Sous les voûtes anciennes de la Capitelle à Vergèze, les dernières créations de Yann Dumoget s’épanouissent en une symphonie de couleurs et de rêves. Son imagination ne tarit pas et les teintes sont toujours aussi éclatantes. L’artiste Cailaren fait découvrir sa dernière série « Champipoulpe », une invitation à un voyage onirique et ludique, bienvenue en cette fin d’année plutôt morose.
Yann explique son inspiration pour ces pieuvres hybridées avec des champignons. « L’idée est venue en résidence d’artiste avec l’association arts + + sur un ancien mas ostréicole du bassin de Thau, face à la lagune. » Son thème, librement choisi, est inspiré du magnifique environnement mais aussi de ses recherches artistiques. Yann a toujours été attiré par la culture américaine comme Keith Haring, Pollock et Basquiat. « En ce moment, je revisite le psychédélisme hippie des années 60-70 aux Etats-Unis à travers les pochettes de disque. Les champignons sont souvent représentés. »
Curieux de tout, il a toujours été fasciné par l’anatomie pour comprendre la marche du monde. Les poulpes lui sont apparus comme des Êtres semblables aux artistes, capables de changer de couleur, dotés de plusieurs cœurs et cerveaux. « Ils se cachent aussi derrière l’encre et ont l’instinct de résilience. Leurs membres coupés repoussent ! »
Derrière cet univers marin fantastique se cachent toute la sensibilité et le talent du peintre qui parvient à décliner son inspiration à l’infini sans lasser le spectateur. Les couleurs vives au ton dégradé vibrent sur la toile, apportent une réelle profondeur et plongent le regard dans un monde fantastique. Son créateur n’hésite pas à dire qu’il aime s’amuser dans son art. Une joyeuse spontanéité qui se retrouve sur ses tableaux.
Aux côtés des Champipoulpes trônent ses fleurs elles aussi mutantes, pourtant inspirées d’enluminures du Moyen-Âge et le Capitularis de Viris, les premiers descriptifs de plantes et arbres sous Charlemagne. Ses moulages autoportraits, cassés puis recollés avec la technique japonaise Kintsugi se reflètent sur un magnifique piano noir.
Lors du vernissage, l’artiste habitué des grandes galeries urbaines s’est réjoui du bon accueil à Vergèze. « Faire des expositions locales permet de s’inscrire dans son territoire ». Il croit en l’art et la culture pour rester optimiste. Ses peintures accrochées sur les murs en pierre séculaires évoquent un monde futuriste comme l’a souligné le maire de Vergèze Madame Fortunat-Deschamps venue inaugurer l’exposition ce 28 novembre. « Nous avons besoin de couleurs qui réchauffent, ludiques, et qui donnent envie de dévorer les toiles ! »
Une exposition pour se régaler jusqu’au 7 décembre 2025 de 14h à 18h.
La Capitelle 4 rue Basse 3010 Vergèze
