You are currently viewing Vauvert : exposition de l’architecte photographe Misa Ato « l’Anatomie du vide »

Une fois n’est pas coutume, pas de peintures ni de sculptures mais des photographies inédites et singulières, à la fois simples et chargées de symboles. La municipalité a convié le photographe Alésien après avoir été séduite par ses clichés de béton en noir et blanc. « Je découvre l’exposition en même temps que vous ! » s’est exprimé Misa Ato lors du vernissage le 31 mars. Les photographies sont exposées pour la première fois. L’auteur non plus ne s’expose pas souvent. Il préfère être derrière l’objectif que devant. Ses prises de vue sont à la fois brutes et poétiques, reflétant le monde actuel. « La photo est instantanée, un simple déclic, mais le plus important, c’est ce qui se passe avant de le déclencher. » Il y a toute une vie derrière chaque cliché.

Misa a exercé l’architecture pendant 30 ans et a cessé pour se consacrer à cet art. Il a toujours le goût pour la peinture qui a bercée son enfance mais a choisi la photographie qui lui permet de magnifier ce qu’il a côtoyé tous les jours, les constructions en béton. « Le noir et blanc s’est imposé pour que le regard ne soit pas attiré par la couleur » a-t’il expliqué au public. Garder le cap sur le sujet, ne pas s’égarer dans des détails, mais s’évader dans les lignes géométriques, les profondeurs, les formes et les nombreuses perspectives. L’image est construite par un jeu d’oppositions, clair-obscur, proche-loin, chaud froid, sec-humide, dur-mou, monochromie-dégradés, vides et pleins.

Ses photographies sont pour lui comme une peinture abstraite. Il ne s’agit plus de bloc de béton mais une combinaison de symboles urbains. Il avoue que l’architecture lui pesait. Aujourd’hui il a une nouvelle perception de la vie et de sa formation. Il construit la photographie avec sa connaissance technique du bâti en utilisant les espaces et la lumière. Il se dit vagabond et observateur de lieux inconnus mais il connaît par cœur les règles des lignes. Il les oublie pour ne voir que l’ensemble et faire ressortir ce qui ne se voit spontanément sans un œil exercé. Regarder autrement, percevoir le vide pour comprendre la forme. La nature a horreur du vide et tout espace est rempli de quelque chose. Là ce sont des lumières, des dégradés de gris, des ombres, des ambiances, des formes géométriques, des lignes. Presque des sculptures urbaines.

« Cette exposition présente une série de trente-trois photographies dont l’univers noir et blanc souligne des compositions structurées au rendu intemporel, le tout offrant un panoramique de perception sur l’appréhension du vide » Laurence Emmanuelli, adjointe à la culture. 

Vauvert, Espace Jean Jaurès jusqu’au 28 avril 2023

Nathalie Vaucheret

Originaire de Paris et après avoir vécu quinze ans dans l‘Uzège, j’ai eu la chance de faire des reportages en Petite Camargue en tant que correspondante locale de presse. J’ai reçu un bon accueil, découvert de belles traditions, un magnifique environnement et de très nombreuses passions et initiatives que je me régale de faire partager dans mes articles.
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