La manade Blatière-Bessac propose une immersion de trois heures à cheval dans le magnifique pays des Iscles au milieu des vaches et jeunes taureaux pour une séance d’équitation de travail.
Plus qu’un stage de tri de bétail, Pierre Bessac propose un véritable travail de gardian. Il ne sait pas à l’avance ce qu’il proposera aux participants. « Le travail est toujours concret, on déplace des taureaux dans un but précis, isoler une bête pour la soigner ou bien déplacer un troupeau. »
C’est ce que le manadier a organisé pour les premiers stagiaires le 11 juillet. Acamper les vaches pour les mener dans un autre enclos afin de les trier puis les conduire aux jeunes taureaux qui devaient être déplacés pour arroser les terres.
Les cavaliers sont arrivés à 8h au mas accueillis par la famille Bessac. Les chevaux sellés, le groupe a traversé une petite partie du pays vers les vaches. Après quelques consignes, les cavaliers ont pu observer puis s’exercer au tri un par un. Un exercice pas si simple ! Le troupeau a vite tendance à se mettre en mouvement et à faire perdre de vue la cible. Arriver calmement au pas au milieu de la manade, garder le cap sur la vache à isoler. Suivre des yeux son déplacement, couper de loin sa trajectoire sans la suivre ni faire bouger trop ses compagnons. Un art très délicat, surtout avec les gros sabots des débutants ! Le groupe de quatre personnes maximum permet de bien prendre son temps.
« C’est ce que nous faisons tous les matins » a expliqué Pierre, « il y a toujours besoin d’isoler un taureau blessé ou bien de trier pour une course. »
Après un accompagnement des vaches aux jeunes taureaux, la seconde séance de tri s’est révélée un peu plus corsée. Retirer les femelles des mâles et faire attention à leurs velléités de se battre entre eux pour s’affirmer. Acamper les taureaux a été une balade magique, au son des beuglements, de la terre foulée, de l’herbe mouillée crissant sous les sabots et des cris des gardians pour haranguer les bêtes, derrière les veaux collés à leur mère ou les fiers jeunes taureaux. Parfois une bête s’écarte ou fait sa mauvaise tête. Il faut sans cesse avoir l’œil, regarder partout et venir en aide à un autre cavalier si besoin. Un travail d’équipe, une attention de chaque instant, sans oublier de profiter du moment inoubliable.
Le parcours de trois heures a semblé effacer le temps. A cheval dans le pays des Iscles à perte de vue, l’immersion était totale. Pour les cavaliers, quel que soit leur niveau et ce qu’ils étaient venus chercher, tous ont trouvé satisfaction.
Pour Pierre Bessac, c’était son premier stage. Il avait en projet depuis quelques temps de proposer cette demi-journée en pays. Il a préparé sa formation avec le manadier des Iscles Bernard Roche qui a été un précurseur pour les stages en manade autour du cheval Camargue. Il a proposé de passer le flambeau à ses voisins et amis. Pierre a passé son brevet ATE, accompagnateur de tourisme équestre. La première séance s’est bien passée pour tout le monde !
Pierre propose une autre séance mardi 18 juillet. Les participants viennent avec leur cheval ou peuvent louer un cheval de la manade. Pas besoin d’être un cavalier émérite. Il suffit de venir avec sa passion, son respect de la nature, des bêtes et des consignes, et avec un bon chapeau !
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