La deuxième édition de « Toréer pour elles » a bien failli ne jamais voir le jour. Et pourtant… quelle journée !
Depuis plus de quatre mois, chaque mardi, un petit groupe de femmes s’entraînait au Mas des Pointes sous l’œil bienveillant de Patrick Varin et Pierrot. Quatre mois de sueur, de rires, de doutes et d’espoirs. En coulisses, Pascaline et ses fidèles petites mains s’activaient sans relâche : démarches, communication, logistique… Tout était pensé pour que cette journée soit aussi belle que celle de l’an passé, et devienne un rendez-vous incontournable d’Octobre Rose.
La solidarité camarguaise
Mais à quelques jours de l’événement, premier coup dur : la dermatose des taureaux. Les acteurs à cornes, seconds rôles essentiels de cette fête, sont déclarés forfait. Réunion de crise au Mas des Pointes. Tout est prêt, oui… mais sans les taureaux, la fête perd son âme. Faut-il tout annuler ?
C’était sans compter sur la solidarité camarguaise. Un coup de fil, un bon voisin, et voilà toute l’organisation déplacée face au Mas des Pointes, à la Manade Franquevaux. Si les taureaux ne peuvent venir à nous, nous irons à eux !
Éreintés mais le moral retrouvé, voilà que la météo s’en mêle. Evelyne Dhéliat annonce la pluie pour dimanche. Après des mois de sécheresse, il aurait suffi d’attendre 24 heures de plus…
Qu’à cela ne tienne, tous retroussent leurs manches et montent les arènes portatives prêtées par un autre manadier, chez Ratou.
Guerrières pour la bonne cause
Finalement, en ce dimanche 19 octobre, les prières des guerrières et de l’association La Vie Rose ont été entendues : le mauvais temps s’est fait le plus discret possible.
Cinq femmes issues de familles de manadiers ont toréé pour elles. Elles ? Ce sont toutes les femmes atteintes de cancer, certaines ayant pris la pose devant l’objectif bienveillant de Kalian Lo, toutes fièrement engagées dans cette deuxième édition. Et les toreras ? Magali Espelli, Claire Mailhan, Julie Mariotti, Isabé Teyssier et Faustine Thomas.
Quelle journée ! De l’émotion, des défis relevés, de la grâce et de la gaieté, des rires, des danses avec le groupe Baila Flamenco, de la musique avec la Pena Mitrha, à boire et à manger… et surtout des femmes fières, puissantes, inspirantes, au service d’autres femmes touchées, mais jamais terrassées.
Tous les bénéfices de cette incroyable journée ont été reversés à l’association La Vie Rose. Une belle réussite, née de la ténacité, de la passion… et d’un bel esprit de Camargue.







