Après un premier entretien avec les élus de la CCPC en septembre 2022 et la fin de ses missions au conservatoire de rayonnement régional de Cergy-Pontoise, Gilles Pausanias a pris ses fonctions de directeur de l’école intercommunale de Petite Camargue mi-février 2023. Quelques mois, donc, pour prendre ses marques, découvrir la structure, les profs, les élèves, les partenaires, avant de nous livrer ses premières impressions.
Gilles Pausanias, 58 ans, originaire du sud-ouest, installé dans le Gard depuis une dizaine d’années, est pianiste de formation. Son parcours professionnel ressemble assez à celui de Philippe Guyon ou de Patrick Leclerc, son prédécesseur qui a assuré l’intérim à la direction de l’école. Des personnes qui ont pratiqué la musique avant de l’enseigner. Trois jazzmen qui ont beaucoup appris tout seuls.
« J’ai commencé à apprendre le piano et la musique classique par des cours particuliers quand j’étais petit. J’ai travaillé Bach, Beethoven, les sonates… tout ça. La base, quoi. On ne peut pas être pianiste même en jazz sans avoir fait aussi du classique. Ce qui n’est pas forcément le cas pour tous les instruments.
Un jour, je me suis mis au jazz et j’ai commencé à faire le métier, comme on dit, dans les clubs de jazz, puis aussi de la variété. »
Pianiste, compositeur, Gilles Pausanias a pas mal bourlingué, menant de front ses activités artistiques et l’enseignement qu’il a abordé en donnant des cours de piano classique. Il a travaillé ensuite au conservatoire de Grenoble comme accompagnateur dans le département danse. Peu à peu, l’idée d’enseigner s’est nourrie de l’envie de lier la pratique instrumentale à l’apprentissage des musiques actuelles.
« Pour des raisons personnelles, je me suis retrouvé à vivre dans le nord de la France et en Belgique, où là, j’ai énormément travaillé dans des structures de formation professionnelle comme le CMA (Campus des musiques actuelles) de Valenciennes et puis après, je me suis retrouvé à Paris. Et là aussi, le gros changement pour moi, ça a été de passer le certificat d’aptitude et de travailler dans le service public avec pour mission d’impulser, d’accompagner, de coordonner les projets artistiques et pédagogiques autour des musiques actuelles.
Musiques actuelles au sens très large. Les musiques actuelles, c’est le jazz, la musique traditionnelle, la word music et bien entendu aussi, la variété, la musique Pop, la musique électronique… Pour moi, en fait, c’est la musique contemporaine… jusqu’au jazz classique.
Voilà, j’ai beaucoup travaillé là-dessus… J’ai même travaillé pendant quatre ans au conseil général de la Seine Saint-Denis où il y avait 42 conservatoires. Je m’occupais du schéma départemental de l’enseignement artistique. »
Cette expérience féconde et diversifiée, Gilles Pausanias a envie de la partager pour d’autres projets collectifs dans le cadre de ses nouvelles fonctions en Petite Camargue.
Ses trois premiers mois à la tête de l’école de musique l’ont conforté sur le potentiel artistique de la structure, les motivations des personnes qui la fréquentent, la volonté des élus.
« Étant nîmois, je connaissais Vauvert, j’avais même postulé, il y a dix ans. Je connaissais l’ADN de l’école, liée aux stages de jazz, au Big band de jazz. Pour moi, Vauvert, c’était un peu le jazz, le jazz swing, le big band.
Ma première réaction, ça a été de dire à Philippe « Bravo, Bravo, pour tout ce que tu as fait ! Faire ce que tu as fait de cette école puis se retrouver avec cet équipement moderne au service d’un territoire aussi important… C’est super ! »
Je trouve que le bâtiment est très agréable, très fonctionnel. On a les moyens avec l’auditorium d’en faire un lieu de référence. À la fois pour accueillir des activités de création, que ce soit pour les élèves ou en relais avec des artistes. Je pense qu’on va encore valoriser l’auditorium.
Ce qui est bien aussi, c’est l’acoustique du lieu, un bon acoustique, une belle salle… Ça, c’est un vrai cadeau, on n’a pas ça partout !
Tout en s’inscrivant dans une continuité – un changement de direction ne veut pas dire une rupture – Gilles Pausanias ne manque pas d’idées pour le développement et le rayonnement de l’école de musique de Petite Camargue. Renforcer le projet de l’école en direction des plus jeunes, des adolescents, des jeunes adultes, etc, consolider les parcours pédagogiques avec un objectif artistique qui favorise à la fois la pratique collective et la création.
« Ma vision se porte surtout sur une pédagogie de projets artistiques. Après,… j’espère que je vais y arriver mais je n’en doute pas. Encore une fois dans « enseignement artistique », il y a la formation musicale proprement dite mais il y a aussi le mot artistique. Alors pour moi, c’est clair : Il ne faut jamais oublier la dimension artistique qui va avec l’apprentissage. »
