses retranchements ; il voit, il se garde, Les hommes ne se découragent pas, vont au plus près, rien n’y fait ! Félix coupe, et Lopez prend cocarde et gland. Rentre en silence.
5 – CAMISARD de la manade Paulin
Cela promet. Hargneux Camisard quand il fracasse les planches derrière Fouque qui ne doit son salut qu’en se perchant haut ! C’est le temps de la puissance et de l’affrontement ; Cadenas s’engage, la réponse fuse, le taureau après lui jusqu’à s’envoler derrière lui. Puis Martin prend la suite, la réponse est la même, aussi puissante, énergique, il vaut mieux ne pas ralentir sa course, car ses finitions sont puissantes, fracassantes ! Camisard attend ses adversaires, il les veut, et s’engage après eux dans toute sa hargne. Félix en fait les frais, lui qui est allé le chercher ! Il prend et va au bout en finition qui ne laisse aucune chance à ses rivaux. Lopez fait le premier gland, Félix dans la coupe, sur un raset de qualité qui fait entonner Carmen. Cadenas prend plaisir, c’est un taureau pour lui, un taureau qui se donne, il faut le comprendre, l’engager, le ferrer. Cadenas le rasette avec grandeur, le public applaudit, prend au passage le deuxième gland ; reste la cocarde, Cadenas va la chercher, l’entraine, regarde, coupe d’une main sûre. Il prend, le taureau donne.
Aux ficelles, Cadenas part à la sape, la ficelle est bien mâchée mais elle résiste sous le crochet, les hommes passent, repassent, il reste si peu mais ce peu rentre au toril, en musique, musique de retour contestée par une partie du public, (peut-être est il resté trop longtemps en contre piste ?) mais il a tout de même donné de son mieux, a montré ses qualités premières, combativité, puissance, et franc dans ses réponses. 7 Carmen en piste lors de ses prestations c’est dire la qualité de ses prestations.
6 – RADON de la manade Cuillé
Malgré ses menaces, il se fait rapidement déshabiller par Félix (x2) ; Lopez et Aliaga. Aux ficelles, chasse l’homme et tape aux planches en signe de menace. Une série s’engage, et les hommes ont des difficultés à saper les ficelles, Cadenas alors s’en charge, les mâche, les triture, Elles pendouillent ; et Cadenas démontre tout l’art du raset, de la prise, de la beauté du geste. Première ficelle pour Cadenas, et tant qu’à faire pourquoi ne pas faire la seconde, qu’il fait en rasetant au plus près, passant sans s’arrêter, juste le temps de rentrer en piste, et la main finit pas faire sienne la seconde ficelle. 2 Carmen en piste et silence en retour.
7 – PRADEN de la manade Bon (10 minutes en piste)
Compte pour le Trophée Emile Bros.
Alors là ! C’est parti pour être explosif ; Aliaga, se fait projeter en contre piste lourdement, (sort sur blessure) tant la charge a été lourde ! Cadenas va le prendre pour faire sien ce taureau au caractère fort et entier. Cocarde pour Cadenas qui va la chercher. Et ce n’est pas qu’une fois qu’il s’investit, oh ! non, il prend la mesure qu’il peut tirer d’un tel taureau ! Et on le sent ravi ! il s’investit, il donne et se donne, le taureau dans la même lignée, Eux deux se trouvent, se cherchent, s’emmènent. Du grand Cadenas, qui fait briller, qui donne à la course ce petit plus qui englobe raseteur, taureau et public. Il est à la pointe des rasets. Il en profite pour faire le premier gland sous cette poussée toujours plus haut, toujours plus loin le tout en musique. À Martin, le second gland. Aux ficelles, il ne reste qu’une minute mais une minute pleine, entière, vibrante, qui clôt le temps de course quand Praden et Cadenas ne font qu’un et pourtant Un, dans l’adversité. Rentre sous les applaudissements ses deux ficelles aux torils ; par 5 fois, Carmen en piste.
Magnifique de combativité, de puissance, d’anticipation,
Un Cadenas qui remet les pendules à l’heure par ses démonstrations de rasets et de combativité, dans le travail de sape ; Un Cadenas qui sait s’allier, se fondre et s’engager vis-à-vis du taureau.
Sommières
Dimanche 4 août 2024