Dans le silence recueilli du cimetière vauverdois, en cette matinée ensoleillée de juillet, le club taurin El Campo a rendu un vibrant hommage à son président historique, Robert Laurent, décédé le 17 décembre 2019.
Reporté à cause de la crise sanitaire, ce témoignage d’amitié et de reconnaissance à l’égard d’un homme qui a présidé le club pendant 22 ans, a rassemblé les membres de l’association et au-delà.
Le président Patrick Bricongne dans un beau et émouvant discours a rappelé les traits de sa personnalité, son amour et sa passion pour la tauromachie espagnole, pour Séville et l’Andalousie. Il a aussi souligné l’attachement de Robert Laurent au football et à Nîmes Olympique, son autre passion.
Tu avais, c’est vrai, une sacrée personnalité et puis une élégance dans ta tenue, dans ta façon de parler avec ce petit accent pointu qui obligeait ton interlocuteur à prêter une attention toute particulière à ce que tu disais. Il suffisait d’admettre une évidence pour que tu ais cette fantaisie d’avoir l’art de contrarier ton interlocuteur et de dire tout son contraire faisant croire d’admettre un contre-pied flagrant, pour que quelques instants plus tard, tu éclates dans un rire moqueur qui faisait comprendre à la personne en face de toi que tu avais voulu plaisanter.
Tu aimais aussi qu’on parle football, ton autre passion, toi qui avait été un excellent footballeur en ton temps. Mais ce qui t’importait le plus, c’était Nîmes Olympique, auquel tu t’étais abonné avec tes amis de la tribune sud et pour lequel tu défendais les couleurs en tant que fervent supporter. Tu aimais le beau jeu, les beaux joueurs. Comme pour les maestros tu appréciais par dessus tout la classe et les beaux gestes.
Tu étais aussi Robert, un aficionado averti. Tu aimais les maestros andalous. Tu adorais l’Espagne, ce n’est un secret pour personne. Mais pardessus tout, tu aimais l’Andalousie et Séville, cette ville où tu adorais te perdre, comme tu disais, pour mieux te retrouver à la recherche de l’Espagne que tu appréciais.
Ta bonne humeur, ton entrain, ton coté rassembleur, ta convivialité, ta gentillesse et ta compétence avaient fait de toi un interlocuteur incontournable, reconnu de tous les aficionados de la région.
On ne préside une association comme El Campo pendant 22 années comme çà, par le fait du hasard.
Tu étais et tu resteras le président d’El Campo …
Après avoir déposé une plaque et marqué un temps de recueillement, Patrick Bricongne a invité les présents à partager le verre de l’amitié à la bodega d’El Campo, comme Robert Laurent, l’aurait souhaité.