You are currently viewing Vauvert : Les Piles Loins, un lieu chargé d’histoire
Le site des Piles loins tel qu'on peut le voir aujourd'hui

A l’heure où se dessine un beau projet de parc public, il semble important de résumer l’histoire de ce site, cher à de nombreux vauverdois. S’il y a un endroit dans la commune de Vauvert qui atteste d’une continuité de la présence humaine depuis les temps les plus reculés, c’est bien Les Piles Loins. En effet, les premiers témoignages de la présence humaine datent de 16 000 à 17 000 ans. Les différentes campagnes de fouilles exécutées par Frédéric Bazile ont permis de révéler un campement de chasseurs Magdaléniens ; des contemporains des peintres de la célèbre grotte de Lascaux. La présence de silex sur le plateau proche des Costières et d’eau rendaient ce lieu très attractif. Les hommes s’y installaient régulièrement pour venir fabriquer des outils lithiques d’une manière quasi industrielle.

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Les hommes du néolithique ont également fréquenté les Piles Loins comme en témoigne les fosses mises à jour lors des fouilles citées plus haut. Celles-ci servaient de silos pour conserver le grain. D’autres trouvées non loin de là, sous l’emplacement de l’actuel collège, lors d’une campagne préventive ont permis d’obtenir une datation. Une double fosse convertie en sépulture a été datée d’environ 5 000 à 4 000 ans avant le présent (INRAP), ce qui est, sans doute, le cas de celles des Piles Loins. On retrouve encore des témoignages de la présence humaine durant l’antiquité. Les Romains sont venus y installer un établissement industriel où ils fabriquaient des amphores. La base des vestiges du four sont sans doute encore en place sous la « Vigne Grégoire ». Une occupation plus tardive a été révélée par la découverte de tessons d’amphores africaines d’importation et d’un petit bronze de Constantin (C. Monnet-Bazile).

Quelques céramiques moyenâgeuses y ont été également récoltées, démontrant, une fois de plus, la continuité de la présence humaine. Mais, c’est à l’époque moderne qu’un projet un peu fou, imaginé par le Baron de Génas, va commencer à être mis en œuvre. Il s’agissait de la création d’un jardin à la française, mi-potager, mi-jardin d’agrément, parsemé de petits pavillons plus ou moins décoratifs et d’un grand bassin. Le jardin proprement dit se situait entre la route D 352 et le canal Bas Rhône sur des terrains faisant parti des terres du seigneur, « la Condamine ». Le manque d’argent et la révolution au XVIIIéme siècle, ont mis un terme au projet. Pour prolonger la petite histoire de ce site, sachez qu’un cimetière de bouteilles des établissements « Prosper Foucaran » a été trouvé lors du curage d’un fossé. Ce monsieur était un grand spécialiste vauverdois, fin XIXéme début XXéme siècle, de la « limonade hygiénique » et des « Kroumirs » au citron. Une décharge a existé dans la partie sud du site et Pierre Grégoire, le propriétaire du terrain où sera érigé le jardin, affirmait que des tombes juives, découvertes lors du creusement du réservoir d’eau du Castellas, y avaient été déposées. Les travaux à venir vont-ils confirmer les choses où révéler d’autres richesses encore insoupçonnées ?

Pour en savoir plus : https://www.fichier-pdf.fr/2017/10/10/piles-loins-bull-nimes/

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Jean-Pierre Trouillas

Naturaliste, amoureux des sciences naturelles, de l’histoire, du patrimoine et des traditions. Passionné de photographie, des arts et de la culture. Curieux de tout en quelque sorte avec une furieuse envie de partager mes passions. Ex-éducateur à la retraite, mais toujours prêt à créer du lien par conviction et non par déformation professionnelle.
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