Le Grau du Roi : Concours de manades du 14 juillet
Jour de fête Nationale, sous un ciel serein et chaud, dans des arènes aux trois-quarts pleines, une capelado tricolore annonce la course.
Joachim Cadenas et Yakari en Samouraïs de la course
Une course faite de compétition, de rivalité, de démonstration pour un tout en feu d’artifice. Une course où pour chacun, le geste, la force, le courage doivent avant tout démontrer un savoir faire.
Et c’est ce qu’a démontré :
Joachim Cadenas par et dans son travail.
Il a osé, il a combattu pour faire sienne la course.
Courage, ténacité, travail, compétitivité l’ont récompensé du trophée du jour par 68 % des voix et 20 points au classement des As.
Un travail de tous les instants où chaque geste est pesé, anoblissant le raset, faisant de l’adversaire non pas un ennemi mais celui que l’on respecte même si le combat peut être rude.
Ismaël Oukharti (14 points) reçoit un coup de cœur pour sa prestation tout en force, travaillant sur la longueur du temps, s’engageant pour que la course brille.
Un beau travail de Yassin Naïm (13 points) qui a souvent été actif côté gauche, pour un travail soutenu et tout en finesse.
Youssef Zekraoui (12 points) démontre toute son envie et son savoir.
Zakaria Katif, Karim Boualam, Antoine Charrade, Launis Orcel ont aussi contribué à animer la course.
1 – CRILLON (550) de la manade Cuillé – 10 ans
Impressionnant comme bête, il est puissant et va démontrer tout au long de son temps de course une belle propension à dégonder les barrières, comme ça en passant, l’air de rien, juste celui de montrer de quel bois il se chauffe, et le personnel a du mal à remettre les planches au plus vite afin que la course continue. « Je dégonde, je re-dégonde »…Mais cela ne rebute pas les hommes, et ils partent à la charge, Crillon essaye de résister mais Charrade. coupe, Zekraoui fait les glands et Oukharti s’octroie la cocarde. Rageur il entre en jeu pour les ficelles et continue à montrer vertement son animosité en dégondant les planches, une trouée par ci, une trouée par là. Parfois se fraye un chemin dans l’ouverture et contre piste. Pourtant gros travail des raseteurs, Orcel en sape, Cadenas en sur-sape. Naïm le voit se soulever derrière lui, Cadenas fait son travail de sapeur. La ficelle se fragilise, d’où ruée des hommes. Crillon soulève les planches derrière Zekraoui, Orcel, Cadenas et Zekraoui en mode coupe, et pourtant surgit Katif qui la souffle. Rentre sa deuxième ficelle au toril, applaudi, en musique, par 3 fois Carmen en piste.
2 – CARDINAL (465) de la manade Gillet – 11 ans
Vif, il s’élance et charge mais perd rapidement ses premiers attributs, coupe pour Cadenas, cocarde pour Naïm ainsi que le gland, Zekraoui fait le second. Aux ficelles, il attend, un bout de temps qu’un raseteur veuille se porter à lui. Il observe, avant de les éjecter. Boualam l’engage, belle réponse en musique. Il réagit en dent de scie, laisse passer et d’un coup se projette sur le raseteur. Charrade en fait les frais, le disque retentit dans l’action, ferme et puissante. Même topo pour Oukharti qui part confiant, Cardinal le laisse venir et s’explose derrière avec saut en contre-piste le tout en musique. Du coup, les ficelles restent rivées aux cornes et il les rentre en silence. Par 2 fois, Carmen en piste.
3 – PEROLEN (330) de la manade Lautier – 12 ans
Vite déshabillé par Zekraoui pour la coupe, Naïm pour cocarde et gland et Cadenas pour le deuxième gland. Aux ficelles, Perolen rase les planches. Cadenas part travailler la ficelle, avec justesse et efficacité. Belle série acceptée par Perolen le tout en musique. Zekraoui reçoit une réponse brute de décoffrage, le disque retentit. Cadenas, en mode coupe met la ficelle à mal, c’est la ruée mais Cadenas en mode prise fond lui aussi et arrive à ramasser la première ficelle. Très applaudi pour un travail de tous les instants, s’engageant au plus fort de l’action, le tout en musique.
À la deuxième, Perolen, trouve ses placements, répond présent à chaque demande. Cadenas repart à la coupe, il en veut, il travaille, il assure. Généreux, Perolen prend tous les rasets. Oukharti, Cadenas, Charrade s’engagent, les réponses fusent, et les ficelles s’effilochent. La musique retentit, les actions sont belles, soutenues. Perolen montre sa désapprobation face à Cadenas en soulevant les planches derrière lui. Faut pas trop le chatouiller ! Et là, comment décrire le travail d’un homme face à une bête qui résiste si bien, que les rasets demandés, emportent l’adhésion du public. Une fois, deux fois, jusqu’aux planches sur l’air de Carmen. Coupe tant et plus de Cadenas, qui vient, qui revient encore et encore, il reste deux bouts. Là, la ficelle fait de l’œil aux raseteurs qui s’engouffrent dans la ruée, Mais si Perolen résiste, Cadenas aussi. Comment peut- il perdre ce qu’il a chèrement travaillé ? Le public le soutient tant sa prestation est à couper le souffle, il faut, il doit l’avoir cette ficelle ; Il passe, repasse… C’est juste beau ; il la mérite, chacun retient son souffle, et enfin quand il brandit ses deux derniers brins, le public l’ovationne. C’est du beau, du grand travail. Il est allé la chercher cette ficelle ! À ne pas oublier ce moment. Perolen a brillé lui aussi par sa résistance et son engagement face à un raseteur émérite. Retour en musique et 6 fois Carmen en piste.
4 – FIGARI (737) de la manade de Méjanes – 8 ans
Vite ramassés les premiers attributs par Cadenas pour la coupe, Oukharti pour la cocarde, Zekraoui et Naïm pour les glands. Aux ficelles, Figari se soulève derrière Charrade, anticipe la demande et met en garde l’homme. Cadenas dans le jeu, Naïm voit se soulever Figari derrière lui à l’arrivée aux planches et tant qu’à faire il les dégonde. Les hommes rentrent dans la danse et en maitre de piste, Figari donne le La. Cadenas à son habitude part à la sape, la ficelle en prend un coup, encore Cadenas sur l’air de Carmen continue son jeu, belle action toute en force. Passage de Oukharti, main levée mais Cadenas arrivé juste derrière lui, lève la main pour la ficelle. Attribuée à Cadenas par le Président de course, Cadenas en piste remet à Oukharti la prise. Un beau geste, pas très courant, pas courant du tout ! C’est montrer sa valeur de combattant. Rentre sa deuxième et entend 2 fois l’air de Bizet en piste.
5 – APOLLON (527) de la manade du Rousty – 10 ans
Rapidement ramassés les attributs par Zekraoui, pour la coupe, Cadenas, la cocarde ainsi qu’un gland, et le deuxième gland pour Zekraoui. Aux ficelles, Cadenas s’investit, va le chercher et traversée de piste. Anticipe Charrade qui se porte à lui, obligé de se replier. Magnifique Cadenas dans la sape à la ficelle, qu’il s’octroie de main de maitre. À la deuxième, Oukharti, Boualam, Zekraoui, Naïm le voient fondre tel un bolide sur eux, à chaque action, musique, action toute en puissance qui démontre la vélocité de Apollon. Du coup, les passages des hommes fragilisent la ficelle, c’est à qui ira la chercher, ils sont plusieurs ! Mais les plus téméraires, Boualam et Oukharti, dans un chassé croisé, la revendique, ça rouspète dur. Boualam ? Oukharti ? Le Président tâtonne, du coup, à personne la ficelle, le public gronde scande le nom d’Oukharti et finalement elle revient à Oukharti… Du répondant tout au long de sa prestation. Retour en musique et 5 fois, Carmen en piste.
6 – YAKARI (823) de la manade Rouquette – 7 ans – 12 minutes en piste
Il veut en découdre et Naïm subit ses affres (musique) mais les attributs sont ramassés par Naïm pour la cocarde et le premier gland, par Oukharti pour le deuxième gland. Maintenant c’est du sérieux, le taureau demande et il prise les rasets des gauchers. Du coup, grosse poussée des gauchers qui l’engagent sur l’air de Carmen, Boualam, Naïm, Orcel, s’activent auprès de lui. Ils le sentent se soulever derrière eux tout en puissance et en pugnacité. Katif s’essaie à droite et le disque retentit, mais il est fait pour le côté gauche et le voilà reparti avec Boualam (2), Orcel, Zekraoui, Naïm.
Généreux, il s’offre aux demandes dans la puissance, la force. Un beau festival d’actions qui le fait à chaque fois se soulever et porter ses cornes en avant. Rentre en musique superbement applaudi après avoir entendu 9 fois Carmen en piste. À revoir car sa générosité, sa combativité est belle à voir. Il reçoit le Trophée du Meilleur taureau.
7 – ISLERO de la manade Nicollin – 7 ans
Il saute dès qu’il le peut, Cadenas lui propose trois traversées qu’il accepte, mais son travail décousu empêche les hommes de le canaliser. La fatigue aidant, ils ne s’investissent pas trop. Dommage, ce taureau n’aurait pas dû être septième, il a besoin d’être raseté quand les hommes sont encore au top. À revoir toutefois.
Le Grau du Roi
Lundi 14 juillet 2025
