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L'avocat, poète, manadier, Bernard de Montaut Manse - Montage photo © Voir Plus Petite Camargue

Lou Malarte

(Sus la mort d’un vièi chivau camargue)

Bernard de Montaut Manse

Te disien Lou Malarte, e di Santo à Fielouso
Eres rèi dis engano e dóu pàti salan
Au mié di negre brau, lusissié toun péu blanc
Coumo uno estello au found de la niue tempestouso
Dins ti grands iue de vieiounge neba,
Passavo mai d’un cop l’uiau dis abrivado
E coumo esmóu lou vènt lis espigo de blad
En endihan fasiés tresana li manado.
Di pin de Brasivert i ciprès d’Aubaroun
Couneissiés li mountiho e tambèn li roubino.
Sabiés li trantaiero e tambèn li lauroun
Miès que ges de cassaire o d’ome de bouvino.
E quand, pèr lou triage, en grand rassemblamen,
Venien li jardiniero au mitan di pradello,
Le fusaves davans coumo uno farfantello,
Que toun gardian èro fièr de soun bèu paramen.

Le Malarte

(Sur la mort d’un vieux cheval camargue)

Bernard de Montaut Manse

On l’appelait Le Malarte, et des Saintes à Fielouse
Tu étais roi des enganes et de la lande salée.
Parmi les taureaux noirs, ton poil blanc luisait
Comme une étoile au fond d’une nuit de tempête.
Dans tes grands yeux voilés de vieillesse
Passait plus d’un fois l’éclair des arrivées.
Et comme le vent trouble les épis de blé
En hennissant tu faisais tressaillir les manades.
Des pins de Brasivert aux cyprès d’Albaron,
Tu connaissais les dunes et aussi les canaux,
Tu savais les fondrières et aussi les ravines
Mieux qu’aucun chasseur ou homme de bouvine.
Et quand, pour le triage, au grand rassemblement,
Les jardinières venaient au milieu des prés,
Tu fusais devant elles comme une apparition,
Et ton gardian était fier de sa belle monture.

Bernard de Montaut Manse (1893-1958), avocat, figure marquante du barreau de Nîmes, élevait des taureaux au mas de l’Amarée aux Saintes-Maries de la Mer et l’été dans les prés du Cailar.
Défenseur de la tauromachie, son talent d’orateur fut mis en évidence lors de la journée de défense des traditions taurines, la « Levée des tridents », le 17 novembre 1921 à Nîmes.

Sélection de texte et traduction : Les escoulans de Sian d’Aqui

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