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Un petit coin de fraicheur en fin de journée.

Comme vous avez pu le constater dans un article précédent (voir l’article), le site des Piles Loins a été utilisé par les humains presque sans discontinuité se révélant d’une richesse exceptionnelle pour la grande et la petite histoire de Vauvert. Mais cela n’est pas dû au hasard et c’est la présence d’eau en abondance qui est à l’origine d’une telle attractivité. Aujourd’hui, seule une fontaine pratiquement pérenne mais au débit modeste témoigne de la présence de l’eau. Il en était tout autrement dans le passé où les nappes étaient moins sollicitées et où la couverture végétale de la costière plus dense avait une capacité de rétention des eaux pluviales bien plus importante qu’aujourd’hui. Le drainage superficiel des eaux de ruissellement a favorisé l’exploitation agricole des sols au détriment de l’alimentation de la nappe phréatique. Des le paléolithique, si l’homme recherche la matière première qu’est le silex, c’est l’eau qui influe sur le choix de son lieu de résidence et l’implantation des ateliers de tailles. De même à l’antiquité où la présence conjuguée de l’argile et de l’eau a permis la création d’un four de potier.

On va un peu plus s’attarder sur les aménagements hydrauliques du Baron Jean-Jacques Maurice de Génas. Ce dernier voulant valoriser ses terres décide d’améliorer leur irrigation. On ne sait pas si auparavant les hommes avaient déjà élaboré un système de captage de la nappe perchée de la costière, mais le Baron va réussir à le faire en utilisant judicieusement les conditions lithologiques. En effet, les eaux d’infiltration sont stoppées par une couche argilo-marneuse étanche et circulent dans un substrat constitué de sable et de galets qui est perméable (Nicole Denis) . Il a donc réalisé plusieurs captages pour récupérer l’eau dans ces niveaux et des galeries souterraines maçonnées pour drainer l’eau jusqu’à un grand bassin de collecte, encore visible et situé en contrebas de la route au niveau de la fontaine actuelle. La jeunesse vauverdoise avant les années 1920-1925 s’en servait comme d’une piscine. Pierre Grégoire a communiqué l’existence d’un document original intitulé : « Plan géométral des fontaines des Pilleloins, et de la conduite souterraine ou canal d’icelles dans le bassin du jardin du seigneur ». Il témoigne de l’ingéniosité des concepteurs de l’époque. On imagine qu’au XVIIIème siècle l’eau était suffisamment abondante pour que le seigneur y projette la réalisation d’un ambitieux jardin à la fois potager, verger et d’agrément avec comme pièce centrale un grand bassin avec un jet d’eau. Un plan de ce jardin existe aux archives départementales du Gard et témoigne de l’ampleur de cette « folie » du baron qui ne fut jamais terminée. Le temps passant les différents aménagements se sont lentement dégradés, seul un lavoir a continué à utiliser les captages puis plus tard la fontaine que l’on connaît actuellement où les habitants aime bien se retrouver pour prendre le frais dans les fins de journées estivales. Grâce au don fait par Pierre Grégoire à la commune pour réaliser un parc public, ce lieu va revivre tout en faisant perdurer sa vocation à la détente et à l’évasion suscitée par une belle perspective sur la Vistrenque et une vue plus lointaine sur les reliefs cévenols.

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Jean-Pierre Trouillas

Naturaliste, amoureux des sciences naturelles, de l’histoire, du patrimoine et des traditions. Passionné de photographie, des arts et de la culture. Curieux de tout en quelque sorte avec une furieuse envie de partager mes passions. Ex-éducateur à la retraite, mais toujours prêt à créer du lien par conviction et non par déformation professionnelle.
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