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« Péu de lebre, péu de lapin ». Quand lou peiarot (patiaire) passavo dins li carriero dóu vilajoun en cridant « Péu de lebre, péu de lapin », lis enfant anavon lèu, lèu se rescoundre dins li faudo de si maire. Li drole desóubeïssènt èron menaça d’èstre baia au peiarot! Èron li proumié ecoulougisto !! (Nicole Eyral)

« Peau de lièvre, peau de lapin ». Quand le peillarot (chiffonnier) passait dans les rues du vilage en criant « Péu de lebre, péu de lapin », lis enfants allaient se cacher dans les jupes de leur mère. Les garnements désobéissants étaient menacés d’être donner au peillarot. C’étaient les premiers écologistes !!

Vidéo : Edmée Rouvin se souvient…

Personnages et Petits Métiers de la Rue

Ces petits métiers s’exerçaient dans la rue, ils étaient ceux du geste. C’était l’époque où l’on faisait encore réparer , la notion de travail manuel avait un sens et on ne comptait pas les heures. Etameur, ramoneur, rémouleur, rempailleur et autres, à chacun son cri qui faisait résonner la place du village. Un petit peuple ambulant, on ne savait d’où ils sortaient et de certains on s’en méfiait .

C’était un temps…

Où, dans les villages, on élevait sa volaille et ses lapins, qui n’étaient pas de compagnie. En ce temps là, Madame ! , on mangeait, sûrement, beaucoup plus de lapins, pire on les achetait vivants au marché en les ramenant à la maison pendus par les oreilles . les chasseurs et l’abattage familial (je passe sur la méthode d’abattage de l’animal , pour ne pas choquer le végan) fournissaient quantité de peaux de lapins et de lièvres. le lapin, une fois vidé, était suspendu et « espillé » en retroussant sa fourrure. Ces peaux, dans les familles, étaient mises à sécher dans un coin aéré bourrées de pailles pour qu’elles ne rétrécissent pas et il suffisait d’attendre le passage du peillarot, le chiffonnier (La peille vieux chiffon « habillé comme un peille, c’est un peillous« .

Le Peillarot

« A Beauvoisin, et alentour, – lou peiarot- venait de Nîmes, avec sa charrette à bras, il passait de mas en mas, il récupérait tout ce qui pouvait se vendre contre quelques sous, on l’entendait venir de loin et il fallait marchander les peaux … » Max Raynaud

Le chiffonnier s’annonçait par « Péu de lebre, péu de lapin », un recycleur avant l’heure. Les enfants s’écartaient, non pas qu’il avait le mauvais œil, mais qu’on les avait menacés quand ils n’étaient pas sages « Je te donnerai au peillarot quand il repassera ».

Que devenaient donc ces peaux de lapins ?

Les peaux approvisionnaient les fourreurs mais surtout les couperies de poils qui fournissaient cette matière première aux usines de chapeaux de feutre. Les derniers déchets restants étaient transformés en colle , la fameuse colle peau de lapin, utilisée en ébénisterie et comme liant souple pour peintures.

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