L’origine de la crèche provençale remonte probablement à l’année 1223 où la première Nativité fut représentée dans la forêt des Abruzzes, en Italie, par saint François d’Assise, dont la mère était native de Tarascon. C’était une crèche vivante, qui se composait seulement de l’Enfant Jésus, de l’âne, du bœuf et de quelques bergers des environs.
Dès la fin du XIIIe siècle, les crèches d’église furent introduites d’Italie en Provence. Par la suite, au Moyen-âge, les crèches s’enrichirent de divers sujets, en premier lieu de la sainte Vierge et de saint Joseph, puis des anges et des rois mages. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle que commencèrent à apparaître les personnages familiers que l’on voit aujourd’hui autour de la sainte Famille.
Les crèches d’église furent d’abord constituées de statuettes en bois sculpté, puis de mannequins de bois, aux mains et têtes de cire. Au XVIIIe siècle, on les revêtit d’habits, taillés dans des tissus choisis. C’est également au XVIIIe siècle que l’on vit apparaître les premières crèches mécaniques, composées d’automates articulés.
Les premières crèches familiales provenaient au XVIIIe siècle de Nevers, où résidaient des verriers vénitiens. Elles étaient en verre filé, coquillage ou verroterie. Leur fabrication fut reprise à Arles jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, certaines utilisant un matériau plus facile à traiter : mastic, mie de pain laquée ou liège. À la même époque, sont également réalisées des crèches en faïence d’Apt ou de Moustiers.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Jean-Louis Lagnel (1764-1822), de Marseille, eut l’idée de façonner le santon dans l’argile, terre que l’on trouve communément en Provence. Ce procédé, qui autorisait la multiplication du santon par moulage, entraîna une baisse du coût de fabrication. Dès lors, les foyers les plus modestes purent acheter ces « santons d’un sou » représentant les personnages les plus divers, inspirés au santonnier par les personnages hauts en couleur de Marseille et de Provence. D’abord fabriqués en terre crue, les santons le seront finalement en terre cuite qui, plus solide, permet une meilleure commercialisation.
Le terme populaire de santon (en provençal : santoun = petit saint) n’apparut qu’au début du XIXe siècle. Tous ces petits adorateurs d’argile qui portent à l’Enfant Jésus de modestes présents, fruits de leur labeur quotidien, sont donc l’aboutissement d’une longue histoire commencée quelques part dans la forêt des Abruzzes, vers l’An de Grâce 1223.
Documentation Palais du Roure à Avignon
Aux Saintes-Maries de la Mer, la crèche se monte, malgré tout…
Depuis de nombreuses années maintenant, la crèche provençale du Relais Culturel fait la fierté des Saintes-Maries-de-la-Mer. En cette période troublée pleine d’incertitudes en tous genres, il faut parfois faire « comme si… ». C’est le parti qu’a pris Arlette Bertello qui s’emploie à proposer, chaque année, la plus grande, et bien évidemment la plus belle, crèche de la région. Cela fait plus d’un mois maintenant que seule, enfermée dans la pièce qui abrite son œuvre au Relais Culturel des Saintes-Maries, elle travaille à imaginer et créer des scènes de la vie quotidienne en Provence. Avec chaque fois des nouveautés, ici les outils agricoles d’antan, pour travail de fenaison, notamment. Un travail colossal qui, espérons-le, aura comme chaque année depuis plus de 20 ans, les faveurs du public.
Cette animation de Noël, proposée par la municipalité et la SEMIS, est gratuite et attire depuis le début de très nombreux visiteurs, connaisseurs ou non. Il sera tout à fait possible de faire respecter les règles sanitaires, avec un sens de visite et des stations limitées en temps, le tout en étant masqués bien évidemment, ce qui est déjà le cas depuis longtemps.