Voici enfin un ouvrage riche, complet et didactique sur la Camargue. Un guide précieux, indispensable, pour découvrir ou mieux connaître l’environnement exceptionnel du delta du Rhône.
Fruit d’un travail collectif – prés de 150 auteurs ont participé à son élaboration – L’Encyclopédie de la Camargue a été présentée vendredi soir à la librairie La Fontaine aux Livres par ses trois concepteurs et coordonnateurs.
Jacques Blondel, biologiste, directeur de recherche émérite au CNRS, président scientifique de la réserve de Camargue ;
Guy Barruol, archéologue et historien, directeur de recherche émérite au CNRS ;
Régis Vianet, écologue, directeur adjoint au parc naturel régional de Camargue.
La réalisation de l’ouvrage a demandé deux ans de travail, de recherche. Les spécialistes qui ont traité les différents sujets (près de 300 articles) se sont efforcés de les rendre compréhensibles pour tout le monde.
Pour Guy Barruol, le vauverdois de l’équipe de coordination, il s’agit d’une encyclopédie dans laquelle toutes les questions que l’on peut se poser sont examinées. Une synthèse est faite depuis l’origine de l’homme, son apparition dans cette région jusqu’à nos jours, en passant par la géologie, la nature, la flore, la faune, l’histoire. L’ouvrage décrit tout ce que les hommes ont apporté, tout ce qu’ils ont fait, dans cette terre de Camargue pour se l’approprier, pour la maîtriser, pour l’habiter ; tout ce qu’ils ont fait au cours des siècles, à la fois pour maîtriser la nature, les eaux, mais aussi pour favoriser un certain nombre de cultures, d’élevages, un mode de vie.
Jacques Blondel renchérit : « Nous avons essayé de traiter de tout. Nous avons couvert tout ce qui se rapporte à la Camargue au sens le plus large du terme puisque le territoire concerné comprend la totalité du delta du Rhône et ses trois entités : la Grande Camargue, entre les deux bras du Rhône, la Petite Camargue à l’ouest du Petit-Rhône, le Plan de Bourg entre le Grand-Rhône et la Crau ».
Le président scientifique de la réserve naturelle régionale poursuit son propos en présentant la réserve de biosphère de Camargue (178 000 hectares), reconnue par l’UNESCO en 1997, et ses trois missions.
1 – Mission de conservation de la nature, des savoirs et des savoir-faire humains,
2 – Mission d’information et de logistique pour la recherche scientifique et l’éducation,
3 – Mission de mise en œuvre du développement durable.
« D’après l’UNESCO, les réserves de biosphères sont des territoires particulièrement riches et intéressants sur le plan naturel mais aussi sur le plan humain. Les fonctions des réserves de biosphères sont de valoriser ce patrimoine naturel et humain.
L’encyclopédie de la Camargue est une initiative de la réserve de biosphère. Le livre sert d’illustration à ce que pourrait-être un développement durable bien compris dans notre région parce que l’intégration des sciences de la nature et des sciences humaines s’y est faite depuis très longtemps. De sorte que la Camargue est un peu une vitrine pour montrer ce qu’on peut faire dans ces espaces que l’UNESCO privilégie ».
La réserve de biosphère de Camargue est co-animée par deux grandes structures : le syndicat mixte de la Camargue Gardoise et le Parc naturel de Camargue (pour le département des Bouches-du-Rhône). Ces deux structures permettent de couvrir l’ensemble du territoire de la Camargue.
Régis Viannet, référent pour l’UNESCO de la réserve de biosphère, insiste sur le principe d’universalité qui doit prévaloir.
« Ce que nous avions constaté avec Jacques Blondel et Guy Barruol, c’est que la Camargue est le territoire en France le plus observé, le plus regardé, le plus étudié par les mondes de la science (science de la nature ou science humaine) et qu’on ne pouvait pas à un moment donné passer à côté du fait qu’il fallait restituer cette connaissance au plus grand nombre.
Le principe du livre, c’est qu’on a voulu rassembler dans un seul ouvrage toute cette connaissance. C’est un ouvrage qu’on peut aborder de différentes manières. Du début à la fin par une lecture progressive ou par touches – on peut aller piocher à l’intérieur en fonction des questions qu’on se pose à un moment donné ou des intérêts qu’on a sur telle ou telle thématique. Il y a un sommaire et un index très détaillés. A la fin de l’ouvrage, il y a une bibliographie particulièrement étoffée mais également accessible. C’est un livre qui se veut encyclopédique dans la diversité et l’exhaustivité des thèmes mais il se veut aussi encyclopédique parce qu’il renvoie. Le renvoi permet à tout un chacun d’aller encore plus loin, de se documenter, d’acquérir encore plus de connaissances ».
La Camargue est un territoire qui interroge. « Bien sûr, il y a tout l’imaginaire collectif qui s’est construit sur ce territoire : la Camargue emblématique des taureaux sauvages, des oiseaux. L’encyclopédie n’est pas là pour entretenir le mythe mais pour l’expliquer. Elle ne l’enlève pas, elle l’explique ».
Laissons la conclusion de cette présentation à Jacques Blondel : « L’encyclopédie est un point d’étape des connaissances. C’est un bon compromis entre le savoir accumulé sur ce territoire et la transmission de ce savoir au plus grand nombre ».
Indispensable, on vous le dit.
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