À la recherche d’une nouvelle figure pour nos portraits mensuels des exposants, nous avons spontanément rencontré Michel Matranga et l’avons suivi sur son stand. En chemin, il a commencé à nous raconter son aventure.
« Vous verrez, le stand n’est pas grand mais sympathique ! Ce n’est qu’une sélection de notre collection. »
Des objets hétéroclites qui rappellent à chacun son enfance et une collection de vêtements qui attire l’œil. Sans prétention, pour Michel : « Il y a rien et tout à la fois. Au fil des rencontres, des séparations avec des objets ou des vêtements trop petits, des coups de cœur. »
Il plébiscite les publicitaires associés à des périodes de la vie. Le stand ne se définit pas par un style particulier mais retrace l’histoire du brocanteur. « J’allais chiner avec mon père à Marseille aux Arnavaux ; j’ai payé mes études avec et je me suis meublé. On faisait de la récup naturellement comme les armoires industrielles. » Le passe-temps nécessaire est devenu une sorte d’addiction. « On se balade, on rencontre des gens, et le troc des idées, des savoirs se fait ainsi. On parle beaucoup des époques, des origines des objets… »



Les objets insolites, glanés, recyclés attendent leur nouvelle vie. « Soul Free » le nom de son « corner » trône en évidence. Esprit libre ou âme libre selon les traductions. Michel en donne une troisième version.
« La vie a fait que j’ai vécu au Brésil et découvert un univers souterrain, « underground » où chacun bricole dans son coin, motos et voitures, le système D né après-guerre. Cela s’est transformé en culture custom. Elle a fleuri dans les années 50 60 70, inspirée des Etats-Unis et du Japon. Les pièces défectueuses étaient retirées et remplacées pour créer un nouvel engin. Un mouvement s’est greffé autour de cette culture, transposé aux habits, tatouages, musique. Les motos sont sorties du garage et j’étais là, au bon moment au bon endroit ! »
Michel aussi a été inspiré et a créé sa marque de vêtements « Soul Free » au Brésil. De retour en France, il a poursuivi la collection agrémentée d’objets et souvenirs brésiliens et repris sa passion d’enfance, faire les brocantes. « J’aime les objets qui ont une histoire, les sports mécaniques et les véhicules militaires. C’est une chouette période l’après-guerre. J’ai démarré dans ces années-là, j’étais rock’n roll, rock à Billy, je piquais les fringues de mon père ! »
En reprenant les déballages, il a rencontré Amandine qui partage les mêmes envies. Ils ont poursuivi ensemble. « La première pièce customisée a été une combinaison de bricolage qui était trouée. Amandine l’a reprise avec une pièce rapportée. On a trouvé cela original et sympa. » Customiser est pour le couple une activité créative qui leur apporte aussi de la détente. Les deux chineurs ne manquent pas d’imagination et s’essayent volontiers à des diverses techniques en couture ou impressions.
Sur leur stand, tout à une histoire. Mais l’origine importe peu finalement. Les objets s’offrent aux visiteurs pour une seconde vie. Il suffit d’un peu d’imagination, mais surtout le coup de cœur. Eux en tous cas façonnent avec amour selon leur inspiration, leurs états d’âme. On pourrait ajouter libres !
Le village du brocanteur 154 avenue Ampère à Vauvert (30600)
Informations : 07.58.15.50.72 ou lesbrocanteursducoeur@gmail.com
Photos : Guy Roca