You are currently viewing Chroniques de la vie quotidienne à la manade : Naissances aux Iscles

 C’est au mois de mars que les vaches mettent bas. En Camargue on dira plutôt que les veaux « tombent », car les vaches donnent le jour à leur rejeton debout. Les vaches ont préalablement été parquées dans une vaste zone où alternent prairies, bosquets et buissons. Cette configuration géographique permet aux vaches de s’isoler pour mettre bas. Dès que le veau est né sa mère va le toiletter minutieusement et l’inciter à se tenir debout. Une fois que le petit a trouvé son équilibre et effectué ses premiers pas, il ne lui reste plus qu’à aller rejoindre les autres vaches avec sa progéniture. C’est dans le groupe qu’elles vont trouver la sécurité et que le jeune veau va faire ses premiers apprentissages.

 

 

Cette année c’est une cinquantaine de veaux qui sont nés à la manade. En cette saison les herbages ne se sont pas encore reconstitués et les vaches ont besoin d’être bien alimentées pour pouvoir allaiter correctement. Une ration d’environ 10 kg de fourrages leur sera attribuée chaque jour et ceci jusqu’au 1er mai.

 

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En réalité, c’est toute la manade qui va être « arribée » en cette saison. Les taureaux ont toutefois une ration moindre constituée d’environ 8 kg de fourrages par jour. Les cocardiers sont des athlètes qui devront être au mieux de leur forme pour les premières courses de l’année. Ils seront alimentés jusqu’au 8 mai et on évitera un changement alimentaire trop brusque pour éviter que des embarras gastriques ne viennent diminuer leur performance. Les autres animaux ne recevront plus de fourrages après le 20 avril. C’est plus de deux tonnes de fourrages qui seront distribuées tous les jours pour nourrir 300 bêtes.

 

Retournons à nos veaux qui gambadent toujours dans leur clos en gardant le contact visuel avec leur mère. Les normes européennes imposent la pose de boucles à chaque oreilles pour identifier chaque animal. Pour se procurer ces boucles en plastiques, le manadier doit établir un bon de commande à chaque période de vêlage. Figure sur ce bon le nombre de veaux nés ou à naître, la numérotation au feu envisagée. Compte tenu de la spécificité du taureau camarguais, celle-ci s’effectuera au plus tard au moment du sevrage, avant l’âge de six mois. Les jeunes veaux vont donc rester tranquilles pendant plusieurs mois dans leur clos situé à l’extrémité de la manade. Seule la ronde quotidienne des manadiers viendra troubler leur quiétude.

 

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Jean-Pierre Trouillas

Naturaliste, amoureux des sciences naturelles, de l’histoire, du patrimoine et des traditions. Passionné de photographie, des arts et de la culture. Curieux de tout en quelque sorte avec une furieuse envie de partager mes passions. Ex-éducateur à la retraite, mais toujours prêt à créer du lien par conviction et non par déformation professionnelle.
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