25 ans déjà… un quart de siècle, un espace temps symbolique, une invite à revoir ou redécouvrir un évènement, une page de l’histoire locale.
Chaque mois, Thierry Bourdy nous propose une séquence vidéo qui nous replonge 25 ans plus tôt dans l’ambiance de l’époque.
Que dire d’une fête votive, à Vauvert comme ailleurs ?
Jean-Luc Bernet
Célébration collective, respiration du calendrier, occasion de réjouissances autant que de débordements -c’est une des raisons d’être de la fête, peut-être la principale, et cela dans toutes les cultures : elle crée du rapprochement, du collectif, mais pas seulement. Il y a ceux qui l’attendent, pour qui elle est un point fort de l’année, parfois le seul, il y a ceux qui la découvrent, et il y a aussi ceux qui la redoutent, qui parfois même la fuient. Rares sont ceux qu’elle laisse indifférents.
Cette année-là, 1996, une équipe de la télévision japonaise est venue découvrir « ces étranges animaux » que sont les taureaux de Camargue, ces fauves qui sont les vraies vedettes de la course libre : c’est eux qu’on soigne (jamais plus de huit à dix courses dans la même saison), qu’on protège (les équipements des arènes sont calculés de manière à éviter qu’ils se blessent), et c’est d’eux qu’on attend ruse, force, rapidité et même, disons le mot, méchanceté. Un taureau qui ne cherche pas à « défendre ses attributs » en poursuivant et en essayant de blesser l’homme en blanc qui le provoque, n’a, malheureusement pour lui, qu’un pauvre destin d’animal de boucherie. Il en faut, pour que vivent les manades, pour que vive la tradition.
Pendant ce temps, on s’amuse, on a peur, ou on fait semblant, on court, on tente de faire échapper les taureaux de l’abrivado, bref, on fabrique des récits. Ces récits, la caméra nous les restitue aujourd’hui avec une fidélité qui ne reflète qu’en partie les émotions qui se jouent là, dans l’arène et dans les rues, mais qui fait malgré tout revivre certains des moments les plus palpitants.
