A chaque école son projet pédagogique. Cette année, l’école primaire de Beauvoisin a choisi de faire découvrir les traditions locales et la culture camarguaise avec des ateliers thématiques menés tout au long de l’année scolaire par des intervenants extérieurs dans l’enceinte de l’école, mais aussi à l’extérieur.
Les vendredis 8, 15 et 22 avril, la Manade Cayzac a accueilli les élèves du CP au CM2 pour une journée d’immersion dans ce paysage verdoyant de Petite Camargue.
Par petits groupes et avec beaucoup de curiosité, les enfants ont pu ainsi suivre les ateliers qui leur étaient proposés. Si, il y a quelques décennies, les élèves locaux étaient la norme et les enfants venus de l’extérieur, l’exception, cela n’est plus du tout vrai aujourd’hui et nombre d’enfants ne connaissent ni la région, ni ses traditions.
Marion Christol, mistralienne, animait l’atelier des costumes traditionnels. Ces costumes que l’on voit aujourd’hui portés lors de manifestations taurines ou de fêtes traditionnelles, comme faisant partie du folklore local, étaient portés, explique-t-elle, quotidiennement par nos aïeuls ! Il y avait les costumes de fête et les costumes de travail. Mais Marion explique que chaque matin, les dames portaient le costume en cravate avec cette coiffe si caractéristique de la cravate qui entoure les cheveux.
Un peu plus loin, c’est Pierre-Marie, artisan sellier à Beauvoisin, qui explique aux enfants le travail du cuir dans la réalisation des selles pour la monte camarguaise, des pièces de harnachement et même, des cuirs de protection pour les cornes des taureaux.
Sous la pinède :
– un atelier de lecture du livre pour enfant « Angèle et José : héros de Camargue » écrit par Céline Aubert… une belle façon de vivre la Camargue à travers ces deux personnages facétieux.
– et un atelier de confection de « glands ». Une vingtaine d’élèves s’applique à la confection de ce gland, souvenir d’une journée en pays.
Geoffrey Sabatier, animateur de la Fédération Française de Course Camarguaise, explique les rudiments de la course, le danger du taureau, les gestes et les réflexes à avoir face à cet animal sauvage.
Et puis enfin, Lucas Cayzac, qui s’est fait un plaisir d’accueillir l’école du village sur l’élevage familial, explique avec passion la Manade : son histoire, le métier de manadier, le cheval, les devises :
« la devise de la Manade Cayzac est rouge, verte, jaune et orange : Le rouge, c’est le sang, la naissance. Le vert, c’est les pâturages. Le jaune, c’est notre soleil. L’orange, c’est la couleur des abricots ; c’est un clin d’œil à nos débuts, quand les taureaux paissaient sur les champs d’abricotiers de ma famille, à Générac »
Au détour d’un atelier, une fillette fière et un peu perdue montre le « gland » qu’elle vient de confectionner à sa mère accompagnatrice en lui demandant : « ça sert à quoi ça maman ? »
Cette maman explique : « Cela fait quelques mois que nous sommes là. Nous n’avons jamais assisté à une manifestation avec des taureaux. C’est tout nouveau pour nous ! Nous venons de Haute-Savoie »
Il est fort à parier que cette petite fille aura été très impressionnée par la présentation du bétail de la manade qui a suivi le pique-nique partagé.
Pour Lya Luft, écrivain brésilien : « L’enfance est le sol sur lequel nous marcherons toute notre vie ». Si ce sol est solide et clairement identifié, sa portance fera de l’adulte en devenir, une personne respectueuse et ancrée.
Tel est le pari qu’on pris les enseignants et les intervenants beauvoisinois !