Du fait des difficultés de déplacement, on s’imagine souvent que nos aïeux restaient figés dans leurs lieux de naissance. C’est probablement véridique pour la plupart d’entre eux mais certains n’hésitaient pas à parcourir de grandes distances pour travailler.
1856-1867, les déplacements sur le territoire sont extrêmement réglementés et les ouvriers qui se déplacent pour travailler sont consignés dans des cahiers nommés « Livret Ouvrier ».
L’ouvrier est tenu de faire viser son dernier congé par le maire ou son adjoint, et de faire indiquer le lieu où il propose de se rendre. Tout ouvrier qui voyage sans être muni d’un livret ainsi visé est réputé vagabond, et peut être arrêté et puni comme tel.
Par chance, j’ai pu accéder à l’un de ces livrets (image ci-dessous) et les détails qui y figurent m’ont permis de mieux cerner les déplacements des ouvriers ainsi qu’une partie des métiers pratiqués à Beauvoisin.
Chaque individu y est décrit, son état civil mais également ses mensurations, couleur de cheveux et de peau, etc…
Ci dessous, les informations concernant Victor Mazoyer qui venait depuis son Ardèche natale travailler dans l’un des cafés de Beauvoisin en 1856.
Quelques statistiques permettent de mieux cerner ces déplacements ainsi que les besoins en main d’œuvre des Beauvoisinnois. Sur 104 ouvriers mentionnés dans ce registre, seules 4 femmes, qui sont pour l’une cuisinière et pour les 3 autres domestiques.
Les métiers de ces ouvriers et ceux de leurs employeurs : Voici quels étaient leurs métiers et leurs lieux de naissance :
Collection Alain Bronnert