You are currently viewing Camagri 2022 : Yannick Bouterin remporte le Trophée Crin Blanc

Yannick Bouterin Photo © Sabrina Thierry (Souris)

Les passionnés du cheval Camargue se sont retrouvés à Camagri du 18 au 20 février, entre Provence et Occitanie. « Nous avons eu 6 000 visiteurs ! » se réjouit Thierry Trasic président de l’AECRC, association des éleveurs du cheval de race Camargue. « Aux Saintes, entre deux régions, Camagri rassemble gens de bouvine et milieu équestre au Mas de la Cure. »
Un lieu symbolique pour ce salon qui n’est pas comme les autres. Créé par les éleveurs, il n’est pas à but lucratif. « Nous souhaitons attirer les professionnels mais aussi des personnes qui ne connaissent pas bien la race et toutes ses prédispositions » explique Thierry Trasic.

La renommée de ces rencontres sur trois jours autour de l’animal emblématique de la Camargue n’est plus à faire. Un grand rendez-vous à la sortie de l’hiver. Des chevaux destinés à la vente, d’autres qui participent aux concours pluridisciplinaires, des animations, des exposants. Les gens de bouvine s’y retrouvent donc avec deux manifestations phares, la ferrade et le concours de tri de bétail.

Depuis six ans, Yannick Bouterin avec son élevage des Tourradons y participe. Il a gagné le concours pour la seconde fois cette année avec Flocon, 6 ans. Calice avait remporté le trophée en 2018. Ambre et Befio avaient terminé second en 2016 et 2017. Le concours est difficile, mais la victoire comble cet éleveur passionné. « Nous avons fait naître ces chevaux. Ils ont été préparés avec soin et nous récompensent par ces belles performances. »
Pour cette édition 2022 la compétition a été rude selon lui. De bons chevaux, une cinquantaine aux présélections, puis vingt au concours et dix en finale. Le cheval doit montrer son aptitude au tri. « Il faut voir le moins possible les aides du cavalier » explique Yannick, « Il faut laisser de l’initiative au cheval pour évaluer son instinct. » Le tri pour le Camargue est souvent inné. Un instinct pour le cheval que l’éleveur essaie de maximiser en sélectionnant des étalons qui ont fait leurs preuves. « Ce sont des chevaux de pays. Ils sont destinés au travail dans les taureaux. » L’éleveur les prépare soigneusement jusque 6 ou 7 ans puis les vend à des manadiers ou gardians. « Ils sont à un bon niveau, préparés finement, en main, au niveau de l’embouchure. » La relève est déjà là, avec Idéal, 4 ans, très prometteur, Jisco, 3 ans, étalon en débourrage, et Kadence, 2 ans.

Au concours de Camagri, les quatre juges observent les chevaux sur les deux jours du concours. Ils doivent montrer une régularité dans les épreuves. Pour la finale, ce sont trois taureaux à sortir, un gros et deux petits. Le matin pour la demi-finale, un gros et un petit. Le Camargue doit faire preuve d’anticipation. « Il faut guider sans le guider ! » poursuit Yannick qui cherche à expliquer au mieux un travail qui pour lui est presque inné aussi. « Il faut montrer la bête désignée au cheval en le gardant face à elle, puis on se dirige doucement vers le taureau. » De la précipitation peut faire perdre des points. « On est dans un troupeau. Il faut garder les bêtes le plus calme possible. Plus on est fin, plus c’est beau à voir. » Le cheval doit rester attentif et surtout avoir envie d’y aller, mais doucement. « Un cheval un peu pétillant risque de faire trop bouger les taureaux et aller sur une mauvaise bête. » Le tri est un trio pour Yannick. Cavalier, cheval et taureau. « Il faut que l’ensemble prenne. Le cheval doit pouvoir s’exprimer. Le taureau peut donner du jeu ou fuir. » Si les gros ont du métier et sortent plus facilement, les jeunes donnent du jeu, restent devant le cheval ou reviennent de face. » Un travail subtil et en finesse qui demande un bon entraînement.

Le trophée Crin Blanc est une belle récompense pour le travail des éleveurs. Le concours attire beaucoup de monde et valorise la race du cheval Camargue. « C’est une belle vitrine » conclut Yannick. « Quand tu gagnes, tu es vraiment content ! »

Nathalie Vaucheret

Originaire de Paris et après avoir vécu quinze ans dans l‘Uzège, j’ai eu la chance de faire des reportages en Petite Camargue en tant que correspondante locale de presse. J’ai reçu un bon accueil, découvert de belles traditions, un magnifique environnement et de très nombreuses passions et initiatives que je me régale de faire partager dans mes articles.