C’est le monument le plus emblématique de Vauvert. Le plus ancien identifié et celui qui relie les générations autour de 420 ans d’histoire de la cité.
À l’initiative du maire Jean Denat et de sa municipalité sa réhabilitation vient d’être lancée dans le cadre du programme « Petite villes de demain » (PVD).
Le programme PVD accompagne les démarches de villes de moins de 20 000 habitants, assurant des fonctions de centralité sur leur territoire pour la revitalisation et la redynamisation des centres anciens. Il est soutenu financièrement par l’État, la Région Occitanie, le Département du Gard, la Banque des territoires, l’Établissement public foncier régional, le PETR Vidourle-Camargue et la Communauté de communes de Petite Camargue.
À l’occasion des Journées du patrimoine, Yann Van Der Linde, chef de projet de Petites villes de demain pour la commune de Vauvert et Alexandre Autin, architecte du patrimoine, chargé de faire un diagnostic de la tour de l’horloge (approche historique et état sanitaire du bâtiment) ont évoqué le chantier lancé la veille par le maire Jean Denat.
La tour de l’horloge, un ouvrage remarquable
Il s’agit d’un ouvrage tout à fait exceptionnel datant pour l’essentiel de la moitié du 19ème siècle – l’horloge a été bâtie en 1848 – mais ancré sur une ancienne porte médiévale.
Le premier niveau, de près de 10 m de haut, a été édifié en 1604, sous le règne d’Henri IV, sur la seule porte conservée de la cité : le porte de Panapée ; Il y avait deux autres portes sur l’enceinte (la porte de Saint-Gilles, la porte de Candiac).
De la porte de Panapée, on a encore des interrogations sur l’orthographe exacte du mot et on ignore l’étymologie.
Dès que l’on pénètre à l’intérieur, on voit l’attachement qu’avaient les vauverdois pour leur tour. C’était quelque chose de très important pour eux et on a des témoignages – des « Je t’aime » romantiques jusqu’aux mots de séparation beaucoup plus chargés d’émotion et d’histoire notamment lors du départ des enfants à la première guerre mondiale.
Ces inscriptions feront l’objet d’une attention particulière et seront mises en valeur. Elles constituent l’âme de la tour.
Derrière la petite porte en bois qui ouvre sur l’escalier, on trouve un bien curieux réduit. Un cachot avec ses murs exigus recouverts de symboles mystérieux. Il faut savoir que la tour a servi de prison au 18ème siècle à l’époque des Camisards, tout comme à l’époque médiévale. On n’a pas retrouvé de traces écrites.
Dans le cadre des travaux, tout le volet patrimonial va être respecté. La mission d’accompagnement et de maîtrise d’œuvre devra piloter les travaux, identifier et conserver tout ce qui est patrimonial. La ville pourrait faire appel à une vraie archéologue, historienne de l’art.
Un étroit escalier en colimaçon nous conduit jusqu’au premier promontoire d’où a été érigé le beffroi. Sur la terrasse, on est un peu à la limite de la période médiévale et du 19ème siècle. La vue sur les toits de la ville est magnifique. De cet observatoire privilégié, Vauvert se laisse découvrir, son histoire se raconte.
La première phase de travaux de mise en sécurité de la tour durera 23 semaines pour un coût de 60 000 euros. D’autres étapes suivront pour parfaire la restauration.
L’ouverture au public par petits groupes encadrés est prévue début mars 2025.